La Bête du lac Pohénégamook

La Bête du lac Pohénégamook

La présence d’un terrible monstre dans le lac Pohénégamook, situé dans la région du Bas-Saint-Laurent, est un mystère qui date de plusieurs décennies.

Ce lac aux eaux profondes et sombres se trouve au sud de Rivière-du-Loup, à la frontière du Québec et du Maine. Les premières apparitions de la bête ont été signalées au XIXe siècle. Mais ce n’était que le commencement d’une longue histoire.

En effet, au début du vingtième siècle, vers 1901, M. Pierre Lajeunesse a affirmé avoir aperçu un étrange monstre dans les eaux du lac. M. Carol Couture, vers 1922, confirme les paroles de M. Lajeunesse, et il décrit le monstre plutôt comme un poisson. En 1942, une jeune fille du nom de Janine Lupu a dit pourtant que le monstre ressemblait à un « dragon médiéval ».

Selon Mme Lupu, il s’agissait d’un monstre de plusieurs mètres de longueur, avec des « ailes » qui avait des yeux grands comme des soucoupes et était de couleur verte.

L’automne 1957 fut une saison marquante de cette histoire. Une citoyenne suisse, Mme Nicole Périat qui passait ses vacances au lac, a filmé le monstre grâce à une caméra professionnelle qu’elle avait apporté (étant responsable de l’Office du Film de Genève, Mme Périat savait utiliser les caméras lourdes et complexes de cette époque).

Sur le film, on aperçoit un monstre avec une bosse sur le dos et deux grandes cornes dorées.

Après la diffusion de ces images, des centaines de personnes arrivèrent au lac Pohénégamook, désireuses de voir ou de prendre en photo « la bête », malgré le mauvais état de la route 51 (aujourd’hui 289) à cause d’importants travaux de réparation.

L’intérêt pour le phénomène fut tellement grand que la plupart des journaux du Québec et du Canada y consacrèrent des reportages. Les journaux des états américains voisins y firent écho et même la presse argentine a pris la parole. Les seules publications à avoir ignoré le phénomène étaient les journaux du Canada anglais, mais on comprend leurs raisons : l’envie, avant tout, éternelle responsable de tous les maux du Canada !

En janvier 1958, un journal de Montréal a offert une  récompense pour la capture du monstre et un mois plus tard, l’Assemblée législative du Québec (aujourd’hui, l’Assemblée nationale) a exigé, du député M. Robert Théberge (député de Chambly), des détails sur cet événement bizarre qui troublait le calme des Québécois.

La Bête du lac Pohénégamook
Cet monstre terrifiant que vous ne voyez pas, mais qui se cache là-bas, derrière les arbres. Photo de GrandQuebec.com.

Jusqu’à ce jour, les résidents de la région en grande majorité croient à l’existence du monstre, tandis que les étrangers sont plutôt incrédules. Certains disent que c’est probablement un grand esturgeon échappé d’un bassin d’élevage (un ancien curé de Saint-Éleuthère élevait ces poissons). D’autres sont certains que ce n’est qu’un « gros poisson d’avril », né dans les histoires de pêcheurs. Il y en a qui disent que les descriptions de la bête témoignent d’une imagination fertile des habitants de la région.

Nonobstant, dans les années quatre-vingt-dix, des dizaines de personnes ont aperçu ce « dragon des eaux », il s’agit parfois de groupes de 10 voire de 20 personnes.

Une touriste du Témiscamingue, une certaine Michelle B., jeune archiviste, diplômée de l’Université de Montréal qui s’y trouvait en compagnie de la professeure Isabelle Dion et du professeur Jacques Grimard, a failli être enlevée par le monstre et si ce n’était grâce aux efforts de M. Grimard, elle aurait succombé sous les dents de la créature-des-profondeurs-obscures-du-lac-maudit.

Un citoyen de la ville voisine de Saint-Éleuthère a même affirmé avoir vu deux monstres à la fois. D’autres l’ont photographié (les Archives nationales du Québec gardent ces diapositives, mais, malheureusement, leurs responsables ont refusé notre demande d’autorisation pour la publication de ces photos).

Le fait est que le secret du lac Pohénégamook n’est toujours pas éclairci malgré que moult scientifiques aient essayé de découvrir la vérité. À propos, le nom du lac provient de la langue amérindienne et signifie « lac moqueur ». Est-ce pour cette raison qu’un monstre vient narguer les habitants de la région par de fugaces apparitions ?

Le monstre, connu également comme « serpent de lac » et « vache lacustre », a été baptisé Ponik en 1974, lors des célébrations du centenaire de Saint-Éleuthère, village en bordure du lac. Saurons-nous un jour la vérité sur toute cette histoire, nul ne le sait. Mais l’Université de Montréal a le projet d’investir 750 mille dollars suisses dans les recherches. Nous venons d’apprendre d’une source digne de confiance que Madame Élise T. vient d’être nommée responsable de la réalisation du projet, coordonné avec l’Université de Saragoza en Espagne, dont le responsable est Don Pedro Palacios, un fameux spécialiste en science marine.

Photographie d’un omni au lac Pohénégamook (Qc) par Sylvie Thériault-Lavoie, 16 janvier 1981 à 10h20.

Tiré de Michel Meurger et Claude Gagnon, Monstres des lacs du Québec, Montréal, Éditions Stanké, 1982, p.32-34.

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