Fromage de l’Oka
Faire remonter la fabrication d’un fromage à plus d’un siècle, c’est peu quand on pense aux grands de ce monde… mais c’est toujours relatif. C’est vrai que le fromage d’Oka est né en 1893. D’autres seraient plus vieux, peut-être. Mais ce fromage est le plus vieux des fromages canadiens, parce que sa fabrication n’a jamais été interrompue depuis le jour de sa naissance, à Oka.
L’histoire de l’Oka est une belle histoire. C’est un fromage importé, copié ou reproduit. Son histoire est cependant différente de celle des camembert, brie, emmental, gouda et autres fromages qu’on fabrique au Québec. C’est un fromage que l’on a eu la bonne idée de rebaptiser pour le laisser vivre sa vie. C’est un vrai fromage d’ici, né en France sous le nom de Port-Salut.
Tout a commencé lorsque les Trappistes de l’Abbaye de Bellefontaine, en France, vinrent installer une Trappe, au Lac-des-Deux-Montagnes.
En 1893, pour les aider à faire du fromage avec le lait de leurs vaches, ils firent venir le frère Alphonse Juin, responsable de la fabrication du Port-Salut qui fabriquaient les Trappistes de Notre-Dame de Port-Salut, à Entrammes. Le fromage d’Oka fut reconnu dès sa naissance. En 1896, il gagnait le premier prix à l’exposition provinciale de Montréal.
Depuis longtemps, le fromage d’Oka a dépassé les limites de sont aire de production. Il est distribué largement dans toutes les provinces canadiennes et aux États-unis.
En 1974, les Pères vendent la fromagerie. En 1981, la compagnie Agropur en devient propriétaire.
L’Oka a trente-cinq jours lorsqu’il sort de la fromagerie. Il peut être consommé tout de suite. Mais il n’est pas au maximum de son affinage. On peut donc le faire vieillir plus longtemps. La croûte jaune paille prendra des tons plus orangés, elle s’épaissit un peu et, pendant ce temps, la pâte s’assouplira, deviendra plus tendre, plus moelleuse. L’affinage de l’Oka est mené dans un milieu frais et humide. La croûte est lavée régulièrement, à l’éponge. Il faut donc observer ces conditions quand on veut poursuivre, chez soi, l’affinage de ce fromage: ne jamais l’envelopper dans une pellicule plastique que l’empêcherait de respirer. Il faut l’envelopper dans une feuille d’aluminium et le placer, par exemple, dans le bac à légumes du réfrigérateur. On peut, aussi, le conserver dans son papier d’emballage.
On ne devrait servir l’Oka qu’après le laisser reposer, à la température de la pièce, pendant deux heures.
Municipalité d’Oka
D’abord érigée en 1875 comme municipalité de la paroisse de L’Annonciation, du nom de la paroisse fondée vers 1717 sur ce territoire de la région des Laurentides, la municipalité d’Oka allait recevoir son nom et son statut actuels en 1953. Toutefois, le nom d’Oka existe depuis 1867, date à laquelle il a été attribué au bureau de poste de ce lieu. Par ailleurs, cette date marque localement le départ de nombreuses familles algonquines installées à cet endroit depuis 150 ans et formant la composante principale de la population. Ces gens étaient effrayés par les revendications territoriales des Iroquois et seront progressivement remplacés par des Canadiens des paroisses voisines ayant répondu à l’appel des Sulpiciens.
Presque entièrement ceinturé par le territoire de la paroisse d’Oka, le territoire de la municipalité est caractérisé par son exiguïté, moins de 5 km carrés. On y pratique la plupart des sports nautiques en été sur l’Outaouais (natation, ski nautique, yachting, etc.), de même que la pêche blanche en hiver, c’est-à-dire grâce à des trous pratiqués dans la glace qui recouvre la rivière. On peut admirer en ces lieux un calvaire érigé sur les flancs d’une élévation, parfois appelée populairement Montagne du Calvaire, et construit en 1740 par le sulpicien Hamon Guen de la mission du Lac-des-Deux-Montagnes, largement fréquenté par les pèlerins catholiques. Il s’agit d’un ensemble de sept petits édifices de pierre : quatre oratoires et trois chapelle. Les citoyens sont identifiés sous la dénomination collective reconnue d’Okois.

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