L’Île-des-Moulins dans le Vieux-Terrebonne
L’Île-des-Moulins est classée site historique depuis 1973. C’est un site, sis au cœur du Vieux-Terrebonne qui ramène le visiteur à l’époque des grands moulins.
En effet, la ville de Terrebonne doit sa naissance à ces moulins et elle s’est développée autour d’eux.
C’est en 1673 que André Daulier Deslandes, secrétaire général de la Compagnie des Indes Occidentales qui vit en France, acquiert la seigneurie qu’il baptise comme Terbonne . On raconte que ce nom est inventé par moquerie, parce qu’un des amis de Daulier Deslandes, plus chanceux, a obtenu une baronnie en Suisse qu’il a nommée Aubonne.
L’Île-des-Moulins, partie intégrante de la seigneurie, est devenue le centre économique du territoire.
En 1720, la seigneurie de Terrebonne devient la propriété de Louis Lepage, curé de l’Île Jésus. Il fait ériger une église et un presbytère servant aussi de manoir. En 1721, c’est lui qui fait bâtir un moulin à farine ou moulin banal. Vers 1725, il fait construire un moulin à scie. D’ailleurs, Louis Lepage demande au roi la permission de construire une forge. Trop sûr de la réponse positive, Lepage emprunte les capitaux et commence la construction.
Alors que les forges sont achevées, la réponse du roi arrive : la requête est refusée, puisque le roi vient de financer les forges du Saint-Maurice. Pour rembourser les investisseurs, Louis Lepage vend la seigneurie.
Vers 1784, l’arrivée des seigneurs écossais Simon McTavish et Jacob Jordan donne un nouveau impulse au développement du site qui devient un lieu de rencontres et d’échanges avec les Pays d’en-Haut. La compagnie du Nord-Ouest de McTavish fait construire de nouveaux moulins sur les lits de roches de la rivière. Une boulangerie et des bâtiments de services y sont ajoutés.
En 1815, selon le rapport de Joseph Bouchette, les moulins de Terrebonne sont les plus complets et les mieux construits au Canada. Au fil des années, on complète le site, en ajoutant des greniers, une forge, des bâtiments de fermes, un bureau seigneurial, un moulin à carder et un autre moulin neuf. Néanmoins, au fil des années, l’Île-des-Moulins perd son importance économique à la suite du déclin du commerce des fourrures. D’autres propriétaires vendront et partiront avant qu’à la fin des années 1970 le Québec n’entreprenne la restauration des six bâtiments patrimoniaux et historiques du site :
- Boulangerie, Île-des-Moulins
- Bureau seigneurial
- Maison du Pays, Île-des-Moulins
- Moulin à farine
- Moulin Neuf
- Moulin à scie
En 1995, la ville de Terrebonne fait l’acquisition de l’Île-des-Moulins. Le projet de mettre sur pied un nouveau concept de conservation du patrimoine, associant la culture historique et le tourisme s’y développe.
Historique de l’Île des Moulins
Liée de près à l’histoire de la seigneurie de Terrebonne, concédée en 1673 à Andrée Daulier Des Landes, l’île des Moulins a d’abord été désignée sous le nom d’Islet du Moulin sans doute en raison de sa petite dimension et de la présence d’un premier moulin que les habitants auraient construite vers 1707 pour palier l’incapacité des premiers seigneurs à remplir leurs obligations. Située près de Terrebonne sur la rive nord de la rivière des Mille-Îles, elle constituait un emplacement idéal pour la construction de moulins. En effet, cette proximité permettait la construction de chaussées, servant à la fois de barrage et de pont afin de profiter du fort débit d’eau de la rivière.
En 1736, un aveu et dénombrement du seigneur Lepage mentionne l’existence d’une telle chaussée faite de pierre sur laquelle sont érigés deux bâtiments, l’un abritant un moulin à farine et l’autre un moulin à scie.
En 1802, Simon McTavish, riche marchand de Montréal et âme dirigeante de la Compagnie du Nord-Ouest, achète la seigneurie de Terrebonne. On érige alors sur l’île plusieurs hangars et entrepôts, une boulangerie de même que des moulins à carder et à fouler. Elle devient ainsi un important centre commercial et industriel dont la renommée dépasse largement les limites de la région. Joseph Bouchette rapporte d’ailleurs, en 1815, que les moulins de Terrebonne sont sans contredit les plus complets et les mieux construits de tout le pays Mais le déclin du commerce des fourrures, qui a des conséquences sur l’activité de l’île, amène les héritiers McTavish à vendre la seigneurie.
En 1832, Joseph Masson, un riche marchand de Montréal, en devient propriétaire, mais en dépit de ses efforts, l’île ne retrouvera jamais son importance et déclinera nettement vers la fin du siècle. En 1973, le ministre des Affaires historique, et l’année suivante, après que le Ministère s’en fut porté acquéreur, débutait un vaste programme de rénovation historique et d’animation culturelle.
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