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La Pologne résiste à l’Allemagne

La Pologne résiste à l’Allemagne

L’invasion de la Pologne par l’Allemagne en septembre 1939

Événements qui ont eu lieu le 6 septembre 1939

Les Allemands lancent sur Varsovie l’attaque la plus féroce de la guerre

Les communiqués officiels affirment que la capitale de la Pologne est menacée d’anéantissement par les hordes hitlériennes – Le gouvernement fuit à Lublin – Bombardement systématique – Les lignes polonaises fléchissent.

Varsovie. Les armées allemandes ont déclenché aujourd’hui une attaque puissante contre Varsovie, désertée par la plupart de ses habitante et par le gouvernement polonais, qui ne s’est éloigné que de 25 milles, s’installant provisoirement a Lublin, 90 milles au sud-est de la capitale.

La bataille fait rage au nord et à l’ouest de la ville. L’infanterie allemande est précédée dans ses assauts par des escadres d’avions qui, hier, survolèrent Varsovie en tel nombre que l’aviation polonaise, bien inférieure, n’osa pas se porter à leur rencontre. L’attaque a recommencé à 6 heures ce matin, les avions boches faisant pleuvoir leurs bombes sur la capitale.

(Des dépêches transmises par voie diplomatique à Budapest informent les Hongrois que Varsovie a de nouveau été bombardée par l’artillerie allemande dans les premières heures du matin, après un coup rapide porté du nord, et que la ville est en partie détruite).

Exode en masse

Sur les 1,300.000 habitants de la capitale polonaise, il en reste encore plusieurs centaines de mille, les uns n’étant pas partis faute d’argent, les autres ayant rebroussé chemin parce qu’il leur était impossible de trouver place sur les routes, encombrées de fuyards.

Le gouvernement a quitté la ville hier soir, n’y laissant que le personnel strictement nécessaire. Toutes les ambassades et légations étrangères sont également parties. Le départ des autorités, joint à la confusion régnant au ministère de la guerre, n’a laissé personne en mesure de fournir des informations.

On tient bon

La radio varsovienne, un pou avant minuit hier soir, parla de la bataille iqul se livrait sous Varsovie, disant que de cette bataille dépendait le sort de la capitale. Les ondes portaient au public aux écoutes l’assurance que les lignes polonaises tenaient bon.

(D’après les dépêches reçues à Budapest, la rapidité de la progression allemande fut rendue possible par la rupture du front polonais. Il semble que cette rupture ait été opérée par les troupes de la Prusse orientale marchant en direction du sud. Les armées allemandes d’invasion prennent la forme d’un éventail dans un vaste mouvement enveloppant).

Quartiers anéantis

Budapest, Hongrie. Les dépêches reçues aujourd’hui par voie diplomatique de Pologne représentent Varsovie comme une ville en voie d’anéantissement par l’artillerie allemande et soumise à d’incessants raids aériens, pendant que l’infanterie ennemie s’en approche rapidement. C’est une pointe que les Allemands ont avancé à portée d’artillerie de la capitale polonaise et ce fait précipita l’évacuation du gouvernement suivie de celle d’une multitude de civils.

Une rumeur qui n’a pas été confirmée veut que le maréchal Smigly-Ridz, chef de l’armée polonaise, ait remis sa démission au président Moscicki.

Communiqué allemand

Berlin. Pendant que tout est calme sur le front de l’ouest, le commandement suprême des forces allemandes en Pologne annonce des victoires sur le front de l’est. Le communiqué allemand dit que les troupes d’Hitler ont accompli les exploits suivants :

  1. Capture de Kielce, à 100 milles au sud de Varsovie, et à moins de 50 milles de Sandomierz, siège de la principale fabrique de munitions et d’armes des Polonais.
  2. Capture d’environ 10,000 prisonniers dans le Corridor polonais et ailleurs, dans le nord de la Pologne.
  3. Capture de 60 canons de campagne.
  4. Capture de Bydgoszcz (Bromberg), 140 milles au nord-ouest de Varsovie. Les Allemands ont traversé la rivière Netze, au sud de cette ville.

D’autres troupes allemandes ont continué à presser Varsovie et Cracovie, l’ancienne et la moderne capitale de la Pologne. Jusqu’à 5 heures am. Le haut commandement allemand affirmait qu’il n’y avait pas eu d’engagements importants sur le front de l’ouest, entre la France et l’Allemagne. Par contre, un communiqué français faisait savoir qu’il y avait eu quelques avances locales sur certains points de la ligne Siegfried.

