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Premiers jours de la Deuxième Guerre Mondiale en France

Premiers jours de la Deuxième Guerre Mondiale en France

C’est arrivé en France au début de la Deuxième Guerre mondiale, en septembre 1939

Français mobilisés

Londres. 6 septembre : Des ouvriers français se sont rassemblés au consulat français aujourd’hui pour recevoir leurs feuilles de route avant leur départ pour la France. Ce sont les premiers des Français, résidant en Angleterre, à être mobilisés.

Avions allemands sur la France

Bourges (France), 6 septembre : L’alarme, annonçant une incursion des avions ennemis, a été donnée aujourd’hui dans cette ville de France. Deux heures plus tard, les habitants pouvaient sortir de leurs cachettes.

Le Havre, 6 septembre : Ce port français sur la Manche a été visité par les avions allemands de reconnaissance entre 8 h. 30 et 8 h. 40 ce matin, et de 8 h. 50 à 9 h. 30. C’est la ville française la plus éloignée de la frontière allemande qui ait reçu une telle visite depuis la déclaration de guerre.

Note de la France à la Société des Nations

Genève, 6 septembre : Le gouvernement français a officiellement annoncé à la Société des nations que la France était en guerre avec l’Allemagne à la suite de l’agression dont s’est rendue coupable cette dernière en Pologne. La note, adressée par Georges Bonnet, ministre français des affaires étrangères, à la S. D. N., déclare que l’Allemagne a violé ses engagements envers la Pologne et le Pacte Kellogg et que la France a dû se porter au secours de la Pologne en vertu des traités passés sous la surveillance de la S. D. N.

L’armée française avance peu à peu, vers la ligne Siegfried proclamée inexpugnable

Le front de 100 milles entre le Rhin et la Moselle est plus accessible aux troupes françaises, parce qu’aucun fleuve ne fait l’office de fossé entre les lignes Siegfried et Maginot — Les soldats français passent la frontière sur plusieurs points, mais on ne veut pas exagérer l’importance de leur avance.

Paris, 6 (AP) : On annonce officiellement que les attaques françaises, hier soir, furent concentrées sur la frontière du nord-est, là où le bassin de la Sarre s’étend entre le Rhin et la Moselle. Ce front de 100 milles est le plus accessible :ux forces françaises, parce qu’aucun fleuve n’y fait l’office d’un fossé entre les lignes Siegfried et Maginot.

Depuis trois jours que les opérations sont commencées, le communiqué d’aujourd’hui est le premier où l’on annonce des gains. Les communiqués précédents ne parlaient que de « campagne poursuivie normalement » et de « contact » pris avec les forces allemandes entre le Rhin et la Moselle. Le communiqué de ce soir avait soin de rappeler au public français que des « fortifications permanentes » bordent le front. Cela voulait dire qu’il ne fallait pas s’exagérer l’importance des avances locales annoncées.

Pour les milieux militaires cela veut dire que l’infanterie française, soutenue par l’artillerie, a passé la frontière sur plusieurs points et s’est emparée de blockhaus en béton. Les Français ne croient pas le la ligne Siegfried soit aussi forte que la ligne Maginot, mais elle n’en constitue pas moins un ouvrage de défense formidable.

Alarme à Paris

Paris. – L’état-major général français annonce que des « avances locales » ont été réalisées par ses troupes en marche contre la ligne Siegfried. Le communiqué No 5, émis ce matin, déclare que « quelques avances locales ont été effectuées hier soir, et pendant la nuit. »

Ce communiqué fut émis peu après la seconde alarme aérienne de la journée, qui avait déchiré l’air parisien à 10 h. 50. On ne put savoir tout de suite si des avions ennemis s’étaient approchés de la ville II semble que, précédemment, les batteries antiaériennes aient fait fuir les avions allemands par quelques décharges et le lancement de fusées.

Avions repoussés

On rapporte officieusement que le cri des sirènes d’alarme fut déterminé par l’approche d’avions éclaireurs allemands que le feu des canons antiaériens força à rebrousser chemin. La canonnade fut entendue au sud-est de la capitale. L’aile gauche de l’armée française a augmenté hier soir sa pression contre le flanc nord de la ligne allemande, sur un front de 100 milles entre le Rhin et la Moselle. « Nos troupes sont en contact avec l’ennemi partout sur la frontière entre le Rhin et la Moselle », disait le communiqué No 4. On se rappelle que, sur le Rhin, des fortifications permanences bordent le fleuve Ici et là. La ligne Maginot et la ligne Siegfried se font face sur la frontière longue de 100 milles qui va d’une rivière à l’autre. Sur certains points les avant-postes ne sont guère qu’à un jet de pierre les uns des autres. Au sud, c’est le Rhin qui sert de frontière à la France et à l’Allemagne.

