Villégiature à Laval

Villégiature à Laval ou histoire de Laval-sur-le-Lac

Plusieurs décennies avant 1860, il existait un bac qui reliait l’extrême pointe ouest de l’île Jésus et l’île Bizard. Vers 1900, le passeur, Vitalien Bigras, applique le principe de la traille au bac qui doit affronter un fort courant. Celui-ci se déplace le long d’un câble aérien grâce à la force du courant et à l’angle donné au bac. Comme aucun moteur n’est nécessaire pour déplacer le bac, on peut affirmer qu’il s’agit là d’un équipement écologique et avant-gardiste. En 2006, le principe de la traille déplace toujours ce bac.

L’une des premières maisons de villégiature à être construite à la pointe ouest de l’île Jésus, en 1990, appartenait à Mme Tomkins qui vivait le reste de l’année à New York.

Des promoteurs et hommes d’affaires de Montréal étudient, en 1910, la possibilité de fonder une ville pour accommoder les familles désirant passer quelques mois en villégiature. Ils songent à acquérir toute la pointe ouest de l’île Jésus dont une partie relève de Sainte-Dorothée et une autre de Sainte-Rose.

Le 13 avril 1912, la Compagnie des terrains de Laval achète un bloc toutes les propriétés situées sur la pointe ouest de l’île Jésus jusqu’à la montée Gravelines. Seul le cultivateur Jean-Baptiste Demers, de Sainte-Rose, refuse absolument de céder ses terres.

Pour pouvoir doter l’ensemble des terres de la pointe ouest de l’île Jésus de services, tels que rues, aqueducs, éclairage, égouts, et ainsi favoriser davantage la vente de terrains, on songe à former une nouvelle municipalité. La demande en est formellement faite au Parlement provincial, en 1914-1915, par la Compagnie des terrains de Laval, Raoul Guillaume de Lorimier, avocat de Montréal, et Wilfrid-J.-Jalbert, avocat de la ville d’Outremont.

La ville de Laval-sur-le-Lac est officiellement créée le 5 mars 1915 comme ville de villégiature et obtient certains pouvoirs spéciaux. La municipalité ne sera pas divisée en quartiers et quatre échevins élus à la majorité représenteront l’ensemble des électeurs. Comme il s’agit d’une ville de villégiature d’été et que la majorité des citoyens, y compris les élus municipaux, résident dans l’île de Montréal, la ville obtient la permission de siéger en dehors de son territoire. Fait important et inhabituel à noter, le législateur protège, par l’article 20 de la loi, le cultivateur J.-B. Demers en limitant les taxes municipales que la ville peut lui demander. On veut probablement aussi empêcher la ville d’exproprier les terres de M. Demers pour ensuite les revendre au futur club de golf de Laval-sur-le-Lac.

Le Club de golf Laval-sur-le-Lac limitée est fondé par l’honorable Ésioff-Léon Patenaude, le 7 février 1917. Il émet une première série d’actions pour se constituer en fonds et commence à louer les terrains dans le but de les aménager en terrain de golf. Un groupe d’hommes d’affaires canadiens français accepte avec enthousiasme d’acheter des actions. Avec les années, ce golf comptera 36 trous et sera considéré pratiquement comme un jardin botanique du fait qu’on y a transplanté des milliers d’arbres et d’arbustes. En 1919, comme le club a besoin de beaucoup plus d’argent pour ériger son chalet et aménager ses terrains, il change de nom pour le Club Laval-sur-le-Lac et fait grimper son capital-actions à 500 000$. Le 21 avril 1920, le Club Laval-sur-le-Lac achète des terres de Jean-Baptiste Demers au prix de 20 000 $, ce qui permet un meilleur aménagement du club de golf.

Le premier bureau de poste est ouvert le 12 août 1921. Hector Guercy occupe le poste de maître de poste.

À la fois pour marquer les limites de la ville et pour montrer que le voyageur entre dans un espace privilégié, les élus municipaux ordonnent, en 1926, la construction de deux majestueuses arches d’entrée.

Le prince de Galles, futur roi Édouard VIII, en visite au Québec, est reçu au club de golf de Laval-sur-le-Lac, en 1927. Le 31 juillet 1927, le prince de Galles participe à une rencontre de golf au club.

Le 4 avril 1930, la loi pourvoyant à la construction d’un pont sur la rivière des Prairies entre Laval-sur-le-Lac et Saint-Raphaël de l’île Bizard est sanctionnée. On autorise une dépense maximale de 300 000 $ pour mener à terme ce projet d’un nouveau pont. Malheureusement, soit à cause de la grande dépression, soit par un coût nettement sous-estimé, la construction de ce pont ne se réalisera jamais.

Le 10 septembre 1951, un terrible incendie ravage le chalet du club de golf. Un nouveau chalet, plus moderne, sera construit sous la supervision de l’architecte Jean Crevier.

En 1955, la ville de Laval-sur-le-Lac fait construire une usine de filtration ayant la capacité de traiter 500 000 gallons/jour. Un réservoir, érigé rue des Érables, permet une pression d’eau constante dans le réseau.

Le 17 juillet 1955, Son Excellence le cardinal Paul-Émile Léger bénit les cloches de l’église Saint-Jean-Gualbert. L’église a ainsi été nommée en l’honneur d’un moine italien qui vivait au Moyen Âge et qui suivait la règle de Saint-Benoît en prêchant la charité et la pauvreté.

Les princes George et Edward de la famille royale d’Angleterre font une visite au club de golf, le 1er août 1958.

Le club de curling de Laval-sur-le-Lac est officiellement créée, rue des Pins, en 1963.

Le 6 août 1965, la ville de Laval-sur-le-Lac doit fusionner avec treize autres municipalités pour former l’actuelle ville de Laval.

Un attrait incontournable de Laval : Parc re de la Rivière-des-Mille-Îles. 345, boulevard Sainte-Rose, Laval : refuge faunique, location, kayaka, canot, camp de jour, musée, activités guidées.

Voir aussi :

Le traversier entre l'île Bizard et Laval-sur-le-Lac, vers 1950. Photographe : L. Charpentier, Montréal. Collection de l'auteur.
Le traversier entre l’île Bizard et Laval-sur-le-Lac, vers 1950. Photographe : L. Charpentier, Montréal. Collection de l’auteur.

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