
Machinations diaboliques
Les Allemands ont tenté de propager la contagion chez nos chevaux et nos bestiaux
Le gouvernement d’Ottawa mis au courant de diaboliques machinations boches dirigées contre le Canada. – Des milliers d’animaux ont dû être abattus. – Leur sinistre façon de procéder.
Ce texte a paru intégralement dans l’édition du 2 novembre 1916 du journal La Presse, alors que la germanophobie presque paranoïaque atteignait son sommet au Canada. Le lecteur attentif constatera en lisant l’article que les milliers d’animaux abattus l’avaient été aux États-Unis et non au Canada comme le laisse croire le titre et les sous-titres.
Ottawa : Le gouvernement canadien vient d’être mis au courant d’une machination diabolique qui avait pour but de répandre au Canada parmi les chevaux et les bestiaux, une affection pernicieuse de la bouche et des pattes.
Le plan qui est plein d’imagination allemande, consistait à engager les paysans de la Suisse, à émigrer au Canada, et de leur fournir des bouteilles contenant des germes de la maladie que l’on voulait répandre.
Certains de ces paysans suisses se sont rendus jusqu’aux États-Unis, et ont réussi à mettre là-bas leur ignoble projet à l’exécution. Des milliers d’animaux ont dû être abattus.
Aujourd’hui, le gouvernement canadien a appris de source certaine que c’est le Canada que les Allemands voulaient attendre. Le gouvernement a donné les instructions sévères aux officiers d’immigration et de douanes d’exercer un redoublement de surveillance, afin de prévenir la possibilité de l’introduction chez nous de sujets suspects qui pourraient répandre parmi nos animaux la repoussante maladie.

La guerre n’est pas une aventure. La guerre est une maladie. Comme le typhus. (Antoine de Saint-Exupéry, roman Pilote de guerre). Cimetière militaire Mont-Royal. Photo : © GrandQuebec.com.
Voir aussi :
- Masques à gaz pour animaux
- La guerre est déclarée
- Crosse, arme mortelle
- L’Allemagne est vaincue
- Vimy, Dieppe, c’est quoi ça?
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