Moscou affirme sa solidarité avec Berlin

Moscou affirme sa solidarité avec Berlin : L’URSS et l’Allemagne nazie sont devenues de bons amis

La Russie soviétique reconnaît que le blocus anglais affecte l’Allemagne

Moscou, 23 août 1940. Le premier anniversaire de la signature de l’alliance germano-soviétique a provoqué aujourd’hui dans le journal officiel du gouvernement de Moscou, la publication d’un article de fond où il est dit que cet accord « a tenu avec une fermeté inébranlable en dépit des efforts que l’on a faits et que l’on fait encore pour le briser. »

Le journal Izvestia, le deuxième journal en importance en Russie soviétique, ajoute à cela que le pacte commercial germano-soviétique a eu pour effet, au cours de l’année qui vient de s’écouler de « donner à l’Allemagne les matières premières dont elle a spécialement besoin depuis que la Grande-Bretagne la soumet à un blocus qui maintenant s’étend à toute l’Europe. »

Cette déclaration catégorique est publiée en un temps où la Grande-Bretagne, par l’office de son nouvel ambassadeur à Moscou, sir Stafford Cripps, tente encore de ranger l’URSS dans son camp. Jeudi de cette semaine, sir Stafford a eu un long entretien avec le commissaire du peuple du commerce. De plus, mardi dernier, M. Winston Churchill lui-même, dans son discours qu’il a fait aux Communes, indiquait qu’il croyait qu’Hitler avait peur de l’aviation rouge.

Les Izvestias disent du traité de non-agression russo-allemand qu’il a « constitué un véritable tournant dans l’histoire de toute l’Europe ». Le journal ajoute :

« L’année qui vient de prendre fin a pleinement démontré l’immense signification historique de cet accord. Ce dernier a non seulement résisté à toutes les épreuves auxquelles la présente période orageuse l’a soumis, mais il a aussi montré sa solidité inébranlable devant les assauts répétés que lui ont portés les ennemis de l’Union soviétique, qui croyaient pouvoir semer le désaccord et la défiance entre l’URSS et le Troisième Reich. »

La Pravda, feuille du parti communiste, dit que le pacte russo-allemand a donné au Reich la certitude que rien ne l’inquiéterait à l’est pendant qu’il s’occuperait de mettre à la raison les démocraties occidentales.

Bilan d’une année de collaboration germano-soviétique

Depuis que Hitler et Staline sont alliés, dix pays ont perdu leur liberté

Il y a un an, aujourd’hui, un monde qui était, depuis quelques années, périodiquement secoué par des crises menaçant de le précipiter dans la guerre, reçut un coup terrible : on lui apprit que la Russie soviétique et l’Allemagne nazie venaient de signer un pacte de non-agression.

Partout on s’accorda pour dire que Hitler et Staline semaient des graines qui apporteraient la tempête C’étaient des paroles prophétiques. La Pologne est disparue, la France est écrasée sous les ruines de la plus grande défaite militaire de son histoire. La Grande-Bretagne et son empire restent seuls en face du colosse allemand, bien déterminés à le faire tomber.

Depuis le jour où Moscou et Berlin s’allièrent, dix nations ont perdu leur indépendance. Ce sont : la Pologne, le Danemark, la Norvège, le Luxembourg, la Hollande, la Belgique, la France, la Lituanie, la Lettonie et l’Estonie.

(Texte publié dans le quotidien Le Canada, le 23 août 1940).

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Trois militaires russes et quatre allemands se rencontrent en bons amis après avoir partagé la Pologne. Photo prise en septembre 1939, image libre de droit.

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