Bataille de Plattsburgh – Bataille du lac Champlain
La ville de Plattsburgh, fondée en 1785, se déploie à seulement 100 kilomètres de Montréal, sur la côte ouest du Lac Champlain, au nord de l’État de New York.
Entre le 6 et 11 septembre 1814, pendant la guerre entre les deux pays voisins, les forces armées de Grande-Bretagne, sous les ordres de sir George Prevost, gouverneur général du Bas-Canada, tentent de s’emparer du nord de l’État de New York.
Sir Prevost dirige 11 000 soldats, dont certains sont des vétérans des guerres napoléoniennes. Dans le village de Plattsburgh, une garnison de 4000 hommes est prête à se défendre.
Les Britanniques avancent vers les fortifications, mais sont rejetés par le feu des francs-tireurs américains et plusieurs soldats anglais perdent la vie.
Une autre tentative est couronnée de succès et une grande partie des quatre-vingts maisons de Plattsburgh est incendiée.
Les Américains se replient dans deux fortins au sud du village.
À même moment, la flotte britannique du lac Champlain, commandée par le capitaine George Downie, est chargée d’attaquer et de détruire la flotte américaine dirigée par le commodore Thomas Macdonough.
Sir Prevost donne l’ordre au capitaine Downie de lancer son attaque contre la ligne de défense de la flotte américaine dans la baie de Plattsburgh, afin de soutenir l’offensive terrestre des forces anglaises. Les américains ripostent, le capitaine Downie est tué et son escadre anéantie.
Sir George Prevost se voit donc contraint d’interrompre les combats et de remonter la rivière Richelieu vers Chambly avant que les Américains n’interceptent la retraite.
Des dizaines de blessés britanniques sont laissés à Plattsburgh dans un hôpital de campagne qui soigne les belligérants des deux camps. Aujourd’hui, le bâtiment de l’hôpital abrite le Musée historique du comté de Clinton.
Fait historique : le Régiment suisse de Meuron, composé de Suisses d’expression française qui formaient une unité fondée en 1781 et qui était au service de l’Angleterre depuis 1813, est arrivé à Québec le 25 juillet de cette même année. Plus de 1100 militaires prennent part à cette bataille. Plusieurs de ces soldats et officiers sont restés au Québec et ont reçu des lots de terrains en récompense de leurs loyaux services.
Note : titre de commodore
Des Canadiens ont atteint le grade de commodores dans la marine de guerre de notre pays. Il sciait bon de savoir quel est l’origine possible de ce titre.
Il a été emprunté aux ordres de chevalerie du Moyen-Âge, particulièrement à l’ordre des Chevaliers-de-l’Hôpital-Saint-Jean-de-Jérusalem, communément appelés chevaliers de Malte, qui fut le plus puissant et le plus renommé. C’est une anglicisation du terme commandeur, qui était le titre des dignitaires chargés d’administrer chacune des provinces de l’ordre. Chassés de Terre-Sainte et réfugiés d’abord à Chypre puis à Malte, deux îles de la Méditerranée, les chevaliers s’étaient forcément adonnés à la pratique de la navigation. Ils y furent bientôt passé maîtres, au point de pouvoir humilier l’orgueil du sultan de Turquie dont ils restèrent le cauchemar jusqu’à ce que l’Angleterre eut pris possession de cet endroit. La réputation de l’ordre de Malte était telle que plus d’un jeune marin, plus tard célèbre, voulut faire ses premières armes parmi eux et n’hésitait jamais à s’en targuer. Ainsi du bailli de Suffren. Dans la marine anglaise et américaine, le grande de commodore est maintenant donné aux capitaines de vaisseau commissionnés, commandant temporairement une division navale. Les commodores sont presque toujours confirmés en office avec le titre de contre-amiral.
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