Toponyme de Gascogne au Québec
La toponymie du Québec fait souvent référence aux Gascons et à la Gascogne, ce qui n’est pas sans évoquer quelques d’Artignan fondateurs en Nouvelle-France.
La Gascogne, région du sud-ouest de la France, est difficile à délimiter aujourd’hui. Elle a été intégrée dans de plus amples régions et est quelquefois confondue avec l’Aquitaine ou la Guyenne. Mais il y a entente pour donner le nom de Gascogne au seul territoire où l’on parlait le gascon, c’est-à-dire de la Garonne aux Pyrénées (sans le Pays Basque). La Gascogne linguistique couvrirait ainsi les départements du Gers, des Landes, des Hautes-Pyrénées, de même qu’une partie de la Gironde, du Lot-et-Garonne, du Tarn-et-Garonne, de la Haute-Garonne et de l’Ariège.
Dès la conquête romaine, elle fut englobée dans l’immense région d’Aquitaine. Au milieu du Vie siècle, les Vascons (Basques), venus du sud, l’envahirent, et leur nom fut laissé à la région. Elle fut occupée trois siècles par les Anglais et, en redevenant française, à la fin de la guerre de Cent Ans, elle se confundit avec la Guyenne. Aujourd’hui, elle fait surtout partie de la région Aquitaine. Le territoire gascon agricole est voué à la polyculture. La vigne, entre autres, fournit la célèbre eau-de-vie d’Armagnac, du nom du petit pays où elle est produite, pays aujourd’hui compris dans les limites du département du Gers. Les autorités québécoises ont choisi, en 1955, le nom de Gascogne pour désigner un canton de la région de l’Outaouais, situé à environ 75 kilomètres au nord de Fort-Coulonge. C’est un canton inhabité, traversé par la rivière Coulonge et son affluent, la rivière de la Corneille. Des plans d’eau s’ajoutent aux cours d’eau, entre autres le lac Bryson, au sud-ouest, dont les eaux rejoignent le réseau hydrographique de la rivière Coulonge. Celle-ci se jette dans la rivière des Outaouais, à Fort-Coulonge. Le canton de Gascogne est voisin, sauf à l’est, de cantons aux noms de provinces françaises : Dauphine, Lorraine, Flandre, Poitou et Anjou. Six voies de communication dans autant de municipalités portent le nom de Gascogne. La référence aux Gascons existe aussi dans la toponymie du Québec, mais la plupart du temps, il s’agit du nom de famille, qui, à l’origine, était le surnom donné à Pierre-Bertrand Lalonge, parti de Lignan-de-Gordeaux vers 1690 pour la Nouvelle-France.
On trouve cependant en Gaspésie quelques lieux dont les noms rappellent les habitants de la Gascogne : une municipalité, Sainte-Germaine-de-l’Anse-aux-Gascons, un village, L’Anse-aux-Gascons, deux hameaux, Gascons-Est et Gascons-Ouest, qui, tout respectivement, doivent leur nom à l’anse aux Gascons, appelée ainsi pour rappeler qu’un matelot originaire de la Gascogne, suite à un naufrage, se serait maintenu sur une épave jusqu’à ce qu’il atteigne le rivage de l’anse. Le pluriel peut s’expliquer par le caractère quelque peu légendaire de l’anecdote.

Canton de Gascogne, note historique
Proclamé en 1966, ce canton inhabité, situé à une centaine de kilomètres à l’ouest de Mont-Laurier, est baigné à l’ouest par la rivière Coulonge et son tributaire la rivière de la Corneille, ainsi que par la rivière Coulonge Est. Arrosé par de nombreuses nappes d’eau, notamment par le lac Bryson au sud-ouest, il est relié au réseau hydrographique de la rivière Coulonge qui débouche à Fort-Coulong, sur la rivière des Outaouais.
Cette unité territoriale doit son nom, depuis 1955, comme plusieurs autres dans cette région, à une ancienne province française située entre la Garonne et les Pyrénées. Longtemps gouvernée par des ducs indépendants, elle fut conquise définitivement par le roi Charles III (1453) à la fin de la guerre de Cent Ans et réunie presque tout entière à la couronne française.
Selon l’Atlas historique du Canada (1987), cette province a fourni moins de 200 immigrants à la Nouvelle-France, des origines jusqu’en 1760. Les Aquitaines romanisés ont, au VIe siècle, appelé Vascones des envahisseurs venus du sud, dénomination qui survit dans Basques (population) puis dans Gascogne, nom de l’ancienne Aquitaine.