L’enquête sur l’évasion de vingt-huit prisonniers de guerre allemands est terminée
Ottawa, 30 juin 1941. – Le ministères de la défense nationale a assuré ce soir avoir reçu copie des délibérations de la Cour martiale qui a fait enquête sur l’évasion de 28 prisonniers de guerre d’un camp du nord de l’Ontario, en avril dernier. « Ces délibérations seront étudiés avec soin au bureau de l’avocat général, et des ordres seront promulgués en conséquence », a dit le ministère.
L’évadé allemand est encore en liberté
Mais il a bien peu de chance de passer aux États-Unis, comme Von Werra
Ottawa, 1er juillet 1941. – Un aviateur allemand, prisonnier de guerre, est encore en liberté ce soir, sur les rivages rocheux du lac Supérieur. Le lieutenant Martin Mueller s’est évadé du camp d’officiers situé à l’est de Schreiber, en Ontario, à minuit hier, et il a réussi, en atteignant la rivière, à se procurer une embarcation à rames. Il s’est rendu jusqu’au lac Supérieur.
Les directeurs de l’internement ont dit que les chiens avaient retracé le prisonnier jusqu’au rivage, où l’on constata la disparition d’une embarcation. « Nous le capturerons dans quelques jours », a dit le directeur des camps d’internement, le colonel Hubert Stethem, à la Presse Canadienne.
Un épais brouillard a retardé aujourd’hui la recherche du prisonnier, mais on a retenu les services d’appareils aériens pour faciliter la tâche. Les avions du Service forestier d’Ontario sont à la disposition des autorités de l’internement pour survoler les côtes et même le lac, au cas où le prisonnier tenterait de le traverser pour se rendre aux États-Unis. Il semble peu probable, toutefois, que l’aviateur allemand fasse la traversée, car il devrait ramer sur une distance de 150 milles, dans les eaux dangereuses que les gros navires ne parcourent eux-mêmes qu’avec beaucoup de précaution.
« Creuser un tunnel semble aux officiers du camp le moyen par excellence de s’évader », disent les autorités.On a découvert récemment plusieurs trous creusés dans cette intention. On n’a pas révélé, toutefois, si Mueller avait usé de ce moyen pour s’évader.
Mueller avait déjà tenté plusieurs fois de quitter le camp, et il était connu comme un prisonnier récalcitrant. IL est le soixante-deuxième à s’évader des camps canadiens depuis le début de la guerre. Tous, à l’exception d’un, ont été capturés ou tués. Le seul qui ait réussi son évasion est le baron Franz von Werra, qui a atteint les États-Unis et a payé, par l’entremise du consulat allemand, la somme de $10,000 exigée par les autorités de l’immigration pour sa libération.
Trois autres sont morts des blessures qu’ils ont reçues pendant leur fuite. Deux de ceux-là faisaient partie du groupe des vingt-huit prisonniers qui se sont évadés d’un camp d’internement.
Mueller est âgé de 27 ans. Il a 5 pieds et 10 pouces et pèse 175 livres. Il a les cheveux et les yeux bruns. Il portait un pantalon bleu, une chemise blanche ou khaki et des espadrilles au moment de son évasion.
Terreur causée par les sous-marins
Au même temps on signale que les sous-marins allemands sont de plus en plus actifs dans les eaux canadiennes. Les passagers sont effrayés, mais les marins font preuve d’un grand courage
Une femme arrivée depuis peu au Canada, a raconté ses impressions de voyage dans un convoi qui a réussi à échapper aux sous-marins. « J’ai souvent été témoin de bombardements à Londres, mais je n’aurais pu concevoir la terreur que cause la présence d’un sous-marin près d’un navire », a dit cette voyageuse.
« Les marins, cependant, furent magnifiques », a-t-elle ajouté. Comme nous étions tous alignés près des embarcations de sauvetage, attendant le moment tragique, un marin vint nous offrir du thé et des gâteaux. Il était aussi calme que si nous avions assisté à un thé sur la Tamise. »
Durant la première partie du voyage, des avions attaquèrent le convoi, mais aucune bombe n’atteignit les navires. Le convoi transportait un groupe imposant de femmes et d’enfants. Une mission de l’Amirauté britannique était aussi à bord.
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