Tramways seront supprimés

Tramways supprimés rue St-Laurent

Les tramways y seraient remplacés par 65 autobus

La Commission de transport de Montréal prendra les mesures nécessaires pour mettre à exécution son programme de substitution de l’autobus au tramways dès que la question des droits d’ancienneté des employés de tramway sera réglée.

Le point capital de ce programme consiste à supprimer les tramways qui circulent sur le boulevard Saint-Laurent, entre les rues Craig et Crémazie, pour y substituer quelque 65 autobus, et à interdire le stationnement des deux côtés du boulevard aux heures d’affluence, et préférablement 24 heures par jour.

Le rapport des commissaires, pour l’exercice des terminant le 30 novembre 1951, a été déposé en fin d’après-midi, hier, en présence de M. Arthur Duperron, président et gérant général ; de M. Richard F. Quinn, vice-président, et de MM. Les commissaires Jean Constantin, Léonard Léger et C.-A. Sylvestre.

Le programme implique des substitutions semblables, rue Ste-Catherine est, entre les rues Harbour et Viau ; rues Frontenac et Iberville, entre les Rues Notre-Dame et Bélanger.

Dans ses commentaires en marge du rapport, M. Duperron a souligné que ces changements, notamment celui qui touche le boulevard Saint-Laurent, sont radicaux et qu’ils vont inaugurer une politique d’étroite collaboration avec la Ville de Montréal en vue de décongestionner les grandes artères.

Le président a également répondu aux accusations populaires suivant lesquelles le service de transport en commun à Montréal serait pire maintenant qu’il ne l’était voilà un an, alors qu’il; Tait encore assuré par la Compagnie des tramways. Il a déclaré en substance : Le transport en commun est intimement lié à la condition de la circulation d’une ville ; nous voudrions que le public comprenne bien qu’il est impossible d’assurer un meilleur service dans les conditions actuelles. Les autobus et les tramways doivent suivre les autres véhicules. Ils ne peuvent les doubler et ils subissent les inconvénients qui sont communs à toute la circulation métropolitaine, surtout en hiver, et plus particulièrement, aux heures d’affluence.

Monsieur Duperron a ajouté qu’il y a plus de service maintenant qu’à la même époque l’an dernier, si l’on tient compte du nombre de milles parcourus et des améliorations de réseaux. Tant qu’il y aura seulement un système de transport en surface, il sera impossible de contrôler la situation davantage.

Au chapitre de la majoration des tarifs, le président a donné l’assurance que cette question n’a pas encore été envisagée, niant ainsi les rumeurs suivant lesquelles cette majoration serait imminente.

La question d’ancienneté

La question des droits d’ancienneté des employés de tramways qui deviennent chauffeurs d’autobus, lit-on dans le rapport annuel, est en litige depuis plusieurs années. Il est essentiel que ce problème se règle immédiatement car il paralyse le progrès du transport en commun dans Montréal et le district métropolitain. En effet, la tendance moderne vers le véhicule automobile favorise le remplacement de lignes de tramways par les lignes d’autobus, de même que l’établissement de nouveaux services d’autobus. Ce litige a jusqu’ici empêché la commission de remplacer les tramways par des autobus sur certains parcours. Les conseils d’arbitrages sont appelés à trancher cette question et, lorsque les sentences seront rendues, la commission verra immédiatement à mettre en marche son programme de substitution de l’autobus au tramway.

Métro

Les Montréalais qui rêvent de voyager en métro prochainement feraient bien de renoncer à leurs illusions.

On se souvient que le règlement de la cité de Montréal, adopté par le Conseil le 24 août 1950, établissant la Commission de transport de Montréal, décrète que la Commission « devra, dans les deux ans de son entrée en fonction, soumettre au Comité exécutif un plan et un programme définitifs pour l’établissement d’un système de transport rapide, accompagnés d,une estimation détaillée du coût des travaux recommandés ainsi que du mode de financement. »

Les commissaires croient que ce rapport, qui, normalement, devrait être soumis en juin 1953, sera peut-être terminé dès novembre 1952. Il s’agit là d’un plan général qui nécessiterait par la suite des études détaillées en vue de la construction éventuelle d’un métro. Il faut d’abord que ce rapport général soit accepté. Le temps que l’on mettra à élaborer des rapports du personnel technique qu l’on jugera à propos de mobiliser.

Jusqu’ici, des travaux de perforage ont été effectués et continuent de l’être en 6 endroits de la ville. On étudié les couches de terrain et la nature du sol. Dans toutes ces études, on envisage aussi la coordination du transport en surface avec le métro.

Le nombre de passagers payants (correspondances non incluses) du 1er décembre 1950 au novembre 1951 s’élève à 370,053,311, comparativement à 370, 794, 498 au cours de la même période, l’année précédente, soit une diminution dans tous les systèmes de transport urbain, à travers l’Amérique du Nord, est de l’ordre de 6 pour cent, a-t-on fait observer. La diminution enregistrée à Montréal n’est donc pas très notable.

Les revenus provenant des passagers se chiffrent par $29,329, 885, et le nombre de milles parcourus durant la même période atteint 51,187,594.

(Montréal, le 1er février 1952).

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Tramways montréalais. Image de l'époque, libre de droits.
Tramways montréalais. Image de l’époque, libre de droits.

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