La guerre et le Québec

Au champ d’honneur

Au champ d’honneur

Glorieuse et triste histoire d’un poème

Le baptême du feu des forces Canadiennes en Europe a eu lieu en mars 1915, si on omet la participation des Canadiens dans la Guerre de Crimée en qualité de soldats britanniques (on se souviendra que les Canadiens ont prit part à la célèbre attaque de la Light Brigade contre les canons russes à Balaklava). Les unités canadiennes ont donc combattu pour la première fois à Neuve-Chapelle, en France. Puis, en Flandres, ils prennent position sur les collines autour d’une petite ville belge, dont le nom est méconnu, la ville d’Ypres.

Le 22 avril, les Canadiens participent à une première bataille importante, en résistant bravement à l’offensive allemande, alors que d’autres unités  autour d’eux se replient. C’est à cette occasion que les Allemands lancent la toute première attaque au gaz au cours des guerres.

Le médecin-chef des bataillons canadiens qui occupent les positions le long des berges du canal de l’Yser, au nord d’Ypres, est le lieutenant-colonel John McCrae. M. John McCrae, est originaire de Guelph en Ontario, ce chirurgien militaire et ancien combattant de la très controversée Guerre des Boërs a servi dans la première brigade de l’Artillerie Royale canadienne.

Le 2 mai 1915, un ami de John McCrae, le lieutenant Alexis Helmer, originaire d’Ottawa, tombe sous le feu de l’artillerie allemande. C’est McCrae qui conduit le service funèbre. Le lendemain, le médecin militaire John McCrae écrit ou plutôt termine son poème Au champ d’honneur.

On raconte que McCrae a écrit son poème, assis dans le champ situé près du poste médical, où des croix marquaient les tombes des soldats canadiens. Un grand nombre de coquelicots poussaient dans le champ et John McCrae, dans une lettre, fait référence aux oiseaux qui chantaient, posés sur les croix, en dépit des bruits de la bataille.

garde d'honneur

Changement de la garde devant le Parlement à Ottawa. Photo : © Tous droits réservés Grandquébec.com

En septembre 1915, McCrae est transféré à l’Hôpital général canadien n°3, à Boulogne. De là, il envoie le poème à la revue britannique Spectator, mais la revue rejette l’œuvre pour des motifs inconnus. McCrae envoie ensuite le poème à la revue Punch qui le publie dans son numéro du 8 décembre 1915 sous le titre d’In Flanders Fields.

Immédiatement, le poème est devenu populaire auprès des soldats dans les tranchées et plusieurs l’envoient à leurs familles au Canada.

cimetiere militaire montreal

Cimetière militaire de Notre-Dame-des-Neiges à Montréal. Photo : © GrandQuébec.com

John McCrae continue son service militaire. Le 28 janvier 1918, 10 mois avant la fin de la guerre, il meurt à Wimereux, en France à la suite d’une maladie qui fait rage parmi les soldats canadiens. On pense qu’il est l’une des premières victimes de la grippe espagnole qui a tué plus de 100 millions de personnes en 1918.

In Flanders Fields

In Flanders fields the poppies blow
Between the crosses row on row,
That mark our place; and in the sky
The larks, still bravely singing, fly
Scarce heard amid the guns below.

We are the Dead. Short days ago
We lived, felt dawn, saw sunset glow,
Loved and were loved, and now we lie
In Flanders fields.

Take up our quarrel with the foe:
To you from failing hands we throw
The torch; be yours to hold it high.
If ye break faith with us who die
We shall not sleep, though poppies grow
In Flanders fields.

Traduction :

Au champ d’honneur, les coquelicots
Sont parsemés de lot en lot
Auprès des croix; et dans l’espace
Les alouettes devenues lasses
Mêlent leurs chants au sifflement
Des obusiers.

Nous sommes morts,
Nous qui songions la veille encor’
À nos parents, à nos amis,
C’est nous qui reposons ici,
Au champ d’honneur.

À vous jeunes désabusés,
À vous de porter l’oriflamme
Et de garder au fond de l’âme
Le goût de vivre en liberté.
Acceptez le défi, sinon
Les coquelicots se faneront.

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