
La crise du logement au Québec chez la classe modeste
(Cet article a paru dans le journal Le Canada, le 8 février 1950).
Si le contrôle des loyers cessait soudainement, un grand nombre de familles se trouveraient immédiatement en danger de se faire expulser, ou dans la nécessité de trouver un autre logement, parce qu’elles n’auraient pas les moyens de rester là où elles sont en ce moment. C’est ce qui ressort clairement d’une enquête faite à travers le pays par le Conseil canadien du Bien-être.
Son étude de la situation montre que le contrôle des loyers est indispensable tant qu’il existe une disette aiguë de logis à louer. Une telle protection s’impose, en particulier, pour la majorité des familles de la classe moyenne aussi bien que de celles aux revenus plus modestes. L’enquête du Conseil canadien du Bien-être a porté exclusivement sur des familles vivant sur un salaire mensuel entre $125 et $175 et payant un payant un loyer de $25 à $35 par mois. Aucune ne recevait de secours publics.
Si le contrôle des loyers devait prendre fin, un bon nombre de ces familles auraient à déménager, car l’on pourrait compter que les loyers des logis qu’elles occupent actuellement monteraient à un prix au-dessus de leurs moyens. Près de 40 pour cent d’entre elles paient plus de 20 pour cent de leurs revenus pour se loger ; c’est dire qu’elles doivent rogner sur la nourriture et certaines commodités de la vie. Plusieurs de ces familles auraient donc à se contenter de logements à meilleur marché et moins hygiéniques.
La situation que révèle l’enquête du Conseil canadien du Bien-être montre tout ce qu’il reste à faire pour résoudre le problème chez la classe la moins fortunée. Les loyers devraient être établis d’après les moyens de chaque famille, sans égard à l’espace qu’elle occupe. Un essai d’entreprise de ce genre est en ce moment sur pied à Toronto, dont bénéficieront un millier de familles. Mais ce sont des milliers de familles, à travers tout le Canada, qui ont besoin de demeures convenables à des prix conformes à leurs moyens.
Pour supprimer le bruit dans les appartements
Deux locataires sur trois, qui habitent dans des appartements, sont dérangés par les bruits de leurs voisins. C’est, tout au moins, le cas en Angleterre, si l’on en juge par les conclusions de l’Institut des recherches scientifiques et industrielles qui, dans un rapport, formule des avis sur les moyens de supprimer ces bruits.
L’un des plus importants concerne la construction, dans les appartements, d’un double parquet de béton, l’espace entre le premier et le deuxième parquet (qui doit être épais de deux pouces) étant rempli de laine de verre. Ce moyen, qui coûte moins cher qu’un épais tapis couvrant toute la pièces, réduit considérablement les bruits les plus irritants, tels que ceux de la radio et les cris des bébés.
Nous ignorons s’il s’est poursuivi, chez nous, des recherches semblables à celles qui ont été effectuées en Angleterre, si nous ne possédons pas de statistique précise quant à la proportion des locataires d’appartements qui ont à se plaindre des bruits du voisin. Mais, si nous en jugeons par notre expérience personnelle, la proportion de deux sur trois qui existe en Angleterre ne nous semble pas exagérée pour le canada. Et les moyens que l’on conseille là-b as pour combattre ce fléau du bruit dans les appartements devraient pouvoir s’appliquer ici avec profit.

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