Ville de Magog
À 124 kilomètres au sud-est de Montréal et à 26 kilomètres au sud-ouest de Sherbrooke, on retrouve la ville de Magog, à la sortie de l’important lac Memphrémagog. L’origine de ce nom fait couler beaucoup d’encre. Récemment on a avancé l’hypothèse qu’il faudrait remonter aux personnages mythiques Gog et Magog, survivants d’une race de géants, descendants des 33 sorcières, filles de Dioclès.
Brutus le Troyen, héros légendaire, après avoir pris l’ancienne Londinium, aujourd’hui Londres, la fonde sous le nom de Nouvelle-Troye et fait de Gog et Magog les gardiens des portes de la ville. Les Loyalistes fondateurs auraient conservé ces nom de Gog et Magog soudés en un seul élément, en raison de sa ressemblance phonique avec Memphrémagog.
Plusieurs mettent en doute cette acrobatie étymologique et estiment qu’il faut chercher dans la Bible la clé de l’énigme, car Gog et Magog y représentent une sorte de puissance adverse qui doit se manifester avant la fin des temps. Dans la Genèse, on peut même croire que Magog est une ancienne ville d’Arménie. Suivant la version la plus généralement admis cependant, il s’agirait de la forme abrégée par troncation du toponyme Memphrémagog, explication qui concorde avec la position géographique des lieux. Les Abénaquis évoquent enfin la possibilité que le toponyme puisse provenir des mots « namagok » ou « namagwottik » qui signifieraient « lac où il y a de la truite saumonée, de « namagw », truite saumonée et du locatif « ek ».
Magog dont le nom reprend celui du canton homonyme établi en 1849, a été officiellement créée comme municipalité de village en 1888, obtenant son statut actuel moins de deux années plus tard. Toutefois, entre 1800 et 1855, l’endroit portait l’appellation d’Outlet, « décharge ».
C’est en effet à Magog que les eaux du lac Memphrémagog se déversent, par la rivière Magog, vers le lac Magog puis la rivière Saint-François. D’ailleurs, la paroisse de Saint-Patrice-de-Magog, fondée en 1861, était connue à l’époque sous l’appellation de Saint-Patrice-de-Magog, fondée en 1861, était connue à l’époque sous l’appellation de Saint-Patrice-d’Outlet. Par la suite, vers 1856, on peut relever à quelques reprises le toponyme Wool Factory, éminnement transparent.
Les Magagois s’adonnent principalement à des activités de nature industrielle ou commerciale comme le textile, l’alimentation, l’imprimerie. La Municipalité régionale de comté de Memphrémagog a établi son siège administratif à cet endroit.
La beauté des lieux, notamment la proximité de l’immense lac Memphrémagog enchâssé dans un décor somptueux de montagnes qui se prolongent en direction de la frontière américaines, de même que la présence, à l’extrémité nord du lac, d’une station balnéaire réputée, a valu à Magog le surnom évocateur d’Écrin de l’Estrie.
Canton de Magog
Cette division territoriale, située dans la MRC de Memphrémagog, au sud du parc du Mont-Orford, comprend la municipalité du canton de Magog (1855), la ville du même nom (1888) et Omerville (1953). S’étendant de part et d’autre de la partie nord du lac Memphrémagog, ce canton résulte du démembrement, en 1849, des cantons antérieurs de Hatley et de Bolton, tous les deux désignés dès 1792. Ce canton a été proclamé en 1849.
Municipalité de Canton de Magog
C’est en 1855 qu’était établie officiellement une municipalité à une trentaine de kilomètres au sud-ouest de Sherbrooke, entre Orford et Stanstead. Cette appellation, également attribuée au bureau de poste en 1851, provient du canton où elle se trouve.
L’année 1861 verra l’implantation de la paroisse de Saint-Patrice-de-Magog. Baignée, tout comme la ville de Magog, par le lac Memphrémagog, cette municipalité profite largement des retombées économiques produites par la station balnéaire exploitée sur ses rives. D’ailleurs, la proximité de lacs, de rivières, de montagnes et de vallées contribue à doter l’endroit d’un haut potentiel de développement récréatif et touristique.
De vocation davantage agricole, la municipalité de canton magogois puisque les premiers colons irlandais s’y sont installés à compter de 1799, précédés par le capitain Ebenezer Hovey, originaire du Vermont, qui s’établit en 1793 sur le côté est du lac. Il formera avec Henry Cull (1753-1833), une association de 33 membres qui obtient en 1803 une concession de 23 000 acres dans le canton de Hatley.
