Toponyme de Bonaventure au Québec
Le nom Bonaventure existe dans la toponymie québécoise depuis les tous débuts de la Nouvelle-France.
Municipalité de Bonaventure
C’est à l’île située devant Percé que l’appellation de Bonsecours fut d’abord attribuée avec la graphie « bonne aventure », sous laquelle la localité était connue des découvreurs, avant d’être transférée à la municipalité de Saint-Bonaventure-de-Hamilton, en 1884, nom réduit à Bonaventure en 1955.
Par ailleurs, la mission de Saint-Bonaventure existait depuis 1764. Plusieurs hypothèses ont été avancées quant à l’origine du nom de l’île repris par cette municipalité établie à mi-chemin entre Gaspé et Matapédia et qui donne sur la baie des Chaleurs, face aux côtés néo-brunswickois.
D’abord, on estime que la dénomination voulait marquer la fin heureuse de la traversée des bateaux en provenance des Vieux Pays. Pour certains, on désirait rappeler le souvenir du Trifluvien Simon-Pierre Denys de Bonaventure (1659-1711), officier de marine et gouverneur français de l’île Saint-Jean (Île-du-Prince-Édouard), pour d’autres, c’est le père Bonaventure Carpentier, récollet, ancien missionnaire de l’Acadie à Miramichi, venu rejoindre ses chers fidèles à Bonaventure (1764-1766), qu’il faut évoquer. Mais la rivière, sur chacun des côtés de laquelle une concession était accordée en 1697 à Charles-Henry de La Croix, capitaine de compagnie en 1695, portait déjà le nom de Bonaventure. Enfin, il s’agirait du nom d’un navire, le Bonaventure, appartenant au sieur de La Court de Pré-Ravillon et de Grandpré venus dans le golfe du Saint-Laurent en 1591, d’abord attribué à la rivière qui traverse le territoire, près du village.
Aucune hypothèse ne s’impose de manière définitive, mais la plus plausible voudrait qu’on ait voulu marquer la qualité exceptionnelle de la pêche effectuée près de cette île, bonne aventure ayant le sens de bonne chance au XVIe siècle. Les Bonaventuriens ont pour ancêtres une douzaine de familles d’exilés acadiens arrivés en 1760, en provenance de Beaubassin, ce qui a suscité le blason Cayens, parfois attribué. En outre, la présence d’oiseaux spécifiques a valu aux habitants d’être blasonnés Margaulx ou Margos de Bonaventure.
Île de Bonaventure
Cette île de forme circulaire d’environ 3 km de diamètre et s’élevant à 137 m est située dans le golfe du Saint-Laurent, à 3 km au sud-est de Percé, en Gaspésie. Jacques Cartier signale son existence dès 1534. Cette entité fut très nettement dessinée sur un grand nombre de cartes produites de 1537 jusqu’à la fin du XVIe siècle. Mais aucun nom ne paraît sur les documents pour l’identifier. La première attestation connue, qui est « bonne aventure » paraît sur la carte de Levasseur (1601). Champlain écrit en 1603 « Isle de Bonne aventure ».
L’intérêt des cartographes à indiquer cette île et à lui donner son emplacement exact pourrait s’expliquer, d’une part, par le fait qu’il s’agissait d’un mouillage, d’un endroit reconnu comme étant bien protégé du vent et, d’autre part, d’un lieu où la pêche était toujours excellente. L’origine et la signification de cette appellation sont inconnues. Selon l’hypothèse la plus vraisemblable cependant, l’expression « bonne aventure », qui signifiait « bonne chance » au XVIe siècle, lui aurait été attribuée à cause de la qualité exceptionnelle de la pêche près de cette île.
Chrestien Le Clercq (1691) mentionne « la rade de l’Isle de Bonaventure » et la mission des Récollets, établie à cet endroit très fréquenté par les pêcheurs. En 1695, le gouvernement du Québec a établi le parc de conservation de l’Île-Bonaventure-et-de-Rocher-Percé. Ces territoires jouissent d’une protection spéciale depuis 1919 toutefois, année où les autorités fédérales en ont fait un sanctuaire pour les oiseaux migrateurs.
Circonscription électorale de Bonaventure
Cette circonscription électorale provinciale occupe la partie sud de la péninsule gaspésienne donnant sur la baie des Chaleurs. Une trentaine de municipalités, y compris Newport depuis 1992, trois territoires non organisés et deux réserves indiennes, soit Gesgapegiag et Restigouche, se partagent l’espace totalisant 8 548 km carrés.
Depuis 1792, le territoire faisait partie du comté de Gaspé, auparavant connu sous le nom de District de Gaspé. Il en fut ainsi jusqu’en 1827, où, à l’occasion d’un recensement, la circonscription de Bonaventure fut considérée comme subdivision de Gaspé. La loi de 1829 créait le comté de Bonaventure.
Les principales activités économiques de la circonscription se concentrent dans les secteurs reliés à la forêt de l’arrière-pays, aux pêcheries, à l’agriculture marginale de sa plaine littorale et à la récréation. La population, rurale à 70 %, se localise sur la côte. Il est à noter qu’environ 15 % des résidents sont anglophones. Les principaux centres se retrouvent à New Richmond, Paspébiac et Carleton. C’est à l’île située non loin de Percé et à la rivière que le nom de Bonaventure a été attribué pour la première fois.
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