Historique d’une ancienne carrière
Histoire de l’ancien site de la carrière de pierres de Saint-Vincent-de-Paul : lieu de récréation
Bien avant l’aménagement du Centre de la Nature de la ville de Laval, le site de la carrière de Saint-Vincent-de-Paul attire les jeunes de Saint-Vincent-de-Paul et des environs. Un témoin de l’époque rappelle le caractère enchanteur du site et la liberté que les jeunes de ce temps-là y trouvent. « L’été nous étions debout vers cinq heures et demie. On partait à travers les terres pour aller aux fraises, aux framboises, aux mûres, aux catherinettes, fruits plus petits que les mûres et de couleur bleue, qui poussent là où il y a des galets. On a eu tellement de plaisir. »
La baignade
Les garçons profitent des plaisirs de l’été. Ils se baignent dans le petit lac. L’eau, de couleur verte, y est propre, mais froide. Les garçons ont installé un plongeoir et ils organisent des concours de plongeons. C’est dangereux et quelques-uns remontent en saignant du nez à cause de la pression de l’eau. C’est un lieu initiatique pour nombre d’adolescents en liberté. Plusieurs y grillent leur première cigarette, connaissent un premier amour. Les plus braves parmi les jeunes plongent du haut des parois entourant le lac.
En famille ou en classe
Le dimanche, on vient en famille. Jeux de balle, baignades, pique-niques avec du blé d’Inde acheté chez le cultivateur. Les élèves du Collège Laval se rendent aussi à la carrière. Certains en rapportent des couleuvres qu’un frère garde dans l’alcool pour les cours de biologie. Un jour, tout au haut du concasseur, des garçons trouvent un nid d’aigles pêcheurs.
Autour de la carrière, le long de la voie ferrée vers Saint-Martin, il y a des bois. L’automne venu, quelques-uns chassent la perdrix et le lièvre. À Noël, on coupe le sapin qu’on traîne jusqu’au village.
Fin d’une carrière, naissance d’un parc
Toutes les carrières connaissent une fin. Le plus souvent elles sont remblayées avec des déchets, puis recouvertes de terre. Elles deviennent alors un site industriel, un quartier d’habitation ou encore un parc. L’utilisation récréative spontanée, que plus d’une génération de jeunes ont fait de l’ancienne carrière de Saint-Vincent-de-Paul, prédestinait ce lieu à devenir l’espace de loisir qu’est aujourd’hui le Centre de la Nature.
La maison de ferme et les plantations des frères Maristes
À proximité du chemin de la carrière, il y a une maison habitée par la famille d’un cultivateur. En effet, certaines parties du site, qui ne servent pas à l’extraction de la pierre, sont alors utilisées pour l’agriculture. Plus tard, pour nourrir leurs élèves, les frères Maristes plantent à leur tour des cantaloups, des pommes de terre, du blé d’Inde, des choux, des fèves. Les champs vont jusqu’au lac qui sert d’aqueduc au pensionnat. Cette maison de ferme sera démolie pour faire place à l’école Vanier.