
La Seconde guerre mondiale et les femmes canadiennes
Dès le début de la Seconde Guerre mondiale, le Canada a compris que sans le soutien des femmes, la victoire serait beaucoup plus difficile.
Un vaste programme d’engagement des femmes dans l’effort de guerre a été conçu et un grand nombre de femmes ont répondu à l’appel.
D’abord, elles ont occupé une grande variété d’emplois, occupés auparavant par des hommes.
Partout au Canada, des femmes prirent la place des hommes dans les usines, sur les terrains d’aviation et dans les fermes. C’étaient des femmes qui construisaient les chars de combats, les navires et les avions. Elles fabriquaient des munitions, conduisaient des autobus et des tramways, servaient comme mécaniciennes ou techniciennes.

Sur tous les fronts, bannière publicitaire, image libre de droit.
C’est en quelque sorte grâce à la guerre que la femme canadienne a compris qu’elle possédait toutes les compétences, les forces et l’esprit de s’acquitter des mêmes tâches que les hommes, qu’elle était égale à l’homme non selon une loi d’élection, mais plutôt dans les faits.
Plusieurs femmes ont servi dans les forces armées, assumant ces nouvelles responsabilités avec enthousiasme.
Au total, au Canada, sur une population de 11 millions, près de 500 000 femmes occupaient des emplois permanents au début de la guerre. Pendant la guerre, ce chiffre a augmenté jusqu’à plus d’un million 200 mille femmes, soit plus de 30% de la population économiquement active.
En 1943, le niveau d’emploi des femmes a atteint son maximum : 440 000 femmes travaillaient dans le secteur des services, plus de 370 000 travaillaient dans l’industrie manufacturière et environ 4500, dans la construction.
Les femmes, peut-être grâce à leur dextérité manuelle et à leur attention aux détails, ont excellé dans les travaux de précision des domaines de l’électronique, de l’optique et de l’assemblage, où elles ont montré une performance bien supérieure à celle des hommes.
Des fermières conduisaient des tracteurs, labouraient les champs, engrangeait le foin et transportait le grain aux silos.
Tout ça et beaucoup plus, sans oublier la famille et les enfants, quand les femmes devaient savoir maintenir le foyer avec une ration alimentaire hebdomadaire de 200 grammes de sucre, 200 grammes de beurre, 1 1/3 once de thé, 5 1/3 onces de café par semaine.
Bien sûr que la viande, le whisky et l’essence étaient également rationnés et il était difficile, voire impossible de se procurer toutes sortes d’articles ménagers.
Pour la petite histoire : plusieurs femmes, conscientes de l’importance de l’aluminium pour l’industrie aéronautique de la guerre, donnèrent leurs casseroles en aluminium à l’industrie.
L’Angleterre aura une armée de femmes!
Une idée de Me Hore Belisha, ministre de la guerre britannique – Lady Reading qui fut dactylo avant d’épouser le vice-roi des Indes, est chargée d’organiser ce nouveau corps de volontaires
Londres, 1er juillet 1938. M. Hore Belisha, ministre de la Guerre britannique, va bientôt lever une armée territoriale féminine.
Il a lui-même annoncé cette nouvelle à la Chambre des Communes, au cours d’un bref débat qui fut, suivant la tradition, empreint de dignité, d’émotion et d’humour.
Monsieur Sorensen, député de Leyton, a demandé au ministre :
– Les femmes qui seront membres de l’armée territoriales des femmes, vont-elles subir un entrainement pratique pour se familiariser avec l’art de jeter des bombes sur d’autres femmes et sur des enfants ?
À quoi M. Hore Belisha a répondu, sous les applaudissements :
– Non, Monsieur. Cette armée territoriale n’a d’autre objet que d’éviter que des bombes soient jetées sur nos femmes et sur nos enfants
Ce que sera l’armée féminine
Les femmes volontaires, recrutées en temps de paix par un organisme spécial, serviront à l’arrière des lignes de bataille et sur tout le territoire britannique.
Elles occuperont un certain nombre de postes et rempliront des missions jusqu’ici réservées aux hommes de troupes régulières, services de liaisons, d’informations, d’approvisionnements, etc.
Dans le plan élaboré avec soin, la nouvelle armée territoriale s’appellera le « Women’s National Emergency Service » et sera dirigée par lady Reading, la veuve de l’ancien vice-roi des Indes.
Jusqu’ici, l’armée anglaise ne possédait qu’un seul chef militaires féminin : la reine Elizabeth, colonel d’honneur d’un régiment écossais. La souveraine trouvera certainement, en la marquise de Reading, une collègue à la hauteur de sa tâche.
La belle histoire de Lady Reading
Lady Reading, née Stella Charnaud (on lui prête des origines françaises), commença jadis sa carrière comme simple sténodactylo dans l’étude de Me Montagüe Ellis, célèbre avocat londonien.
Un jour de l’été 1925, elle apprit par hasard que lord Reading, alors vice-roi des Indes, était à la recherche d’une secrétaire particulière qu’il désirait emmener à Delhi, où il allait rejoindre son poste. Elle se présenta et fut engagée à cause de sa connaissance du droit et parce qu’elle parlait couramment trois langues étrangères. À son retour en Angleterre, en 1926, son nouveau patron la nomma chef de ses services. Elle reçut à ce moment-là la proposition d’un industriel américain qui avait été vivement impressionné par ses capacités. Il lui offrait un salaire de vingt mille dollars par un – qu’elle refusa.
En 1930, l’épouse de lord Reading mourut après 43 ans de mariage. Ce fut un rude coup pour le septuagénaire. Dix mois plus tard, il convola en justes noces avec sa prodigieuse secrétaire, de 33 ans sa cadette.
|Malheureusement. l’idylle ne devait pas durer longtemps. En 1931, le marquis contracta une pneumonie à Louxor. en Égypte et sa jeune femme devint son infirmière dévouée. Il ne se remit jamais complétement mourut d’une crise cardiaque en septembre 1935.
Depuis, cette femme exceptionnelle à voué toute son activité à la cause féministe. Désormais, elle va se consacrer entièrement à la haute tâche d’intérêt national que lui a confiée M. Hore Belisha.
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