Kanesatake

Communauté Mohawk de Kanesatake

Kanesatake est une communauté Mohawk située en bordure du lac des Deux Montagnes, au confluent avec la rivière de l’Outaouais, à environ 50 kilomètres à l’ouest de Montréal. La superficie du village est de 1142 hectares et sa population est d’environ 1400 Mohawks et 800 résidents d’autres ethnies.

Le nom de Kanesatake vient d’un mot de la langue iroquoise qui signifie «la côte de l’eau».

Cette communauté Mohawk ne constitue pas une réserve amérindienne et c’est dans les terres de la municipalité d’Oka, dans les Laurentides, qu’on retrouve Kanesatake. Remarquons toutefois que les Amérindiens ont formulé à maintes reprises l’exigence d’établir leur réserve officielle dans ces lieux, incluant le territoire du Parc National d’Oka. La communauté a été créée en 1986.

C’est à la suite d’une tentative de la ville d’Oka de confisquer les terrains d’un cimetière historique qu’en 1990, les habitants de la communauté ont barré les routes et un long conflit connu sous le nom de « la crise d’Oka » a commencé, au cours duquel un policier a été tué et plusieurs blessés.

En 1995, le gouvernement du Canada a acheté 170 maisons des Blancs sur ce territoire et a cédé ces propriétés aux Mohawks.

Plus tard, en 2004 et en 2005, des disputes violentes ont eu lieu, liées à des rivalités pour l’obtention du pouvoir dans la communauté et le chef de bande James Gabriel a dû quitter Kanesatake. En juin 2005, M. Steven Bonspille a été élu grand chef avec 375 voix contre 344 pour James Gabriel.

Aujourd’hui, le village de Kanesatake est un territoire interdit aux pouvoirs publics fédéraux et québécois et la Sûreté du Québec n’y a qu’une présence symbolique. Plusieurs quotidiens et revues ont exposé des faits de commerce illégal de drogues et de cigarettes sur ce territoire. En tout cas, la situation y est instable et les conflits se succèdent régulièrement. On espère qu’un jour tout se normalisera et que les résidents pourront y vivre en paix…

Historique de Kanesatake

C’est en 1986 que l’établissement amérindien d’Oka, sis sur les rives du lac des Deux Montagnes, change officiellement du nom pour Kanesatake.

Cette démarche constitue véritablement un retour aux sources comme en témoigne la variante Canessedage relevée dans un texte de 1695. Ce nom d’origine iroquoise signifierait « au bas de la côte ». Bien que le village de Kanesatake soit effectivement situé au pied d’une colline, il semble que le nom proviendrait plutôt de l’ancien site qu’occupaient antérieurement les Mohawks sur l’île de Montréal, au pied du mont Royal. Il appert en effet qu’un certain nombre de ceux-ci, après avoir laissé Kahnawake, sur la rive sud du Saint-Laurent, soient d’abord venus s’installer, en 1676, sur le terrain des Sulpiciens, à Montréal, puis auraient déménagé à Sault-au-Récollet, en 1695, avant d’aboutir au lac des Deux Montagnes, en 1721, sur les terres concédées en seigneurie aux Sulpiciens. Rejoints quelques années plus tard par des Nipissings de l’île aux Tourtes et des Algonquins de Sainte-Anne-du-Bout-de-l’Île, ils ont cohabité avec ces nations durant plusieurs décennies.

Une carte du village, datant de 1743, montre clairement le partage du territoire entre ces trois communautés. Vers 1875, le nom d’Oka, d’origine algonquine et signifiant « poisson doré », semble avoir pris le dessus sur celui de Kanesatake, popularité qu’il conservera jusqu’en 1986. À la fin du XIXe siècle, des conflits éclatent entre les Mohawks et les Sulpiciens et c’est sans doute la dégradation du climat social qui amène les Algonquins à aller s’établir définitivement à Maniwake. Aujourd’hui encore, les Mohawks forment la totalité de la population de Kanesatake où ils vivent tant de l’artisanat (sculpture sur bois et vannerie en écorce de noyer) que de la construction et du travail de ferme.

Kanestake
Conseil de Kanesatake. Image libre de droits.

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2 réflexions au sujet de “Kanesatake”

  1. Bonjour, j’habite Bruxelles en Belgique. Depuis l’exposition Indian Summer dans les années 1980, je m’intéresse aux Premières Nations. J’aimerais entrer en contact avec une dame indienne pour échanger sur nos deux mondes et surtout en apprendre plus sur sa culture. Je me réjouis de recevoir une réponse.
    Reva

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