Création de la Ville de Laval
Création de Laval : Adoption, en première lecture, du projet de loi créant la Ville de Laval, sur l’île Jésus
Québec – L’Assemblée législative a adopté aujourd’hui, le 5 juillet 1965, en première lecture, un projet de loi fusionnant les 14 municipalités de l’île Jésus en une seule de près de 170,000 habitants – la 3e plus grande de la province – qui portera le nom de Ville de Laval. Cette ville est appelée à devenir, d’ici la fin du siècle, une métropole géante de 1,200,000 habitants.
C’est le ministre Paul Gérin-Lajoie qui, en l’absence du ministre des Affaires municipales, M. Pierre Laporte, a déposé devant la Chambre le texte du projet de loi portant le #63 et qui entérine les recommandations de la commission Sylvestre formulées après étude des problèmes inter-municipaux de l’Île Jésus. M. Gérin-Lajoie n’a cependant donné aucune explication sur sa teneur.
La Ville de Laval naîtra dès l’adoption finale de cette loi et tout indique que, d’ici deux mois, tous les citoyens de l’île Jésus seront soumis à la même autorité municipale.
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La nouvelle municipalité groupera les municipalités actuelles de Chomedey, Duvernay, Laval-des-Rapides, Laval-Ouest, Pont-Viau, Sainte-Rose, Fabreville, Auteuil, Îles-Laval, Laval-sur-le-Lac, Sainte-Dorothée, Saint-François, Saint-Vincent-de-Paul et Vimont. C’est un conseil provisoire de 27 membres qui l’a administré jusqu’à la date des premières élections. On les a fixées au premier dimanche de novembre 1966, tel qu’annoncée le vendredi 25 juin dernier.
Ce conseil provisoire se composera des 14 maires en poste au moment de la fusion. D’ailleurs, de quatre conseillers de Chomedey, d’un conseiller de Duvernay, d’un conseiller de Laval-des-Rapides, d’un conseiller de Pont-Viau et d’un conseiller de la ville d’Auteuil.
Le conseil de le leur municipalité actuelle choisira ces conseillers au cours d’une assemblée spéciale. Elle devra se tenir dans les neuf jours suivant l’adoption de la loi.
Les membres du conseil provisoire nommeront le maire de la nouvelle ville, le deuxième lundi suivant la sanction de la loi.
Première élection
La ville de Laval sera divisée en six quartiers : Auteuil, Chomedey, Duvernay, Laval-sur-le-Lac, St-François et Ste-Rose.
Dès la première élection, en 1966, le maire sera élu par la majorité des électeurs et la nomination des 21 conseillers se fera comme suit : deux seront élus dans le quartier Auteuil, sept dans celui de Chomedey, sept dans celui de Duvernay, un dans Laval-sur-le-Lac et trois dans le quartier Ste-Rose.
Le mandat du conseil sera de quatre ans.
La municipalité sera administrée par un comité exécutif formée du maire, qui agira comme président, et de quatre conseillers qu’il choisira.
(C’est passé le 5 juillet 1965).
Origine du nom de la ville de Laval
La ville fut ainsi baptisée en l’honneur de François-Xavier de Montmorency de Laval. Naît en 1622 à Laval (Eure-et-Loir, en France). Nommé vicaire apostolique de la Nouvelle-France en 1657 et évêque de Québec en 1674. Fondateur du Grand Séminaire de Québec. Réussira à séparer son siège épiscopal du pouvoir français pour s’attacher directement au Saint-Siège. Il s’opposera énergiquement à la vente d’alcool aux Amérindiens. Cette décision suscitera plusieurs altercations avec les administrateurs coloniaux.
En 1636, l’île fut concédée aux Jésuites sous le nom temporaire de l’île de Jésus. L’année suivante, le gouverneur Montmagny lui attribua son propre nom, mais la première appellation, qui l’emporta, s’est perpétuée jusqu’à aujourd’hui, la particule en moins. En 1670, François Bethelot en devient le propriétaire. Cinq ans plus tard, elle passe dans les mains de Mgr Laval en échange de l’île d’Orléans et d’un paiement de 25 000 livres par Berthelot. En 1680, Mgr Laval cède ses droits au Séminaire de québec, qui gardera l’île jusqu’à l’abolition du régime seigneurial en 1854.
Circonscription électorale des Mille-Îles
Existant depuis 1972, la circonscription électorale des Mille-Îles avec ses 110 km carrés occupe la moitié est de la ville de Laval dans l’île Jésus. La rivière des Mille Îles la limite donc limitée au nord. Cete rivière a donné son nom à la circonscription. La rivière des Prairies la limite au sud. Finalement, les circonscriptions de Laval-des-Rapides et de Vimont la limitent à l’est et à l’ouest. En fait, en 1992, on a amputé une portion de son territoire en faveur de sa voisine.
Des cinq circonscriptions de l’île Jésus, Mille-Îles est probablement celle qui a été la moins touchée par les mouvements migratoires provenant du centre-ville montréalais, malgré la présence de l’autoroute Papineau et du boulevard Pie-IX. Le secteur résidentiel occupe surtout la partie sud, dans Duvernay et Saint-Vincent-de-Paul, où la population est véritablement urbaine. Au nord et à l’est, la population est peu nombreuse. Elle pratique encore l’agriculture, notamment, les cultures maraîchères. Quant aux industries manufacturières, atteignant presque le total de 150, elles se dispersent sur l’ensemble du territoire. Les trois principales fabriquent des produits métalliques, des produits alimentaires et des meubles.