Les Polonais luttent avec énergie pour dégager Varsovie : À 25 milles de Varsovie

Varsovie, 6 septembre 1939 : La situation empire aujourd’hui et on exprime, dans certains milieux, l’opinion que les troupes allemandes arrivant du nord seront dans la ville avant la nuit tombante. La bataille se livre encore à une certaine distance de la capitale. Il semble que les Allemands n’alent pas encore atteint le fleuve Bug, 25 milles au nord de Varsovie. On cite comme preuve l’absence d’explosions qui auraient inévitablement marqué un repli plus accentué de l’armée polonaise, car celle-ci n’eût pas manqué de faire sauter les ponts. On ne voit pas encore de soldats polonais valides revenant du front à Varsovie. On communiqué de l’état-major annonce que 30 bombardiers polonais ont jeté des bombes sur Berlin et sont revenus indemnes à leurs bases. D’autres avions auraient efficacement bombardé des colonnes de tanks allemands. (À Berlin, on dément officiellement la nouvelle de ce raid. Des observateurs neutres disent qu’il n’y a pas eu d’alarme antiaérienne à Berlin).

Les civils polonais font la guerre à l’envahisseur

Le haut commandement allemand reconnaît que les civils polonais harcèlent les troupes – Tous les hommes et jeunes gens en état de porter les armes seront arrêtés – Un officier allemand dit que les Polonais se battent comme des tigresses

Avec l’armée allemande de l’Est, par Louis Lochner, de la Presse Associée. — La plus grande difficulté rencontrée par l’armée allemande dans son invasion de la Pologne réside dans les guérillas organisées par les civils polonais. Cette information était communiquée au correspondant de la Presse Associée lors d’une visite au front. Comme résultat, les autorités allemandes ont ordonné l’arrestation de tous les hommes et jeunes gens en état de porter les armes. L’ordre s’applique au territoire conquis en Pologne et en Silésie.

Les tireurs isolés sont parfois des femmes et de jeunes adolescents. « Les femmes polonaises », a déclaré un officier allemand, « se battent comme des tigresses ». L’officier qui expliqua l’importance de ces attaques isolées a dit que des coups de feu avaient été tirés des fenêtres des maisons dans la ville conquise de Czestochowa, lundi dernier. et qu’un capitaine allemand, plusieurs lieutenants et un nombre indéterminé de soldats avaient été tués de cette façon. Les guérillas ont recommencé hier à Czestochowa et j’ai vu trente hommes conduits à l’hôtel de ville, maintenant occupé par les officiers allemands. Ces hommes étaient accusés d’avoir tiré sur les troupes allemandes.

Version d’un témoin du côté allemand

Alors que nous nous rendions de Berlin à Czestochowa par avion et en automobile, juste avant de traverser la frontière polonaise, nous nous sommes arrêtés à un endroit où il y avait 1,100 prisonniers polonais qui venaient d’arriver du front et du territoire conquis. On se préparait à transporter les prisonniers par groupes de 200 aux camps réguliers d’internement. Parmi les soldats polonais prisonniers, il y avait de nombreux civils, cinq femmes et une douzaine de garçons. Les civils avaient été arrêtés pour avoir fait le coup de feu sur l’envahisseur. Je suis le premier correspondant étranger neutre à visiter le front, après avoir été choisi entre trois agences de nouvelles américaines à Berlin sur l’invitation des autorités allemandes qui avaient demandé d’envoyer un observateur au front. Un avion militaire m’a conduit à Stunebdorf, près d Oppeln, en Silésie allemande.

En cours de la route, nous avons passé au-dessus de 20 aéroports militaires où il y avait des bombardiers, des avions de chasse et d’autres avions. Des canons antiaériens les protégeaient contre toute attaque. Il appert que si les Polonais voulaient tenter un raid aérien sur Berlin, en partant de la Haute Silésie, il leur faudrait traverser au moins 20 régions dangereuses.

87 bombardiers sont arrivés à Stunebdorf quelques minutes après notre arrivée. Ils revenaient d’un raid exécuté en Pologne. À cet aéroport et à deux autres, l’officier qui m’accompagnait m’a dit qu’il y avait 1,000 avions de toutes sortes.

Parachutistes nazis condamnés à mort

6 septembre.  La British Broadcasting Corporation annonce aujourd’hui qu’elle a capté une dépêche radiodiffusée de Varsovie et disant que des parachutistes allemands. habillés en soldats polonais et descendus derrière les lignes polonaises. avalent été faite prisonniers. Ces parachutistes sont passés en cour martiale qui les a condamnés à mort.

Voir aussi :

Des blindés allemands progressent à travers une localité polonaise. Photo de l’époque. Image libre de droit.

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