Sainte-Rose-de-Lima

Paroisse de Sainte-Rose-de-Lima

Au milieu du XVIIIe siècle, l’accroissement de la population sur l’île Jésus est si important que ce n’est pas une, mais bien deux paroisses qui sont érigées le 16 mars 1740 : Sainte-Rose-de-Lima, au nord, et Saint-Vincent-de-Paul, au sud de l’île.

Contrairement à la paroisse Saint-François-de-Sales fondée par la volonté du Séminaire de Québec, son seigneur, afin d’offrir des services religieux à ses censitaires, la fondation de Sainte-Rosede-Lima est le fruit d’une requête de la population qui considère que l’observance des devoirs religieux devient difficile en raison de l’éloignement de l’église paroissiale de Saint-François-de-Sales de nouveaux colons établis en bordure de la rivière des Prairies et de la rivière des Mille-Îles. Les gens formulent donc une requête à l’intention du pouvoir ecclésiastique réclamant une nouvelle paroisse, en 1739.

Après la chute de la Nouvelle-France, les autorités britanniques refusent à l’évêque le droit de recruter des effectifs cléricaux en France. Devant la pénurie de prêtres, Mgr Briand se voit contraint de réduire le nombre de paroisses et d’élargir le territoire de celles qui restent afin de desservir toute la population de l’île.

Mgr Briand fait part de son projet dans une lettre aux paroissiens de Sainte-Rose-de-Lima, en 1768. Il les incite à déménager et remonter Ste-Rose plus haut afin d’unir « le bas de Ste Rose à St François». La réponse ne se fait pas attendre : les paroissiens refusent de déménager vers l’ouest ou de quitter leur église. S’engage alors une longue partie de bras de fer entre les paroissiens. Le déplacement litigieux faire l’objet de nombreuses échanges de lettres et l’évêque décidera de suspendre le culte à Sainte-Rose-de-Lima.

Finalement, le 30 décembre 1780 marque la fin des hostilités. Les deux parties s’entendent sur un déplacement vers l’ouest, à l’endroit même qui avait fait l’objet de la controverse 12 ans plus tôt… Curieusement, après ce changement de site, la prospérité économique de Sainte-Rose-de-Lima  et son importance sur l’échiquier de l’île iront sans cesse croissant pendant de longues décennies.

Par la suite, dans un premier temps, des gens s’installent à l’est de l’église paroissiale, à l’intersection du Chemin du Roi et du chemin de Montée qui conduit, d’une part, au moulin du Crochet sur la rivière des Prairies, et, d’autre part, au pont Porteous sur la rivière des Mille-Îles (ce pont a été en service de 1832 à 1852).

Le nouveau pont Plessis-Bélair est ouvert en 1854 (il sera en service jusqu’en 1945). On ouvre d’ailleurs un autre chemin – la montée Bélair, – et ces deux ajouts à l’infrastructure engendrent un développement plus marqué à l’ouest de l’église de Sainte-Rose-de-Lima.

Le village devient bipolaire : le bas du village, à l’est, compte 650 habitants à l’aube du XXe siècle et le haut du village, à l’ouest, est moins populeux avec environ 500 résidents, en 1901. Dans le haut s’installe avant tout la bourgeoisie, tandis que le bas s’avère surtout le lieu de résidence des ouvriers.

Quant à l’enseignement, les classes sont dispensées aux élèves depuis 1810, mais devant l’urgence de construire une vraie école, le curé Plessis-Bélair achète en 1819 de petits lots en face de l’église, propriétés du cordonnier Auguste Prud’homme et du cultivateur Jean-Baptiste Chaurette. Le bon curé y érige la première école, aujourd’hui le 216 du boulevard Sainte-Rose, devenant ainsi le grand initiateur de l’instruction chrétienne dans la paroisse.

Installées à Sainte-Rose en 1876, les Sœurs de Sainte-Croix exercent une influence marquée au sein de la paroisse grâce à la personnalité forte et avenante de sœur Marie-de-Saint-Basile, supérieure et fondatrice du couvent des Sœurs de Sainte-Croix. La mère Marie-de-Saint-Basile deviendra la première supérieure générale de cette communauté au Canada. Notons que les sœurs de Sainte-Croix, en plus de susciter nombre de vocations chez les jeunes filles de Sainte-Rose, verront leur institution agrégée au cours universitaire, en 1929.

