Char d’assaut perfectionné construit dans nos usines
Il faut beaucoup de chars d’assaut à la Grande-Bretagne, disent les honorables Howe et Ralston à l’occasion de l’exhibition, hier après-midi, du premier char mi-lourd sorte des usines de la Montréal Locomotive.
Le ministre des Munitions et Approvisionnements, l’honorable C.D. Howe, a félicité les directeurs et les employés de la Montréal Locomotive Works Limited pour avoir terminé la construction du premier char d’assaut mi-lourd., M-3, deux mois avant la date fixée par le gouvernement.
Ce premier char mi-lourd devait être terminé le 1er septembre et la cérémonie du « lancement » a eu lieu, hier après-midi, à 3 heures, aux usines de la Montréal Locomotive.
L’honorable C.D. Howe, ministre des munitions, l’honorable J. L. Ralston, ministre de la Défense nationale, de nombreux officiers supérieurs de l’armée, les directeurs de la compagnie ainsi que plusieurs ouvriers, assistaient à cette impressionnante cérémonie qui « marque la réalisation d’un des projets les plus chers de la division motorisée canadienne de l’armée active », a déclaré l’honorable Ralston.
Le programme comportait plusieurs allocutions. Les deux ministres n’ont parlé que quelques minutes.
Les honorables Howe et Ralston
Après quelques phrases d’introduction prononcées par M. W. C. Dicherman, président de la Montréal Locomotive, l’honorable Howe a félicité les directeurs et les ouvriers de la compagnie pour leur diligence et leur magnifique travail. « Bien que construit sur le même modèle que les chars d’assaut américains et anglais, » a déclaré M. Howe. « ce char possède certaines particularités qui en font un char canadien. » Ce nouveau tank est désigné sou le nom de M-3 perfectionné.
Il faut des chars à la Grande-Bretagne
Monsieur Howe a fait remarquer que « si la Grande-Bretagne avait été vaincue en plusieurs endroits, c’est qu’elle n’avait pas de chars d’assaut et de matériel motorisé en quantité suffisante. Maintenant, il lui en faut beaucoup et sans délai ».
Monsieur Ralston, qui a pris la parole après Monsieur Howe, a dit sa satisfaction de voir enfin réalisé un des projets chers à la division motorisée de l’armée canadienne.
« Les soldats de Berden seront très heureux, aujourd’hui, d’apprendre cela », a-t-il dit.
Après des félicitations à l’adresse de la Montréal Locomotive, M. Ralston a dit que l’efficacité était essentielle à la production, mais que la rapidité n’était pas moins indispensable » .
Tank exhibé aux États-Unis
Monsieur Ralston a déclaré, hier après-midi, que le nouveaux tank-croiseur M-3 serait exhibé aux États-Unis et qu’il y participerait à des manœuvres qui auront lieu bientôt.
D’une longueur d’environ 20 pieds, le char d’assaut pèse autant qu’un wagon à marchandises. Mais parce que la pression de la chenille n’est un peu plus forte que celle qu’exerce le pied de l’homme en foulant le sol, le char peut circuler facilement sur une surface peu résistante. Léger et silencieux, il peut évoluer sur toutes sortes de terrains, depuis les marais jusqu’aux sols rocailleux et accidentés.
Agrandissement des usines
Le 23 octobre dernier, la Montréal Locomotive Works recevait du gouvernement fédéral un contrat plus la construction de chars mi-lourds, M-3 perfectionnés. Pour exécuter ce contrat, on est à construire une usine d’environ 800 pieds sur 400 pieds, et un terrain vague, adjacent aux ateliers de la compagnie situés à l’est de la rue Notre-Dame, était employé pour y construire une aciérie moderne et d’un bon rendement.
Équipement du tank
En service, le char est équipé de façon à ce que les hommes qui le font manœuvrer puissent y séjourner confortablement Ils ont des appareils pour communiquer avec les quartiers – généraux, et même en plein combat ils peuvent converser avec ceux qui dirigent les manœuvres des chars, et en même temps, les membres de l’équipage logés dans diverses sections du tank peuvent communiquer entre eux malgré tout le bruit.
Le char mi-lourd est fortement armé de mitrailleuses et d’un canon d’une grande puissance d’attaque. Les canonniers sont abrités sous d’épais blindages que ne peut percer un obus ordinaire et qui ne sont vulnérables qu’aux projectiles de rupture tirés à bout portant. Lorsque le char est prêt au combat, de lourdes portes d’acier protègent toutes les ouvertures et les soldats à l’intérieur peuvent voir le champ du combat au moyen de plusieurs dispositifs tout en se protégeant tout à fait contre le feu de l’ennemi. Si une balle de fusil venait à détruire un des dispositifs, ou qu’il venait à être endommagé par tout autre projectile de l’ennemi, il pourrait être remplacé rapidement.
La construction du tank-croiseur est une formidable entreprise. Avant longtemps, elle donnera de l’emploi à 3,000 hommes pour obtenir le rendement quotidien.
(Cette nouvelle date du 1er juillet 1941).
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