Unités francophones

Unités francophones au combat

pendant la Deuxième guerre mondiale

Sur seize bataillons francophones qui étaient au Québec, en 1940, cinq seulement furent choisis comme unités combattantes, tandis que sur les six bataillons anglophones du Québec, cinq furent envoyés aux combats.

Pendant la guerre, on démembrait les bataillons restants pour les transformer en renforts, ou bien, on les utilisa au Canada. Ces unités accomplirent des tâches diverses : le régiment de Joliette et le régiment de Saint-Hyacinthe attendirent les Allemands de pied ferme à Terre-Neuve, tandis que les Fusiliers du Saint-Laurent montèrent la garde en Gaspésie.

On ne peut faire un bilan exact qu’avec les unités identifiées comme francophones (tout en rendant hommage aux dizaines de milliers de Canadiens français qui combattirent dans les unités de langue anglaise) :

1. Les Fusiliers Mont-Royal, rattachés à la deuxième division d’infanterie canadienne. Ces unités sont stationnées dans le nord de l’Angleterre dès 1939 jusqu’à 1941. Puis, après un séjour en Islande, le Fusiliers Mont-Royal sont envoyés dans la boucherie de Dieppe, le 18 août 1942. Ensuite, ils participent, en tant que réserve, au débarquement de Normandie. Le 20 juin 1944, on les lance dans la bataille de Caen contre une division blindée allemande, la 12e SS Panzergranadir, particulièrement coriace. Les Fusiliers vainquent l’ennemi après un combat féroce. Ils participent dans la campagne du Nord-Ouest, dans la bataille de Rhénanie et dans les combats de Cleves-Wessel, en février 1945. Ce régiment a souffert de pertes lourdes : 365 tués et 1043 blessés.

2. Le Royal 22e Régiment. Cette unité a toujours été considérée comme un régiment d’élite. Faisant partie de la 2e Division d’infanterie canadienne, elle fait la guerre en Italie. Le 22e participe dans la bataille d’Agora, 3-6 août 1943. Au cours de ces combats, la compagnie C, dirigée par le capitaine Paul Triquet, originaire de la ville de Québec, se distingue à Casa Berardi : elle se tient aux Allemands en contre-attaque pendant trois jours. Le capitaine Paul Triquet y gagne la Victoria Cross qu’il reçoit des mains du roi lui-même. Ensuite, après avoir combattu à Monte Cassino, en décembre 1943, où les troupes fondent comme beurre au soleil, le 22e finit par percer la ligne Hitler, non sans mal, en mai 1944, à Pontecorvo et termine la guerre en Italie du Nord. Les combats meurtriers que le régiment menés ont coûté au 22e 293 tués et 1282 blessés.

3. Le Régiment de la Chaudière n’est en opération qu’à partir de 1944. Il débarque en Normandie, monte vers la Belgique, en appui. Le régiment participe à la bataille de Rhénanie (prise de Tuschen Wald, le 21 mars 1945) et va terminer ses combats dans les Pays-Bas, à Yassel, au milieu de marais et de terrains inondés. Bilan du régiment de la Chaudière : 212 tués et 793 blessés.

4. Le Régiment de Maisonneuve faisait partie de la 5e brigade de la 2e division d’infanterie canadienne. Lors du débarquement de Normandie, ce régiment participe à la féroce bataille de la poche de Falaise (fin juillet), à celle des bouches de l’Escaut et à la prise de Walcheren, le 2 novembre 1944. Le Maisonneuve participe également à la bataille de Rhénanie. Bilan des opérations : 214 tués et 778 blessés.

5. Le Régiment de Hull, quant à lui, faut une guerre pour le moins originale. Fin 1943, ce régiment est envoyé dans les îles Aléoutiennes, entre l’Alaska et le Kamchatka. Dans cet archipel où la banquise, qui dure neuf mois, n’est remplacée que par le brouillard, il passe son temps à embarquer et à débarquer quand les intempéries le permettent. Chaque fois que les Canadiens se préparent à attaquer les Japonais, ceux –ci partent sur l’île suivante. Un jour, seulement six heures séparent le départ des Japonais et l’arrivée des Canadiens, qui peuvent apercevoir l’ennemi à la jumelle. Pourtant, malgré les apparences, l’opération Pacifique non seulement empêche les forces nippones d’attaquer le continent américain, mais elle permet de les cerner dans la partie nord, et de leur faire craindre à leur tour une invasion.

6. Il faut citer quelques régiments anglais de titre qui comprennent en fait un grand nombre de Canadiens français. Par exemple le Sherbrooke Fusilier Regiment, de la 27e brigade blindé, comprend 65% de Canadiens français. Ce régiment fait campagne en Normandie, dans le Nord de l’Europe et participe à la bataille de Rhénanie. On peut dire le même sur le régiment Three River Regiment (5e Division britannique). On y trouve un bon lot de Canadiens français. Ce régiment combat en Italie. Comble d’ironie, au Royal Black Watch of Canada, régiment écossai, avec un bag-piper en tête, l’une des unités les plus distinguées, on retrouve 20% de Canadiens français enjuponnés !

7. Il a eu aussi des unités d’artillerie bilingues, dont le 4e Régiment d’artillerie qui s’est battu dans le Nord-Est de l’Europe.

(D’après Le Mémorial du Québec, tome VI, 1939-1952, les Éditions du Mémorial Inc. 666 ouest, rue Sherbrooke (1608), Montréal H3A 1E7, 1979.)

regiment artillerie
Monument au Parc des chutes Rideau, Ottawa. Ce monument commémoratif a été érigé dans le Parc Major’s Hill d’Ottawa par le Régiment royal de l’Artillerie canadienne et inauguré par Son Excellence le major-général Georges P. Vanier, D.S.O. C.M. C.D., Gouverneur général du Canada, le 21 septembre 1959. Il a été inauguré à ce nouvel emplacement le très honorable Antoni Lamer, C.P. D.D. LL.D. D.U., Juge en chef du Canada, le 24 mai 1998. Photo : © GrandQuebec.com.

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