À partir de 1875, la villégiature est en expansion et avec l’arrivée du chemin de fer en 1876, Sainte-Rose-de-Lima attire une marée de plaisanciers. Croisières en bateau à vapeur, canotage, pêche et baignade sont au menu des activités.

Cette première vague de tourisme est marquée par des clients fortunés, anglo-canadiens et américains qui y construisent des villas. En 1889, des marchands de Montréal et leurs employés fondent le St-Rose Boating Club qui organisera des régates très courues sur la rivière des Mille-Îles, à l’ouest du pont Plessis-Bélair.

La venue du XXe siècle amène l’ère des chalets installés le long de la rivière des Mille-Îles.

Dès 1940, une nouvelle ligne d’autobus dessert Sainte-Rose. Apparaissent de petites excursions d’une journée appelées « nowhere » et le village devient l’une des destinations favorites des Montréalais. En 1941, pour 2300 résidents, on y compte 4500 vacanciers. L’industrie touristique n’a de cesse de grandir, devenant le ferment de la prospérité économique.

Le village devient une ville. L’installation de l’eau courante et de l’électricité prennent cinq années et les travaux, auxquels participent nombre d’immigrants polonais, finissent en 1919.

À l’époque, les femmes de Sainte-Rose comptent pour le tiers de la main-d’œuvre dans le haut du village, détenant parfois des postes enviables. Nombre d’entre elles travaillent dans le secteur de la mode comme « couturières d’habit » (déjà en 1871, Mathilde Filiatrault, au service des tailleurs de Montréal, est l’un de leurs premiers employeurs).

Le secteur du vêtement sera encore plus florissant dans les années 1940 avec l’ouverture de l’International Braid, une manufacture de lacets – corsets et chaussures – et de l’entreprise Stella Dress, spécialisée dans la confection pour dames, qui engagera près de 160 employées.

(D’après Ville de Laval, quelques pages d’histoire… Paroisses et Villages anciens de l’île Jésus. Gouvernement du Québec, Ministère de la Culture et des Communications et la Ville de Laval).

Voir aussi :

aqueduc ste rose de lima, laval
Construction du réseau d’aqueduc par des immigrants polonais en 1914. Collection Napoléon Charbonneau. Source : Ville de Laval, quelques pages d’histoire.
Manoir Vieux Ste-Rose
Manoir le Vieux-Ste-Rose. Image: GrandQuebec.com.
École Villemaire
École Villemaire. Image: GrandQuebec.com.
clinique visuelle
Clinique visuelle de Sainte-Rose. Image: GrandQuebec.com.
Centre d'interprétation d'eau
Centre d’interprétation d’eau. Image: GrandQuebec.com.
Saucisserie
La Saucisserie du boulevard Sainte-Rose. Image: GrandQuebec.com.
le Berlingot
Bar laitier et crémerie Le Berlingot, au 218 boulevard Ste-Rose. Image: GrandQuebec.com.
riviere
Rive Nord de Sainte-Rose. Image: GrandQuebec.com.
Boutique Le Mélange
Boutique Le Mélange, Chic Pas Cher. Image: GrandQuebec.com.
Restaurant Amato
Restaurant italien Amato. Image: GrandQuebec.com.
Paysage rural
Paysage rural à Ste-Ruse. Image: GrandQuebec.com.
Vue sur Ste-Rose
Vue panoramique sur Ste-Rose. Image: GrandQuebec.com.
Rue à Sainte-Rose
Une rue à Sainte-Rose. Image: GrandQuebec.com.
Maison familiale
Maison familiale. Image: GrandQuebec.com.
Maison type à Ste-Rose
Image: GrandQuebec.com.
Une cour
Une cour. Image: GrandQuebec.com.
Centre d'interprétation d'histoire de Ste-Rose
Centre d’interprétation d’histoire de Sainte-Rose. Image: GrandQuebec.com.
Église de Sainte-Rose
Église de Sainte-Rose. Image: GrandQuebec.com.
Caserne - Centre d'Art de Sainte-Rose
Ancienne caserne de pompiers, aujourc’hui, centre d’Art de Sainte-Rose. Image: GrandQuebec.com.

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