
Le raid de Dieppe
Le matin du 19 août 1942, vers 5 heures du matin, les allemands ouvrent le feu sur les barges de débarquement du Royal Regiment of Canada qui s’approchent de la plage du village de Puys, à deux kilomètres de la ville de Dieppe. Le raid de Dieppe, la plus meurtrière de toutes les opérations commandos des troupes alliées de la Seconde guerre Mondiale, commence.
Malgré le feu, les Canadiens se lancent à l’assaut, tombant, fauchés par les balles et par les éclats d’obus.
D’autres bataillons canadiens débarquent à Dieppe et dans les villages avoisinants et les hommes sont criblés de balles et écrasés sous des pluies d’obus.
Les Canadiens pénètrent les défenses allemandes, ils arrivent même à entrer dans la ville de Dieppe, mais l’armée allemande réussit à reprendre le contrôle de la situation.

La plage de Dieppe après la bataille. Photo de l’époque, libre de droit.
Vers 11 heures du matin, l’ordre de repli est donné, mais plus d’un millier de Canadiens sont morts lors de ces six heures. D’autres sont blessés ou faits prisonniers par les Allemands. La plus grande partie des soldats canadiens sont des Canadiens français, fait logique, étant donné l’endroit et le but d’opération.
Mais pourquoi le raid de Dieppe ?
Il y avait de bonnes raisons à cela : à ce moment-là, sur le front de l’est, l’Armée rouge ne pouvait plus soutenir l’avance des troupes allemandes, aussi Staline demande-t-il à Churchill et à Eisenhower de lui venir en aide et d’empêcher l’Allemagne de concentrer ses forces contre l’URSS. Le raid de Dieppe est effectué le jour même où les Allemands arrivent sur les rives de la Volga, et il stoppe l’offensive allemande par crainte d’un débarquement des alliés en Europe.
L’objectif du raid n’a jamais été celui d’établir une tête de pont sur le continent, mais plutôt de faire un essai sur les techniques de débarquement, la coordination des tanks avec l’artillerie, etc. Bref, on devait tester l’ensemble des opérations aériennes, navales et terrestres d’un débarquement de grande envergure.
La 2e Division d’infanterie canadienne, avec le major-général J.H. Roberts à sa tête, fut choisie pour participer au raid, appelé opération Jubilée.
La force se compose d’environ 5 mille soldats et officiers de la 2e Division canadienne, de mille commandos britanniques, 50 rangers américains et d’une dizaine de Français (sans compter un nombre inconnu d’agents secrets qui s’infiltrèrent en France, en profitant du raid).
Une flotte de près de 240 navires et vaisseaux, dont six destroyers, amènent les troupes vers la côte normande. La Royal Air Force et l’Aviation royale du Canada couvrent les opérations aériennes (plusieurs pilotes polonais entre autres ont participé au combat).
Militairement, le résultat du raid est très controversé, en effet les Allemands réussirent à garder le contrôle des hauteurs, de la ville de Dieppe et des villages, de plus, ils tuèrent ou firent prisonniers environ 3 400 hommes, dont 2 752 Canadiens.
Mais parler d’un échec, c’est inexact. Avec le recul, l’opération Jubilée paraît être une opération qui n’avait aucune chance de succès.
Néanmoins, en août 1942, les Alliés ne possédaient pas encore l’expérience de combat nécessaire pour évaluer avec réalisme les risques du débarquement. C’est précisément à partir de ce raid que les Canadiens tireront les leçons de ce revers et qu’ils apprendront à lutter avec succès contre le nazisme.
Le sacrifice des héros tombés à Dieppe prend toute sa mesure le 6 juin 1944, quand les Alliés entreprennent le Grand Débarquement sur les plages normandes.
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