
La rivière des Prairies
Située entre l’île de Montréal et l’île Jésus, la rivière des Prairies sépare les villes de Montréal et Laval. Cette rivière prend sa source dans le lac des Deux Montagnes pour se déverser dans le Saint-Laurent. La rivière des Prairies compte de nombreuses îles, notamment l’Île Jésus, sur laquelle la ville de Laval est située, l’île Bizard, l’Île de la Visitation, etc.
Le nom de la rivière honore M. des Prairies, un Français, ami de Samuel de Champlain et le premier Européen à explorer ce cours d’eau. Les Amérindiens l’appelaient Skawanoti, ce mot signifiant « la rivière en arrière de la grande île », et le nom actuel apparait sur les cartes géographiques en 1610 et le père Vimont décrit la situation en termes suivants dans la Relation des Jésuites de 1640 «… un certain Français, M. des Prairies, ayant charge de conduire une barque au Sault-Saint-Louis en 1610, quand il vint à la rencontre des deux fleuves, au lieu de tirer du côté du sud, il tira vers cet autre fleuve qui n’avait pas encore de nom français et qui, depuis ce temps-là, fut appelé du nom de ce jeune homme.» Ainsi, il semblerait que la découverte de la rivière aurait été plutôt faite par hasard, quand au lieu de continuer dans le Saint-Laurent, à la hauteur de Repentigny, M. des Prairies entra sans le savoir dans l’affluent de ce dernier.
Dès la seconde moitié du XIXe siècle, les charmes de la rivière attirent sur les rives des Montréalais fortunés qui en font un lieu de villégiature et s’offrent le spectacle des draveurs qui descendent le courant sur leurs trains de bois. Encore au début du XXe siècle, les plages et les boisés du secteur en font encore un lieu de villégiature. À l’époque, les membres du Montreal Hunt Club occupent de somptueuses villas dans la forêt de Saraguay (classé arrondissement naturel en 1981), située en bordure de la rivière des Prairies, avec sa flore abondante et grande variété d’arbres et d’oiseaux.
L’inauguration du chemin de fer Saint-Jérôme-Montréal et l’entrée en fonction de la ligne de tramway Millen, opérée en 1892 accélèrent l’urbanisation des terrains autour de la rivière.
À l’origine, il y avait quatre saults ou rapides dans la rivière : sault de la Visitation, sault des Prairies, sault Bordeaux et sault Cheval Blanc. Ces rapides étaient l’âme des lieux. Depuis la construction du barrage hydro-électrique en 1928 par la Montreal Light Heat and Power, les rapides des Prairies (entre la limite est du parc Stanley et l’anse à l’ouest du parc Nicolas-Viel) et les rapides Bordeaux (entre la pointe ouest de l’île Perry et le parc Raimbault) ont été submergées. D’ailleurs, deux îles sont également disparues : l’île aux Pins et l’île aux Sergents.
Ainsi les berges du Sault sont maintenant partiellement inondées. Le boom résidentiel de l’après-guerre dévore les derniers périmètres de campagne et tout le secteur est désormais urbanisé, même s’il y restent de beaux parcs riverains.
Auparavant, des traverses reliaient la côte à l’île Jésus, à l’emplacement des ponts actuels qui enjambent la rivière : Pont Jacques-Bizard, pont Louis-Bisson, sur l’Autoroute 13, pont Lachapelle, pont Médéric-Martin (Autoroute 15), pont de chemin de fer Bordeaux, pont Viau, pont Papineau-Leblanc (Autoroute 19), pont Pie-IX, pont Olivier-Charbonneau (Autoroute 25), pont Charles-De Gaulle (Autoroute 40 vers Repentigny), pont Le Gardeur (Route 138, à l’île Bourdon vers Repentigny, qui est également un pont ferroviaire). La ligne orange du métro de Montréal passant sous la rivière des Prairies.
Le barrage de la Centrale de Rivière des Prairies traverse également la rivière. Cette centrale hydroélectrique de 45 MW est installée entre l’île de la Visitation et la rive lavalloise. Construite entre 1928 et 1930, elle a été transférée à Hydro-Québec lors de la nationalisation de la Montreal Light, Heat and Power Company, en 1944.
Île du Mitan
C’est dans la rivière des Prairies, près de l’extrémité nord-est de l’île Jésus, qu’est située l’île du Mitan entre l’île Migneron à l’ouest, l’île du Bois Debout et l’îlot à Charpentier au su, et l’île du Moulin à l’est. Alors que sont nommées les îles Migneron, du Bois Debout et du Moulin en 1732, et plus tard, en 1877, lors du dépôt du cadastre originel, le toponyme Île du Mitan, quant à lui, est absent. Sa situation au milieu de ces îles et au milieu de la rivière, explique l’usage cartographique de ce toponyme qui remonte au moins au début du XXe siècle sous la forme Isle du Mitan. On voit toutefois encore sur la carte de l’île de Montréal (1940) Île Macheu, nom qui provient d’une carte de H.W. Bayfield de 1858. L’ancienne forme française, « moitan », se retrouve dans des textes bourguignons et franc-comtois aux XIIe et XIIIe siècles et la plupart des parlers gallo-romans emploient « mitan », écrit « mitant » en moyen français, selon Oscar Bloch et Walther von Wartburg, auteurs du « Dictionnaire étymologique de la langue française ». Mitan, selon eux, est composé de « mi » et de « tant », un adverbe. Ce mot fut employé à la fois pour désigner le milieu d’un temps ou d’un espace. Dans la chanson traditionnelle intitulée « Sur les marches du palais », il se dit également au féminin : « À la mitan du lit La rivière est profonde ». Il y a notamment la route du Mitan à l’île d’Orléans.
Vue générale de la rivière des Prairies. Photo : © GrandQuebec.com.
Paysage riverain. Photo : © GrandQuebec.com.
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Un tronçon de la rivière à la hauteur de l’île-de-la-Visitation. Le courant y est fort. Photo : © GrandQuebec.com.
La Centrale hydro-électrique de la rivière des Prairies. Photo : © GrandQuebec.com.
Pour compléter la lecture :
- Rivière des Prairies en photos
- Origine du nom de la rivière des Prairies
- Laval
- Vivre à Montréal
- Attraits de Montréal
- Histoire de Montréal
Bonjour, j’aimerais en savoir plus sur cette affirmation dans votre texte sur la rivière des Prairies: »À l’origine, il y avait quatre saults ou rapides dans la rivière : sault de la Visitation, sault des Prairies, sault Bordeaux et sault Cheval Blanc. Ces rapides étaient l’âme des lieux. Depuis la construction du barrage hydro-électrique en 1928 par la Montreal Light Heat and Power, les rapides des Prairies (entre la limite est du parc Stanley et l’anse à l’ouest du parc Nicolas-Viel) et les rapides Bordeaux (entre la pointe ouest de l’île Perry et le parc Raimbault) ont été submergées ». Vous appuyez-vous sur une carte reconnue pour nommer un des rapides « rapides des Prairies »? Un texte historique? Merci
Bonjour M. Lebleu. Impossible de citer la source exacte (même si la liste de la bibliographie est citée ailleurs). Impossible de rejoindre l’auteur de ce texte. En tout cas, l’auteur s’appuie certes sur un texte ou une carte historique, mais le texte a été rédigé il y a dix ans… Désolé de ne pouvoir vous aider.