Catastrophe d’Ostende
L’après-midi du 14 février 1945, plusieurs flottilles alliées, y compris la 29e flottille des vedettes canadiennes, étaient mouillées à l’intérieur du port d’Ostende, en Belgique dans un couloir étroit connu sous le nom de La Crique.
Les Canadiens prévoyaient la sortie d’une patrouille pour la nuit-là et les hommes qui n’étaient pas de quart, profitaient de d’un après-midi de congé.
La plus grande partie de ces marins dormaient dans leurs postes d’équipage. D’autres sont sortis.
Tout à coup, une nappe de feu s’étendue sur toute la surface de l’eau, jusqu’à la jetée. Le matin, on avait déchargé de l’essence dans le port d’Ostende et, d’une façon incompréhensible, l’essence qui est hautement volatile, s’est répandue sur l’eau et avait pris feu.
Avant qu’on eut pu donner l’alerte, les flammes atteignirent la plupart des navires mouillés en rangs serrés le long de la jettée.
Cernés par l’essence, enveloppés d’une fumée dense, un grand nombre d’entre ces navires étaient devenus de véritables brasiers. Quelques uns des hommes qui se trouvaient sur les ponts plongèrent par-dessus bord dans les eaux recouvertes de l’essence en flammes et parvinrent en lieu sûr en nageant sous la surface.
Cependant, plusieurs périrent sans avoir pu remonter des compartiments inférieurs des navires.
D’autres encore tombèrent en sortant des écoutilles, par des débris, parce que des explosions des munitions commencèrent d’éventrer les navires l’un après l’autre, projetant des débris en flammes sur ceux des navires qui se trouvaient plus loin.
Un nuage de fumée monta très haut le long du port. Les réservoirs à essence dans le port commencèrent à sauter, eux aussi.
Les équipages de trois navires de la 29e flottille ont sauvé leurs vedettes. Ils ont maîtrisé les flammes et parvinrent à remorquer deux vedettes hors du port, la troisième en est sortie seule.
Le médecin de la flottille, le lieutenant William L. Leslie, revenait de l’hôpital de la ville où il avait reçu une grande quantité de matériel sanitaire. Il vit éclater l’incendie et se rendant immédiatement sur le débarcadère le plus proche, en compagnie de deux infirmiers, le lieutenant s’occupa des blessés pendant tout l’après-midi.
L’aumônier de la flottille, bravant les nuages de fumée et les débris qui tombaient de toutes parts, n’a pas quitté les lieux. Plusieurs soldats, marins, fusiliers marins et infirmières d’un train d’évacuation qui se trouvait près de là sont venus au secours de la flottille.
Vers la fin de la journée, la 29e flottille n’existait plus. Cinq navires avaient été détruits et seulement trois sont restés presque indemnes. De plus, sept navires britanniques avaient été perdus et plusieurs autres, endommagés. Vingt-six marins canadiens et trente-cinq britanniques avaient été tués.
Le désastre fut un coup très dur pour la Marine canadienne. Désormais, la 65e flottille canadienne restait seule pour combattre jusqu’à la fin de la guerre.
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