Vote des femmes

Vote des femmes au XIXe siècle

Au Québec, les femmes ont obtenu le droit de voter en 1940, après de longues décennies de luttes controversées. De nombreuses personnes protestaient alors contre les positions des suffragettes. En effet, on pensait que si les femmes obtenaient le droit de vote, la famille disparaîtrait, la société serait ébranlée et le Québec serait anéanti par l’anarchie. Finalement, les députés de l’Assemblée Législative du Québec approuvent ce droit, influencés peut-être par les effets, pas si néfastes, du droit de vote des femmes au niveau fédéral, exercé depuis 1918.

Cependant, on oublie souvent que la constitution du Bas-Canada (le Québec) de 1791 ne défendait pas aux femmes de voter. Aucune interdiction, aucune circulaire de la part de l’église (très influente sur le plan politique), aucun acte ne parlait explicitement des femmes et de leurs voix aux élections. Alors, au cours du XIXe siècle, les femmes pouvaient théoriquement voter à toutes les élections.

Cependant, très peu de femmes se préoccupaient des élections. On laissait la politique aux hommes et les femmes étaient censées s’intéresser à leurs foyers et non aux affaires publiques.

Le sénateur Laurent-Olivier David (1840-1926), qui a laissé un grand nombre de notes biographiques sur plusieurs acteurs de l’histoire canadienne, raconte une anecdote assez typique au sujet de Joseph Papineau :

En 1809, Joseph Papineau, père du Louis-Joseph Papineau, briguait les suffrages de la division Est de Montréal. Le jour du scrutin, une femme âgée se présenta pour voter. Quand on lui demanda pour qui elle désirait voter, elle répondit: « Pour mon fils, Joseph Papineau, car je crois que c’est un bon et fidèle sujet »…

Il semble que ce soit la seule femme ayant voté ce jour-là à Montréal.

Toutefois, les femmes prennent parfois une part active aux élections. Le 1er juillet 1823, le juge Pierre Bédard écrit de Trois-Rivières à son ami John Neilson, de la Gazette de Québec: «À Trois-Rivières, l’élection a eu lieu hier. M. Ogden et M. Badeaux ont été élus par les hommes et les femmes de cette ville. Vous devez savoir qu’ici les femmes votent comme les hommes. C’est seulement dans le cas où les femmes sont mariées et que les maris sont vivants que ceux-ci votent comme chefs de la famille. Si le mari n’a pas de propriété et que la femme en possède, c’est cette dernière qui vote.

La Gazette de Québec rapporte qu’un certain M. Michel avait acheté une propriété sur laquelle il a construit une maison. Ses amis lui ont conseillé de rédiger le contrat au nom de sa femme pour des raisons pratiques (que nous ignorons). Quand il se présente pour voter, il déclare que sa propriété est au nom de sa femme. On l’envoie alors chercher cette dernière qui vote à sa place.

femme et poêle
Un femme faisant cuire du pain dans un vieux poêle à bois. 1909. Source de l’image : Photos historiques.

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