L’Arbre de la liberté abattu par les nazis

L’Arbre de la liberté est abattu par les nazis… et autres nouvelles de France, 21 août 1940

L’Arbre de la liberté a été planté par les Française victorieux en Alsace, en 1918

Berlin. 21 août 1940. (P.A.) — L’Arbre de la liberté, planté en 1918, dans la ville alsacienne de Zabern, par les Français qui voulaient ainsi célébrer le retour de l’Alsace à leur patrie, a été abattu, aujourd’hui, au son des tambours, par de jeunes Allemands qui acclamaient Hitler.

Craintes de Pétain

Chancy. Suisse, 21 août 1940 (P.A ) — Des rapports de la frontière franco-suisse disent aujourd’hui que les envolées |de bombardement à longue portée de la Grande-Bretagne contre les villes industrielles du nord de l’Italie et du sud de l’Allemagne augmentent les craintes du gouvernement Pétain que l’Allemagne et l’Italie ne cherchent à étendre leur occupation à une plus a une large proportion de la France.

Déjà les Allemands ont établi des bases aériennes sur le versant ouest des Vosges et des monts Jura, en vue de contenir les bombardiers britanniques.

Les Français craignent maintenant que les envolées britanniques au-dessus de la France non occupée par les nazis incitent les italiens à demander des bases aériennes à Marseille et dans la vallée de Rhône, n’incitent aussi les Allemands à étendre leur contrôle de façon à établir des bases aériennes au sud de la Loire.

Dépenses énormes

Les ennuis du gouvernement Pétain augmentent du fait de la division de la France en deux zones distinctes.

On tient, de source autorisée, que les dépenses quotidiennes du gouvernement français sont plus élevées que durant la belligérance française.

Alors que dans le nord les autorités locales françaises sont quotidiennement en contact avec les Allemands qui semblent désireux de faciliter l’administration, dans le sud le gouvernement Pétain a à lutter contre des difficultés de transport et d’alimentation qui vont sans cesse en s’aggravant.

Difficultés de transport

La radio allemande a révélé, dans une dépêche de Vichy, hier soir, que toutes les communications par chemins de fer entre les deux zones de la Franca avaient été interrompues provisoirement et que le transport des réfugiés belges et français vers leurs foyers a été suspendu.

Les difficultés de transport causent des complications inusitées dans le sud de la France. Ainsi, à Nice on peut obtenir à volonté du beurre et du sucre alors que la chose est impossible à Toulouse. Dans les Pyrénées les allumettes sont en abondance mais les cigarettes y sont très rares. En Auvergne, au contraire, on a de grandes réserves de cigarettes mais on n’a pas d’allumettes. À Limoges, les élégantes peuvent trouver des fourrures magnifiques et des parfums précieux mais pas de lingerie fine.

À Toulouse, on peut trouver tout le vieux cognac de 50 ans que l’on veut et même du scotch – whisky mais il est impossible de trouver du savon.

Explosion à Marseille

Vichy, France, 21 (P.A.) — Des équipes d’ouvriers cherchent encore aujourd’hui des hommes non éclatées, à la jonction ferroviaire de Miramas, près de Marseille, où un train de munitions a sauté le 5 août dernier.

Des dépêches de presse, rapportant pour la première fois l’étendue des dégâts, signalent que la jonction a été complètement détruite au cours de la formidable explosion. De même plusieurs raffineries de pétrole et poudrières, plus de 1,000 wagons à marchandises «t locomotives ont été réduits en ruines. De nombreuses maisons et boutiques du village ont été démolies. La cause de l’explosion n’a pas été révélée.

180 généraux à la retraite

Vichy, 21 août 1940. — Un décret du général Maxime Weygand, ministre de la défense nationale, chef du grand état-major, met à la retraite presque tous les officiers supérieurs ayant combattu pendant la dernière campagne, parce qu’ils ont atteint la limite de 62 ans fixée par le maréchal Pé­tain. Parmi les 180 on remarque les généraux Blanchard et Prioux, 7 de leurs collègues des armées du Nord; le général Colson, secrétaire d’État à la Guerre; le général Noguês, résident général du Maroc, qui se trouve relevé du commandement général des armées françaises de l’Afrique du Nord; le- généraux Besson, Condé, Garchery, Bourret et Touchon, qui commandaient les armées échelonnées entre le Nord et les Alpes. Le général Condé avait sous son commandement Sedan, Montmédy et Metz, secteurs sur lesquels porta d’abord la poussée allemande. Le général Prioux couvrit la retraite de Dunkerque et fut fait prisonnier à l’arrière-garde.

Parmi les généraux mis à la retraite on en compte 21 de l’armée coloniale, dont deux commandants de corps.

Vichy, France, 21 août 1940. — Environ 800,000 réfugiés et plus de 1,000,000 de soldats démobilisés étaient retournes à leurs maisons et à leurs terres, soit dans la France libre, soit dans la France occupée, à la date du 10 août dernier. Le gouvernement agit en sorte que tous les réfugiés soient rapatriés avant l’hiver.

Paroles d’espoir de Pétain

Voici une partie du texte d’un communiqué que le maréchal Pétain a remis récemment à des journalistes américains venus l’interviewer :

« Vous avez manifeste, messieurs, un vif et cordial intérêt à ce que la France sera demain. Je ne suis pas prophète, toutefois il y a certaines choses que je puis dire, binon avec certitude, du moins avec une conviction absolue.

« Tout d’abord, j’ai foi dans le relèvement de la France, et dans un relèvement tellement rapide une fois encore qu’il étonnera le monde. La France n toujours été une terre de « lumineux et surprenant» réveils » pour citer notre grand Bossuet. Son passé est le gage de son avenir.

« La France de demain sera à la fois très nouvelle et très ancienne. Elle redeviendra ce qu’elle n’aurait jamais dû cesser d’être: une nation essentiellement agricole. Comme le géant de la fable, elle recouvrera toute sa force par un contact renouvelé avec le sol.

« Elle retournera, à ces vieilles traditions qui ont fait dans le passé sa fortune et sa gloire. Terre classique de la qualité, elle saura comment redonner a toute sa production ce fini, cette délicatesse et cette élégance pour lesquels elle a été longtemps sans rivale. 1! va sans dire qu’elle demeurera un pays d’arts, de haute culture, de recherche désintéressée.

Elle cultivera les vertus qui font les peuples forts; clic saura comment tempérer par une discipline vigoureuse un individualisme susceptible de devenir parfois excessif, elle s’inclinera de nouveau devant les grandes vérités de la morale chrétienne qui forment la base solide de notre civilisation.

« Elle demeurera fermement attachée à l’idéal qu’elle professe en commun avec le» grandes démocraties américaines, idéal fondé sur le respect de la personne humaine, sur le culte de la famille, de la société et de la nation, sur l’amour de la justice et de l’humanité; elle s’efforcera plus que jamais de développer entre l’ancien monde et le nouveau ces relations et ces échanges, culturels aussi bien qu’économiques, qui créent entre les peuples la véritable atmosphère de la compréhension et de l’amitié ».

Voir aussi :

Femmes et la guerre
L’inspiration des femmes du Canada. Affiche de la Deuxième guerre mondiale.

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