
Expédition du Nil
En 1884, le Royaume Uni et l’Égypte s’entendent pour se partager l’administration du Soudan, un pays stratégiquement située au cœur du continent africain et qui assure l’accès sud au canal de Suez, ainsi que le contrôle sur la Mer Rouge.
À l’époque, le Soudan était en pleine guerre. En effet, une révolte menée par Muhammad Ahmad ibn Abd Allah Al-Mahdi, un chef religieux musulman, secouait le pays. Ce personnage se proclama le Messie (le Mahdi), et se déclara le représentant de Dieu. Ce leader charismatique prêcha l’indépendance et s’attaqua aux troupes égyptiennes campées au Soudan.
À contrecœur, l’Angleterre envoie le Général Charles « Chinese » Gordon, un héros de guerre, pour superviser, à titre de gouverneur-général, le retrait des garnisons égyptiennes et l’établissement d’un gouvernement responsable au Soudan.
Toutefois, avant que les hommes de Gordon y arrivent, Khartoum, la capitale du Soudan, est assiégée par les partisans du Mahdi. Les rebelles encerclent les troupes britanniques et égyptiennes.
La nouvelle sur la situation précaire des étrangers au Soudan se répand un peu partout à travers le monde. On propose d’y envoyer une expédition composée de volontaires pour les secourir.
Le premier ministre du Canada, John Alexander Macdonald, donne le feu vert pour la participation des Canadiens. Peu après, le recrutement commence. Au total, environ 400 hommes s’engagent dans la mission pour une durée de six mois. Ils viennent de Trois-Rivières, Sherbrooke, vallée de l’Outaouais, ainsi que du Manitoba et d’autres régions du Canada. Parmi les expéditionnaires, on trouve des bûcherons, des draveurs, de ouvriers. Il y en a des Amérindiens Mohawks de Caughnawage (aujourd’hui Kahnawake).
C’est le lieutenant-colonel Lord Garnet Joseph Wolseley qui supervise le recrutement et dirige le groupe (le même qui avait commandé l’expédition de la rivière Rouge dans le Nord-Ouest canadien en 1870. Lord Wolseley était un vieil ami du colonel Gordon, assiégé par les rebelles musulmans).
Le père Arthur Boucher, natif de Rivière-Ouelle, qui avait déjà vécu à Khartoum de 1879 à 1881, accompagne l’expédition en qualité de conseiller et guide spirituel.
Les Canadiens doivent accomplir des tâches de logistique, assurant le transport des troupes et du matériel en canot, via le Nil.
Le transport et le ravitaillement du groupe sont assurés par une flottille canadienne. Les voltigeurs s’embarquent à Halifax à bord du vaisseau Ocean King pour l’Afrique le 14 septembre 1884 et y arrivent en octobre.
Le 1er décembre 1884, après avoir remonté le Nil, les voltigeurs canadiens occupent les positions au sud d’Assouan, à mi-chemin entre Khartoum et Alexandrie, assurant le partage de chacune des quatorze cataractes et rapides de Nil, qui s’étendent sur une quinzaine de kilomètres et créent une dénivellation d’environ 40 mètres. Les Canadiens attendent l’arrivée des troupes britanniques en retrait de Khartoum qui devraient franchir ces obstacles sous la protection des Canadiens.
Les expéditionnaires seront en place jusqu’à la fin du mois de novembre 1885. Une demi-douzaine d’expéditionnaires y perdront la vie au cours de quelques accidents, dont l’Iroquois Louis Capitaine.
Mais le secours à la garnison britannique de Khartoum arriva trop tard. Le 26 janvier 1885, les rebelles du Mahdi s’emparent de Khartoum et le major général Charles Georges Gordon est tué.
Entre janvier et mars 1885, la plupart des volontaires canadiens retournèrent à Alexandrie pour le voyage du retour.
Au Canada, une médaille a été autorisée le 5 novembre 1884. Elle a été décernée aux officiers et au personnel non-officier de l’Armée et de la Marine ayant participé aux campagnes en Égypte entre 1882 et 1889. La médaille a 13 barrettes, mais elle a aussi été décernée sans barrette. Les équipages de la flottille canadienne ont obtenu la médaille avec une barrette portant l’inscription the Nile (1884-85); quelques-uns ont aussi obtenu la barrette portant l’inscription Kirbekan (cette dernière a été décernée aux membres de l’expédition de secours du général Gordon qui ont atteint Khartoum). On a décerné 392 de ces médailles.
Quant au Soudan, il deviendra une colonie anglaise en 1889 et obtiendra l’indépendance en 1956.

Une effigie de la reine Victoria portant le diadème et le voile, tournée vers la gauche, avec la légende Victoria Regina et Imperatrix. Le Sphinx sur un piédestal, sous le mot Egypt. La barrette droite unie est fixée à la médaille avec une pince double. Le ruban de 1,25 po de largeur est composé de cinq barres d’égale largeur, bleu, blanc, bleu, blanc et bleu. Le nom du récipiendaire est pressé sur la bordure, en capitales italiques.
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