Visite des Souverains en 1939

Fédération Nationale St-Jean-Baptiste et la visite des rois

Société St-Jean-Baptiste – Visite du roi et de la reine du Canada – Directives – Réunions de la semaine

Affirmons-nous par notre réception

La visite de Leurs Majestés le roi et la reine du Canada donne lieu à un vaste déploiement de propagande impérialiste. Partout dans les montres de magasins, on ne voit que drapeaux anglais, décorations, emblèmes et écussons ornés de l’Union Jack.

Pourquoi, nous, Canadiens français, ne profiterions-nous pas de l’occasion pour manifester notre loyauté et notre attachement à nous Souverains, sans doute, mais aussi à notre langue, à notre nationalité, à nos droits, à notre caractère ethnique ?

Si nous devons avoir des inscriptions, qu’elles soient libellées en français, si nous acclamons, acclamons en français ; autrement le roi et la reine vont s’en trouver fort offusqués, car s’ils n’entendent que de l’anglais et ne volent que de l’anglais, nos Souverains pourront se demander avec raison : « Mais où sont donc nos sujets canadiens-français? Pourquoi ne nous acclament-ils pas ? Pourquoi n’ont-ils pas décoré ? »

Faisons flotter au vent, partout, fièrement, le drapeau fleurdelisé ! L’ennui naît de l’uniformité. Il va y avoir, d’un océan à l’autre une telle orgie d’Union Jack, que le roi et la reine verront avec plaisir le drapeau fleurdelisé, à fond bleu et croix blanche ; ils auront vraiment l’impression d’être dans une province française.

On calcule que nos visiteurs royaux vont entendre le « God Save the King » au moins dix mille fois au cours de leur voyage. Pourquoi ne pas les distraire un peu par nos chants canadiens, si jolis, si gais, si vifs, comme Alouette, à la claire Fontaine, Vive la Canadienne !

Affirmons-nous par notre réceptions, ce sera en même temps pour le roi et la reine d’accueil le plus intéressant et le plus original de leur voyage.

Le Conseil général demande aux sections de mettre à l’ordre du jour des assemblées de cette semaine les questions suivantes :

  1. – À l’occasion de la visite de nos gracieux Souverains, mettons des inscriptions françaises et pavoisons avec le drapeau fleurdelisé.
  2.  – Célébration de la fête de Dollard des Ormeaux le 24 mai.
  3. – Formation d’équipes de quêteurs et de quêteuses dans chaque paroisse pour la journée de la Saint-Jean le 17 juin.
  4. Préparation de la fête nationale : Le Canada est resté fidèle, est le thème du cortège historique du 24 juin. Leçons à tirer.

La messe de Saint Esprit

Le dimanche 7 mai 1939, en la chapelle de la Fédération nationale Saint-Jean-Baptiste, avait lieu la messe annuelle du Saint Esprit. Le révérend Père Albert Brossard, professeur au Collège Jean-de-Brébeuf, officiait.

Le chant fut exécuté par la chorale de la Fédération nationale sous la direction de Mlle Hélène Lefebvre. Les solistes furent : Mlles Irène Daigle, Cécile Lavoie, Cora Bernier et Irène Desrosiers. Le P. Brossard prononça aussi le sermon de circonstance. Commentant les paroles : « Toutes les nations me diront Bienheureuse », le prédicateur rappela que les plus belles œuvres sont stériles, si elles ne prennent pas leur source dans une foi vive et un grand amour de Dieu. Il cita comme exemple sainte Bernadette Soubirous qui eut recours à la très sainte Vierge Marie, durant toute sa vie. Cette petite sainte, par ce moyen, est parvenue à l’idéal de la sainteté.

Le prédicateur rappela aussi ces paroles de la sainte Vierge : « Voici la servante du Seigneur », puis il montra la nécessité de la prière dans notre vie d’apôtre et dit d’accepter la tâche de servante dans les grandes armées du Seigneur.

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« La civilisation est une lutte contre la peur. » (Gaston Bouthoul, sociologue français né en 1896 et mort en 1980, La paix). Photo : © Megan Jorgensen.
« La civilisation est une lutte contre la peur. » (Gaston Bouthoul, sociologue français né en 1896 et mort en 1980, La paix). Photo : © Megan Jorgensen.

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