Centre d’interprétation multiethnique de Rawdon
La municipalité de Rawdon est riche d’une histoire culturelle, sociale et économique unique au Québec grâce à sa composition ethnique très diversifiée, même si de nos jours, la plus grande partie des résidents sont nés au Canada. Par exemple, c’est la seule municipalité au Québec où l’on trouve trois églises orthodoxes russes.
Depuis 1988, il existe à Rawdon un Centre d’interprétation multiethnique ou C.I.M. qui témoigne de la riche histoire de la localité et des origines variées de ses résidents. Les différents groupes ethniques de la municipalité se sont associés pour mettre en valeur le patrimoine culturel et les traditions de leurs ancêtres.
Le C.I.M. organise régulièrement des expositions artistiques et thématiques, présentant entre autres du tissage, de la broderie ou des photographies. Il y a aussi des projections de films et de vidéos. L’association organise également des soirées amicales et musicales et c’est un véritable lieu de rencontre des cultures dans la région de Lanaudière.
Le Centre est situé au cœur de Rawdon, au 3588, rue Metcalfe.
Téléphone : 514 834 3334.
Historique de la municipalité de Rawdon
Aux premiers contreforts des Laurentides, à une altitude de plus de 150 m, a été implantée la municipalité bilingue et cosmopolite de Rawdon, près de Joliette. Il s’agit de l’un des premiers établissements de colonisation de la région de Lanaudière, au nord de la plaine du Saint-Laurent, sur les rives de la rivière Ouareau, à une quarantaine de kilomètres au sud-est de Saint-Donat. La dénomination Rawdon, avant d’être attribuée à une municipalité de canton érigée en 1845, figurait déjà dans le paysage lanaudois pour identifier un canton et une paroisse, Saint-Patrice (de Rawdon), respectivement proclamé en 1799 et fondée en 1837 par des Irlandais. Le bureau de poste desservant le territoire allait être identifié à compter de 1831 sous l’appellation de Rawdon, l’élément East devant être ajouté ultérieurement. Ce nom a suscité deux interprétations principales quant à son origine. Suivant la plus plausible, il évoquerait celui d’un village d’Angleterre situé dans le district de West Riding, comté de York. James White croit cependant que l’on désirait honorer lord Francis Rawdon, premier marquis de Hastrings (1754-1826), qui a joué un rôle important pendant la guerre de l’Indépendance américaine. En 1780, notamment, il avait rejoint lord Cornwallis pour le fameux siège de Charleston, dont ceux qui ont baptisé le canton se sont peut-être souvenus.
Le côté cosmopolite de Rawdon, marqué par les gentilés français et anglais reconnus Rawdonois et Rawdonite, est tributaire de l’origine des colons arrivés au début du XIXe siècle : Irlandais, Écossais (Montréal et New Glasgow). Anglais (Montréal et Terrebonne), Loyalistes américains. Si des terres ont été concédées aussi tôt que 1799 à des Loyalistes, ce n’est que que vers 1830 que la colonie reçoit ses premiers colons francophones venus de Saint-Jacques de l’Achigan. Entre 1850 et 1880, le marchand Jedediah Hubbell Dorwin (1792-1883), qui a joué un rôle de premier plan dans le développement du commerce du bois à Rawdon, effectuera plusieurs tentatives pour que Rawdon soit reliée à Montréal par voie de chemin de fer, lui qui assumait la présidence du chemin de fer du village d’Industrie et de Rawdon. Ses efforts ont été couronnés de succès en 1910 avec l’implantation de la Chateauguay and Norther Railway. La tradition populaire véhicule la compagnie de Rawdon, basée sur un fait réel, soit l’assassinat, en 1897, par Thomas Nulty, de ses trois sœurs et de son jeune frère, au cours de l’absence de leurs parents. Pendu en 1898, Nulty a suscité maintes chansons qui déplorent amèrement ce drame.
Chute Manchester
La chute Manchester est l’une des trois importantes cascades de la rivière Ouareau, les deux autres portant les noms de Magnan et de Dorwin. Dès 1832, Joseph Bouchette signale l’existence d’un moulin exploité par David Manchester, près de cette chute située non loin du village de Rawdon, à 12 km au nord-ouest de Joliette, dans la région de Lanaudière. Une enquête toponymique a permis de relever aussi le nom de Chute Neveu pour la désigner.