
L’immeuble et ses problèmes
Réponse aux questions par la Chambre d’immeuble de Montréal
Question : « Nous avons mis notre maison en vente à l’automne par l’entremise du Service d’inscriptions Multiples, et, quoique nous ayons trouvé un bon acheteur, j’ai été fort surpris du nombre de personnes intéressées qui ne désiraient prendre possession de la maison que le premier mai suivant. Nous étions prêts à déménager en novembre, alors pourquoi les agents d’immeuble ont-ils perdu leur temps et celui des autres à montrer notre propriété à des gens qui n’avaient pas besoin d’une maison avant le printemps ? Combien de clients vont vouloir prendre une décision six mois à l’avance ?
Réponse : Dès septembre, certains acheteurs commencent à se présenter qui ne sont intéressés à prendre possession d’une maison que le premier mai suivant. Leur nombre augmente au cours de l’automne pour atteindre un sommet en janvier. Leurs achats constituent une partie substantielle des transactions immobilières résidentielles effectuées en janvier de chaque année.
Les gens qui contribuent à la formation de cette vague annuelle sont des locataires maintenant prêts à posséder
leur propre maison. Leur bail se termine le 30 avril et ils doivent donner leur avis au plus tard le premier février, ce qui les oblige à prendre une décision au cours du mois de janvier.
Nous voyons donc que celui qui commence à chercher une maison en octobre s’accorde en fait environ trois mois pour la trouver, et non pas les six mois dont vous parlez.
D’une autre façon aussi, vous avez tort de croire que les gens ont perdu votre temps en amenant leurs clients du premier mai visiter votre maison. Il ne faut pas oublier que, pour plusieurs acheteurs. La date de prise de possession est, en fin de compte, assez flexible. Ils ne sont pas tous liés par des baux. Ils peuvent spécifier le premier mai pour la simple raison qu’ils veulent se donner beaucoup de temps pour « magasiner ». Au moment de décrire le genre de maison qu’il recherche, un acheteur posera naturellement plusieurs conditions précises : mais l’agent d’expérience sait qu’il en modifiera plusieurs au fur et à mesure de ses recherches.
Qu’il trouve une maison qui lui tombe dans l’œil et c’est étonnant comme la date de prise de possession et autres détails deviendront bien souvent sujets à compromis au moment de la convention d’achat. Rien n’empêche un acheteur et un vendeur d’effectuer une transaction en octobre avec livraison en mai. Le contrat de vente peut être signé et le montant de l’achat payé immédiatement, après quoi l’ancien propriétaire demeurera dans la maison comme locataire jusqu’à ce que le nouveau propriétaire en prenne possession. Où encore la signature du contrat de vente pourra être fixée au printemps, une semaine environ avant que l’acheteur déménage.
D’une manière ou de l’autre, l’avantage pour le vendeur est que l’affaire est réglée tôt, lui laissant ainsi tout le temps voulu pour faire ses plans et se préparer à quitter les lieux.
Quant à l’acheteur, c’est la même chose, sauf qu’en plus il s’assure ainsi d’obtenir la propriété qu’il veut, au moment où elle est disponible, même s’il n’en a pas besoin immédiatement. Et plus tard, tout en jouissant du bonheur et du confort de sa nouvelle maison, il se félicitera d’avoir commencé sa recherche à l’automne, sachant que s’il avait reporté cette démarche au printemps il aurait sans doute dû se contenter d’une autre propriété convenant beaucoup moins à ses besoins.
Les arguments à l’appui du « magasinage » d’automne avec prise de possession au premier mai sont tout aussi valables pour les propriétaires qui ont l’intention de mettre leur propriété en vente.
Cela ne veut pas dire automatiquement que chaque maison livrable le premier mai devrait être mise sur le marché au mois de septembre précédent ; il y a plusieurs autres facteurs dont un courtier doit tenir compte en choisissant la meilleure date pour commencer les démarches de vente. Ce qu’il faut comprendre, c’est que toute la question du meilleur moment devrait être étudiée si possible tôt à l’automne.
Il y a trop de propriétaires qui ont présumé à leurs dépens qu’ils n’avaient besoin de consulter leur courtier qu’en février ou mars pour une vente de printemps. Ils n’avaient jamais entendu parler de la « vague de janvier » jusqu’au moment où ils se sont rendu compte qu’ils venaient tout juste de la manquer.
(La Presse, 3 octobre 1970).

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