Laval

Historique de Laval

Historique de Laval

Historique de la Ville de Laval

Le développement de ce vaste territoire prend directement racine dans les cinq premières paroisses qui y ont vu le jour : Saint-François-de-Sales, Sainte-Rose-de-Lima, Saint-Vincent-de-Paul, Saint-Martin et Sainte-Dorothée. Ce sont leur histoire, leurs paysages et leurs activités économiques qui ont marqué l’île Jésus depuis la colonisation entreprise au XVIIe siècle, jusqu’au tournant de la modernité au début du XXe siècle et le visage de l’actuelle Ville de Laval.

En fait, l’île Jésus connaît des débuts on dirait hésitants : avant même que ne s’amorce la véritable colonisation, s’y succèdent trois seigneurs. Pour eux, la mise en valeur du territoire de l’île reste secondaire et ces terres passent donc de main en main, souvent par l’intermédiaire d’aristocrates venus de France servant d’administrateurs de cette seigneurie. L’île est finalement léguée au Séminaire de Québec, son quatrième et dernier seigneur, qui y établit en 1680 six domaines. C’est le Séminaire de Québec qui en assure la gestion et le développement jusqu’à l’abolition du régime seigneurial, en 1854.

Cette décision du gouvernement du Bas-Canada marquera la rupture officielle du lien féodal entre le Séminaire de Québec et ses censitaires : les habitants des paroisses deviennent désormais propriétaires en titre de leurs terres.

Ensuite, par l’adoption de l’Acte des municipalités et chemins du Bas-Canada, entré en vigueur le 1er juillet 1855, les premières paroisses deviennent des municipalités. Chacune élit son premier maire au sein d’un conseil.

Mais encore au XVIIe siècle, le peuplement de l’île débute, en progressant au cours de ce siècle et le siècle suivant d’est en ouest, selon la nature des sols et la topographie. Amorcé sur les côtes nord et sud, le développement progresse vers l’intérieur des terres, les paroisses se créant les unes après les autres par détachement des précédentes, au gré de la colonisation et en réponse aux besoins d’une population toujours grandissante, pour qui l’éloignement des services du culte commande la construction de nouvelles églises.

En fait, à l’acquisition de la seigneurie de l’île Jésus par le Séminaire de Québec, en 1680, on dénombre seulement trois familles (une quatrième famille s’y établit la même année), sur tout le territoire de l’île, totalisant 24 pionniers.

En 1689, toutefois, après le massacre de Lachine, les Iroquois sèment la terreur sur l’île pendant trois ans, mettant en péril la colonisation. Ainsi, les gens émigrent et il n’y a plus que 13 personnes qui y habitent en 1698. C’est grâce à la signature de La Paix de Montréal avec les nations iroquoises en 1701 et, l’année suivante, la confirmation royale de la concession de l’île Jésus aidant, que le peuplement s’accélère.

La colonie de l’île compte 175 âmes en 1707 et la vie s’organise peu à peu. Ainsi, la nécessité d’établir une cure fixe sur l’île Jésus devient pressante. Le Séminaire de Québec entreprend donc la construction d’une église en pierre et, à partir de 1717, il dépose par trois fois une requête auprès de Mgr de Saint-Vallier pour qu’y soit érigée une paroisse.

La population résidente double en 15 ans, atteignant près de 350 personnes à la fondation officielle de la paroisse de Saint-François-de-Sales, en 1721.

La croissance démographie et les successions familiales engendrent un important morcellement des terres. Les habitants s’établissent sur des lots de plus en plus étroits qui donnent naissance aux premiers hameaux.

Devant un nombre de déboires, le Séminaire de Québec décide de construire et reconstruire pour relancer l’économie et renflouer les caisses. À la suite des multiples travaux entrepris entre 1729 et 1732, le développement de l’île progresse tant et si bien que l’établissement d’une justice seigneuriale devient nécessaire. Le Séminaire nomme alors un juge bailli et un greffier.

Afin de permettre la circulation entre les 110 concessions dénombrées, le grand voyer fixe le tracé des chemins en 1733 et selon l’ordonnance de l’intendant de la Nouvelle-France, les censitaires sont tenus de procéder eux-mêmes à la confection de la partie du Chemin du Roi qui traverse leur censive.

À l’aube du XIXe siècle, on assiste à l’émergence d’une société d’artisans et de négociants sur le territoire de la future ville de Laval. Peu à peu, arrivent gens de métier et professionnels qui s’établissent dans les nouveaux regroupements villageois. Dès lors, l’activité économique, centrée auparavant sur une agriculture de subsistance, se diversifie.

La villégiature occupe désormais une place importante. Les « baignoires » sont installées alors à l’est du pont Plessis-Bélair. Montées sur pilotis en guise de piscines installées dans la rivière, ces baignoires sont reliées aux berges par de longs quais. Dans un monde encore puritain, on ressent le besoin de leur adjoindre un toit et des murs ajourés pour échapper aux regards indiscrets.

En 1889, des marchands de Montréal fondent le St-Rose Boating Club qui organisera des régates très courues sur la rivière des Mille-Îles, à l’ouest du pont Plessis-Bélair.

À l’aube du XXe siècle, les cinq paroisses fondatrices de l’île Jésus regroupent environ dix mille résidents. L’île conserve par ailleurs ses grands espaces de pâturage consacrés à l’industrie laitière, elle est reconnue pour sa vaste culture maraîchère, ses capacités touristiques et même ses obligations comme le siège d’une prison fédérale. Les décennies suivantes ajouteront encore plusieurs pages d’histoire à l’île des premiers Jésuites…

Vers la fin des années 1940, après la Seconde Guerre mondiale, une explosion démographique survient qui fait quintupler la population de l’île Jésus qui se transforme de façon irrémédiable, s’acheminant vers la fusion de ses treize municipalités et de celle des Îles-Laval pour devenir la ville de Laval en 1965.

eglise st martin

Place publique devant l’église de Saint-Martin, vers 1900. Collection Frères de St-Gabril, publié dans la brochure Ville de Laval, quelques pages d’histoire.

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