Les Parisiens s’habituent

Les Parisiens commencent à s’accoutumer aux alarmes de nuit. Ils emportent avec eux oreillers et couvertures avec leurs masques à gaz dans leurs refuges à l’épreuve des bombes. Ils n’oublient pas non plus, la bouteille de vin ou de bière qui aidera à passer le temps. D’autres refusent tout simplement de quitter leurs lits lorsque retentissent les alarmes.

Au front, tandis que la pression s’accroît contre le flanc nord allemand, l’artillerie française semble concentrer son feu contre le flanc sud, là où la Porte de la Bourgogne entre les Vosges et les Alpes, ouvre une issue sur la Forêt Noire en Allemagne. Dans le secteur nord existent des nids de mitrailleuses qu’il faut réduire avant de tenter un assaut. On apprend de source officieuse que les Français tâtent le flanc sud du dispositif allemand, tandis que, dans le nord, leurs troupes s’occupent à nettoyer le pays des avant-postes allemands sur les hauteurs et dans les vallées voisines du Luxembourg. Les Allemands sont sur la défensive dans l’ouest et le resteront, au moins tant qu’ils n’en auront pas fini avec la résistance polonaise.

Le général Vuillemin est un chef de valeur

Le chef de l’état-major général de l’armée française de l’air a eu une carrière exceptionnelle – Soldat sorti du rang

Paris. 6 septembre 1939. Le général Joseph Vuillemin, chef de l’état-major général de l’armée de l’air, commande en chef la flotte aérienne française. C’est le couronnement d’une carrière exceptionnelle. Le généralissime de l’armée de l’air en effet, « sort du rang. »

Ce Bordelais, fils d’un employé était simple soldat dans un bataillon d’artillerie à pied, lorsqu’il décida de rester dans l’armée. Il se prépare au régiment à l’école d’artillerie, y entre. Il a vingt-sept ans accomplis lorsqu’il en sort comme sous-lieutenant. En trois ans, il sera capitaine, rattrapant ainsi tout son retard. C’est qu’il est entré dans une arme tout jeune : l’aviation.

Il a le brevet de pilote numéro 287 qu’il obtint en 1913. Le 1er août 1914, la guerre le trouve affecté à une escadrille, et il est l’un des premiers à effectuer des vols de reconnaissance pour l’état-major du corps d’armée. C’est encore lui qui innove les vols pour les réglages d’artillerie et devient chef de l’escadrille des « cocottes », qui deviendront célèbres au même ttire que les « cigognes ».

Le premier combat aérien du capitaine Vuillemin, il se livre en avril 1915, à un Albatros qu’il attaque à coups de carabine. Bientôt il livrera de nombreux combats aériens, encore qu’il soit spécialisé dans l’aviation de reconnaissance, puis de bombardement.

Deux fois, Vuillemin tient tête, seul à cinq appareils ennemis. Enfin il devient grand chef de bombardements en série. Il est maintenant chef d’une escadrille des plus fameuses qui effectue des vols de nuit chaque fois que le ciel s’y prête, et n’hésite pas avec le chef de l’escadrille en tête de faire un bombardement à fleur du sol et à effectuer des tirs de mitrailleuses en rase-mottes. Surtout Vuillemin est donné comme le modèle de l’organisation et de la méthode d’une arme nouvelle,

Le groupe Vuillemin prend part à l’offensive victorieuse au cours de l’été 1918. Mais la fin de la guerre ne signifie pas, pour le commandant Vuillemin une cessation d’activité. Ses qualités d’organisateurs, de navigateur, il les apporte aux grandes liaisons de la France avec l’empire. De nombreux exploits préludent à la sensationnelle « croisière africaine », qui, en 1933, entraîne sur vingt-cinq mille kilomètres, pendant cinq semaines, vingt-cinq avions strictement de série, pilotés par l’habituel personnel militaire.

Le général Vuillemin, dès cet instant, s’impose comme chef de l’aviation française. Il suit alors les cours supérieurs de coordination des Hautes Études Militaires et se prépare au rôle de généralissime de l’armée de l’air. Ce titre, il l’obtint récemment : mais depuis un an, il en exerçait les fonctions en étroite collaboration avec le général Gamelin. Désormais, l’as de la guerre et l’inventeur d’une tactique neuve d’opérations massives de bombardiers soutenus par les chasseurs, a la direction de l’ensemble des armées de l’air. Il parle peu, agit beaucoup et se plait à répéter son slogan : « un perroquet est un oiseau qui vole mal mais parle facilement ». Le général Vuillemin n’aime pas les perroquets.

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2 septembre 1939, annonce et premier jour de la mobilisation générale en France. Photo de l'époque, image du domaine public.
2 septembre 1939, annonce et premier jour de la mobilisation générale en France. Photo de l’époque, image du domaine public.

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