Siège de Québec en 1775
Les troupes révolutionnaires américaines commencent le siège de Québec le 8 novembre 1775. Ce jour-là, la colonne du général Benedict Arnold, composée initialement de plus de 1200 soldats, arrive devant les murs de la ville. La colonne a perdu 500 hommes lors des six semaines de marche, à cause de la faim et des désertions (Arnold a mangé son propre chien, qui aurait mieux fait de déserter). Mais Arnold est confiant et il envoie un ultimatum au gouverneur Guy Carleton exigeant la reddition immédiate de la ville de Québec aux forces des Colonies Unies.
Le gouverneur britannique de la colonie de Québec reste de marbre face à cette demande qui lui semble un peu prématurée. En effet, les forces qui défendent la ville sont aussi nombreuses que les assaillants, mais elles sont à l’abri et entourées par des maisons bien chauffées, à la différence des troupes américaines fatiguées qui doivent camper sur les Plaines d’Abraham. De plus, les murs de la ville sont solidement fortifiés et les réserves de nourriture sont suffisantes pour un long siège. Alors le gouverneur, quelque peu interloqué par la prétention du général américain, décide d’ignorer l’ultimatum.
Le 3 décembre 1775, le général Richard Montgomery rejoint le général Arnold. Montgomery a réussi faire le trajet entre Montréal et Québec en cinq jour, un record pour l’époque. En arrivant devant les murs de la ville, Montgomery envoie son propre ultimatum. Cette fois, le gouverneur Carleton fait brûler la lettre sans l’ouvrir.
Les Américains rôdent autour des murs de Québec, menaçant de détruire la capitale si elle ne se rend pas. Toutefois, leurs forces ne sont pas suffisantes pour encercler la ville efficacement et empêcher le ravitaillement. Les soldats américains maintiennent le siège pendant près de trois semaines, mais les assiégés ne prêtent pas beaucoup d’attention au campement ennemi. La vie continue et les marchands arrivent même à sortir de la ville et à y entrer par des portes éloignées.
Montgomery et Arnold comprennent finalement qu’un assaut est nécessaire pour venir à bout de la ville et que, de toutes façons, il est impossible de maintenir le siège pendant tout l’hiver. De plus, la plupart des soldats de l’armée révolutionnaire ont signé un contrat avec l’armée qui expire après le 31 décembre 1775, alors les généraux savent bien que leur armée, tel le carrosse de Cendrillon, disparaîtra au premier jour de 1776.
Ils comprennent également que leur assaut est voué à l’échec s’ils ne profitent pas des troubles causés par l’une de ces tempête de neige si fréquentes dans les parages. Malheureusement pour eux, aucune tempête n’éclate au cours de ce mois de décembre 1775.
Finalement, le 31 décembre, dernier jour de l’engagement des volontaires américains, le ciel se couvre de sombres nuages et la neige commence à tomber. C’est la dernière (et la première) occasion pour se saisir de Québec et transformer la colonie en un État américain… La bataille de Québec, connue aux États-Unis sous le nom de Bataille du Jour de l’An, commence vers le soir…

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