Régiment suisse de Meuron
Le régiment de Meuron a été créé par Charles-Daniel de Meuron, membre d’une famille de la noblesse suisse, en 1781. C’était un régiment de mercenaires qui agissait pour la Compagnie hollandaise des Indes orientales, et qui plus tard, s’est mis au service de l’Angleterre.
Le régiment de Meuron débarque à Québec le 25 juillet 1813, envoyé au Canada par la Grande-Bretagne pour faire face aux troupes américaines lors de la guerre de 1812-1815. Cette unité a été expédiée outre-atlantique dans les délais les plus brefs.
On compte alors au sein du régiment de Meurons dix compagnies, composées de 931 soldats, 51 caporaux, 53 sergents, 21 tambours, un sergent major, un sergent quartier-maître, un sergent paie-maître, un sergent d’armes, un tambour major, un sergent instructeur. Ainsi que 43 officiers – un major, six capitaines et 36 lieutenants – qui sont à la tête de ces soldats. En outre, accompagnant les militaires, une trentaine de femmes et d’enfants arrivent à Québec.
Pendant un an, les Suisses sont déployés à Fort William Henry. Mais durant l’été 1814, le commandant en chef des armées britanniques au pays, sir Georges Prévost, décide de passer à l’offensive.
Le 1er septembre 1814, l’armée britannique, forte de 11 000 hommes, avance vers le bourg des Platt (Plattsburg), dans l’État de New York.
Parmi les effectifs, on trouve le Régiment de Meuron sous la conduite du lieutenant-colonel François-Henri de Meuron-Bayard.
La bataille de Plattsburgh est perdue par les Anglais et plusieurs soldats de Meuron y trouvent la mort, notamment en couvrant la retraite de l’armée. C’était l’automne, les chemins étaient devenus impraticables, des chaloupes canonnières américaines faisaient feu sans cesse, et des dizaines de soldats perdirent leurs havresacs.
Le Régiment, après deux ans de présence au Québec, retourne en Europe pendant l’été 1816. Cependant, selon les archives du régiment, environ 350 soldats et officiers restent au Canada. Dans l’article «Les Suisses au Canada» paru dans le Bulletin des recherches historiques en 1965, on affirme que 504 hommes, 72 femmes et 30 enfants sont restés au Canada après la guerre. La différence serait due au fait que plus de 100 vétérans sont partis à Rivière Rouge, au Manitoba. Le nombre de 350 correspond aux soldats suisses restés au Québec.
La Couronne britannique octroya des terres à plusieurs soldats et officiers du régiment de Meuron, à condition qu’ils les défrichent pendant au moins trois ans avant de pouvoir les revendre.
Une grande partie de ces soldats se sont établis près de Drummondville, d’autres se sont installés dans le Haut-Canada (Ontario).
Soulignons en passant qu’en 1960, lorsque la question se pose de nommer la région de Drummondville, la Société Historique du comté de Drummond propose le nom de Meuronnie. Ne faisant pas l’unanimité, ce projet fut abandonné au grand regret de plusieurs historiens.
Finalement, notons qu’au Musée militaire de Colombier, en Suisse, une salle d’exposition retrace l’histoire du Régiment de Meuron. On y voit des peintures, des drapeaux, des armes, des uniformes et des documents manuscrits.
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