
Patrimoine du Canal de Lachine
un couloir industriel en constante évolution
Aujourd’hui, les imposantes écluses du canal ne sont plus fréquentes que par de petites embarcations de plaisance, mais il en allait tout autrement au XIXe siècle et jusqu’aux années 1960, alors que ces écluses suffisaient à peine à accueillir les grands cargos fluviaux.
Précurseur de la Voie maritime du Saint-Laurent, berceau de l’industrie canadienne, le canal a marqué de son empreinte une ville qu’il accompagne toujours sur le chemin de la modernité.
Ouvert à la navigation en 1825, le canal de Lachine permet d’éviter les rapides de Lachine, assurant la communication entre l’Europe et le cœur du continent nord-américain. Le canal constituait la porte d’entrée d’un réseau de canaux qui reliaient l’Atlantique au cœur du continent nord-américain. Il compte parmi les facteurs qui ont fait de Montréal le berceau de l’industrie manufacturière canadienne.
Relégué au second plan après l’ouverture de la Voie maritime du fleuve Saint-Laurent en 1959, c’est en 1970 que le canal de Lachine ferme ses portes à la navigation. De nombreuses industries ferment leurs portes et près de 20 000 personnes se retrouvent au chômage. Le canal sera rouvert pour la navigation de plaisance en 2002.
Un monde de silos, de convoyeurs et de grues : l’entrée du canal de Lachine constituait un point de rupture de charge. On y assistait à un véritable ballet où marchandises et denrées en vrac passaient d’un navire des canaux à un océanique, directement ou en transitant par des hangars, des entrepôts et des silos riverains. Au cours des années 1920, en bonne partie grâce au succès du canal, Montréal devient le plus grand port fluvial et le plus important port d’exportation de céréales au monde. Photo : © GrandQuebec.com.
Condominiums résidentiels dans les édifices de l’ancienne Stelco. La Stelco résulte de la fusion, en 1910, de plusieurs compagnies dont la Montreal Rolling Mills, installée ici en 1868, la Pillow Hershey, La Hodgson de la Dominion Wire situées plus loin sur le canal. De ses énormes laminoirs sortent des produits de quincaillerie, mais aussi des tuyaux, des plaques de métal, des poutres. Au moment de la fermeture définitive en 1985, le complexe comprend des dizaines de bâtiments. Celui qui servait à l’expédition et à l’entreposage est recyclé en condominiums résidentiels en 1988. Photo : ©GrandQuebec.com.
Présente le long du canal depuis 1896, la firme Canadian Bag construit son propre bâtiment en 1913. Cette firme du secteur textile fabrique des sacs de jute et de coton et elle restera active jusqu’en 1949. Le bâtiment, qui se distingue par une décoration à la fois sobre et élaborée, a conservé sa volumétrie originale. Le traitement de la brique, l’ample fenestration et les ornements tels que les pilastres et les corniches sont typiques des usines du début du XXe siècle. On y aménage en 1989 une coopérative d’habitation. Photo : © GrandQuebec.com.
En 1846, Augustin Cantin inaugure sur la rive nord du canal le plus gros chantier naval de la ville, Montreal Marine Works. La firme emploie 175 ouvriers en 1851, et se vante de pouvoir fabriquer toutes les composantes d’un bateau, de la quille à la pointe du mât. Le complexe s’étend sur 14 acres et comprend notamment une fonderie, une scierie, une cale sèche ainsi qu’un bassin de radoub. Certaines installations seront utilisées jusqu’en 1959, et le dernier bassin sera remblayé en 1975. Photo : © Grandquebec.com.
Agrandie au milieu du XXe siècle, modernisée depuis, elle utilise quelques machines anciennes demeurées en excellent état. Les minoteries encore actives le long du canal de Lachine appartiennent toutes à des géants américains de l’industrie agroalimentaire. Photo : © GrandQuebec.com.
Belding-Corticelli Ltd (1920-1982). Américains d’origine, les frères Belding s’installent en 1884 sur la berge sud de l’écluse sur la berge sud de l’écluse de Saint-Gabriel. Leur usine de transformation de la soie grège en fils, rubans et bas est l’une des premières du genre et la plus importante au Canada. Le canal de fuite que l’on peut apercevoir sous le bâtiment principal témoigne de l’utilisation de l’énergie hydraulique dans la période pionnière de l’entreprise et jusqu’en 1914. Photo : © GrandQuebec.com.
Condos Nedelec. Fermée en 1982, la Belding-Corticelli est recyclée avec succès en condominiums résidentiels à compter de 1989. Photo : © GrandQuebec.com.
Canada Sugar Refining Company Limited (1829-1930). Cet édifice, dont les deux premiers étages sont en pierre, est le plus vieil édifice industriel encore debout sur les berges du canal. Construit par John Redpath en 1854, il hébergeait la première raffinerie de sucre de la colonie du Canada. Photo : © GrandQuebec.com.
Canada and Dominion Sugar Company Limited (1930-1973). Redpath Sugars Limited (1973-1980). En 1930, l’entreprise de Redpath fusionne avec sa rivale ontarienne, la Dominion Sugar Co. Ltd.m et devient l’une des principales sucreries du pays. Le complexe montréalais, agrandi et modernisé à maintes reprises durant plus de 125 ans d’activité de raffinage, a fini par occuper quatre quadrilatères complets. Photo : © GrandQuebec.com.
Keystone Spring and Metal Works (1883-1889). Canadian Switch Manufacturing Co (1889-1895). Canada Switch and Spring Co. Ltd (1895-1908). Montreal Stee Works Ltd. (1903-1910). Canadian Steel Foundries Ltd. (1910-1935). Canadian Car and Foundry Ltd. (1935-1952). Construit vers 1884, l’édifice de la Canada Switch and Spring abritait une fonderie et des ateliers de fabrication de matériel roulant pour l’industrie ferroviaire. En 1911, la firme traitait jusqu’à 30 tonnes d’acier par jour pour alimenter ses propres activités et répondre aux besoins des Ateliers du Grand-Tronc de Pointe-Saint-Charles. On a peine à imaginer aujourd’hui qu’en 1942, près de 1000 ouvriers franchissaient chaque jour les grilles de l’usine. Désaffecté depuis 1985, le complexe industriel a été rénové en 1994. Photo : © GrandQuebec.com.com.
Congoleum Canada Ltd, vers 1925-1969. C’est vers 1920 que s’installe la Congoleum Canada Ltd. Cette raison exotique reflète le domaine d’activité de la compagnie : la fabrication de revêtement de plancher en toile de jute auquel l’ajout d’asphalte du Congo confère solidité et imperméabilité. Le château d’eau, gigantesque réservoir d’eau tout en hauteur, est l’un des derniers du genre à avoir survécu aux abords du canal. Cette usine du secteur textile a été transformée en complexe multifonctionnel à la fin de la décennie 1960. Photo : © GrandQuebec.com.
Le complexe industriel de la compagnie Crane, 1926. Composée de sections préfabriquées en béton armé et en acier, l’usine de tuyaux et de soupapes en fonte de la Crane connaît de multiples agrandissements après son ouverture en 1919. Ce prospère fabricant américain exerce alors un quasi-monopole dans le secteur de la plomberie au Canada. L’intérêt architectural du bâtiment principal tient à sa décoration soignée qui incarne les valeurs de solidité et de prestige chères à la firme. La fonderie au 2e étage se signale par sa spacieuse voûte cintrée. Photo : © Grandquebec.com.com.



Facebook
Twitter
RSS