Lac Memphrémagog
Cet impressionnant plan d’eau, d’une superficie de 95 kilomètres carrés, long de 44 km et large de 6 km, se voit partagé entre le Québec et le Vermont. Il alimente la rivière Magog, affluent de la Saint-François. La ville de Magog s’étend à son extrémité nord-est et le mont Orford s’élève au nord-ouest. Memphrémagog est la déformation de « mamhawbagak », mot abénaquis signifiant « à la grande étendue d’eau » ou « au lac vaste ». En 1759, au retour d’une expédition punitive contre les Abénaquis de Saint-François-du-Lac, le major Robert Rogers avait employé le nom Amperamagog pour le désigner.
En 1776, la carte du capitaine Jonathan Carver, indique le double le nom de Memorobka ou Memphrimagog. Au cours des années, Mmphiwbagog, Mumphry Mago, Memplobuc et des dizaines d’autres formes graphiques furent utilisées pour identifier cette nappe d’eau d’abord fréquentée par les Amérindiens, puis par des colons anglais ou s’installèrent dans la région à partir de 1793. Lieu de passage des voyageurs se dirigeant de Montréal vers la Nouvelle-Angleterre aux XVIIIe et XIXe siècles, le lac voit naître l’industrie touristique vers 1860 avec l’arrivée de riches Montréalais désireux de se détendre et de pratiquer la pêche. Cette tradition de villégiature et de sports en plein air s’est poursuivie jusqu’à nos jours où de nombreux Québécois et étrangers profitent des installations de toutes sortes aménagées sur ses rives.
L’abbaye de Saint-Benoît-du-Lac offre même un havre de paix et de recueillement à ceux qui le désirent. Les contrebandeurs ont aussi apprécié ce lac, surtout à l’époque de la Prohibition alors qu’ils expédiaient des cargaisons de bouteilles d’alcool vers les États-Unis. Enfin, Memphré, ce monstrueux serpent de mer à la tête hérissée de cornes, hanterait les profondeurs du lac des siècles. Amérindiens refusaient de s’y baigner par crainte d’être dévorés par la créature dont la résidence serait une caverne sous le mont Owl’s Head, montagne de granit qui surplombe le lac en son point le plus profond (107 m).
Île Lord
Comprise dans les limites de la municipalité du canton de Magog, l’île Lord, surnommée l’île Ronde, émerge au centre du lac Memphrémagog, à l’endroit le plus étroit, immédiatement en amont de Saint-Benoît-du-Lac, en Estrie. Elle offre une petite superficie boisée et couverte de verdure. Dans sa partie sud, un mur de pierres sèches a été érigé afin de contrer l’érosion. Cette entité géographique doit son nom à Stephen Lord, propriétaire de l’île en 1870, qui a procédé à son défrichement et à son aménagement. Par ailleurs, elle a été anciennement connue sous le nom d’Île aux Lords, cette appellation inspirée de la noblesse britannique s’expliquant, suivant la tradition orale, en raison de la beauté du paysage.
Quartier d’Omerville
Comme dans plusieurs cas au Québec, on a retenu le nom d’un pionnier pour identifier ce secteur, ancienne municipalité de village de l’Estrie, ainsi que ses citoyens, les Omervillois. Exerçant le métier de boucher à Magog, Omer Gaudreau s’installe en 1932 sur une ferme qui fait maintenant partie du village. Vers 1945, il lotit sa propriété foncière et contribue ainsi à la naissance d’un village dont il deviendra le premier maire, poste qu’il occupera pendant huit ans. Il meurt en 1969. La paroisse de Saint-Jude voit le jour en 1949 et est pendant quelque temps surnommée Saint-Jude-de-Timerville, alors que le bureau de poste local, ouvert en 1950, portera le nom d’Omerville jusqu’en 1974.
La localité, bornée à l’est et à l’ouest par la municipalité du canton de Magog, et au sud par la ville du même nom, dans le canton homonyme, lui doit en quelque sorte son existence puisque le territoire d’Omerville en a été détaché en 1952. Modeste par ses dimensions, à peine 6 km carrés, la municipalité profite de la proximité du lac Memphrémagog, de même que de celles des villes de Magog, au sud-ouest, et de Sherbrooke, au nord-est.
Ce territoire qui est une enclave dans la municipalité du canton de Magog prolonge celui de la ville de Magog dont il est, en pratique, une sorte de quartier résidentiel. En effet, les gens d’Omerville, qui ne disposent pas d’industries localement, travaillent massivement à Magog et dans les alentours.
La présence de l’autoroute des Cantons-de-l’Est et de l’autoroute Transquébécoise, qui ont leur point de jonction sur le territoire d’Omerville, devrait permettre à la municipalité de se développer du point de vue industriel, dans un avenir prochain. Il existe par ailleurs deux municipalités, au Québec, qui portent le nom de Saint-Omer, proche de celui d’Omerville : l’une est situé dans l’Islet, l’autre dans Bonaventure.
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