La guerre et le Québec

Guerre et conscription

Guerre et conscription

La guerre et la conscription

En août 1914, la première guerre mondiale éclate en Europe.

Cette guerre provoque des tensions entre la province du Québec et le reste du Canada.

D’un côté, dans l’ensemble du pays, on encourage la participation à cette guerre lointaine. Les manifestations de patriotisme se multiplient et les gens qui annoncent leur intention de se porter volontaires sont accueillis en héros.

D’un autre côté, une vieille tradition antimilitariste, et peut-être aussi une certaine indifférence pour ce qui se passe en-dehors des frontières de leur province, se traduit par un manque d’enthousiasme de la part des Québécois d’expression française.

Déjà, en 1899, après le début de la guerre des Boers, le mouvement nationaliste au Québec dénonce l’impérialisme anglais. Plusieurs politiciens francophones prédisent que dans quelques années, le Canada, et le Québec avec lui, seront attirés par une nouvelle aventure impérialiste, beaucoup plus meurtrière cette fois.

Cependant, cette attitude n’est pas partagée par l’ensemble des Québecois. Plusieurs personnalités s’enregistrent même comme volontaires et partent en Europe en qualité de soldats ou d’officiers. Tel est le cas d’Olivar Asselin, célèbre journaliste québécois. D’autres font des dons, créent des comités de solidarité avec les combattants, etc.

Mais certains estiment que: «ceux qui vont combattre, qu’ils le fassent. La province leur accorde le droit de combattre pour leur idéaux ou pour tout autre but. Mais ceux qui n’ont aucun désir de se battre et de mourir pour l’Angleterre et pour la France doivent avoir le droit de suivre leurs idéaux, eux aussi».

Ces québécois exigent que la conscription soit menée à un niveau raisonnable, «sans pressions de la part des autorités fédérales et sans utiliser de méthodes trompeuses».

Et bien sûr, les milieux nationalistes francophones profitent de la situation pour faire entendre leurs voix: «Si on doit aller en Europe et s’y battre pour la civilisation, la culture, l’humanité et la démocratie, autant commencer avec son propre pays et en finir avec la discrimination des Canadiens français, y promouvoir la langue française, donner plus de place à la culture francophone, etc.»

Par ailleurs, les Canadiens anglais ne sont pas tous pressés de partir pour le front. Ce sont plutôt les Britanniques qui habitent au Canada qui ressentent le besoin de partir en Europe pour défendre la terre qui les a vu naître. Par contre, les français ne semblent pas tellement préoccupés par le sort de leur pays d’origine, pourtant beaucoup plus directement menacé par cette guerre que la Grande-Bretagne. Le pourcentage de volontaires parmi la population adulte dans l’ensemble du Canada est similaire à celui qu’on trouve au Québec (à l’exception des sujets nés en Grande-Bretagne).

Plus la guerre se prolonge, plus la situation est difficile. Le gouvernement du Canada comprend que le pays ne pourra pas accomplir sa promesse de fournir 500 mille hommes sur le front (sur un total de 8 millions d’habitants), sans recourir à la conscription. Alors, le premier ministre Borden, en août 1917, fait approuver la Loi de la conscription au Canada, ce qui entraînera une certaine tension dans l’ensemble du pays. Nous en parlerons dans l’article suivant: Crise de la conscription.

char de combat première guerre mondiale

Char de combat de la première guerre mondiale. Photo : © GrandQuebec.com

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