Le secret atomique et le Canada

Le Canada à la conférence des Trois sur le secret atomique

On croit que les experts britanniques, canadiens et américains en énergie atomique qui doivent se réunir à Harwell, Berkshire, jeudi prochain, profiteront de l’occasion pour corriger, s’il y a lieu, les déficiences qui permettent aux autres pays de connaître des informations secrètes d’une importance vitale.

Cette assemblée, la quatrième d’une série de conférences ayant pour but de classifier les documents se rapportant à l’énergie atomique, sera peut-être la plus importante tenue jusqu’à présent.

Alors même que se poursuivra cette assemblée, Klaus Fuchs comparaîtra en justice sur l’accusation d’avoir transmis des informations secrètes.

Cependant, il est improbable que le cas de ce dernier fasse l’objet des discussions, étant donné que les journaux ont observé la plus grande discrétion en raison de la loi britannique qui empêche la discussion d’un litige soumis en justice. Cependant, les experts discuteront des rapports apparemment fondés voulant que la Russie soit en possession de la bombe atomique et, peut-être aussi, de la bombe d’hydrogène.

Ces experts, qui sont actuellement à Londres en train de faire les préparatifs de cette assemblée, peuvent fort bien recommander la révélation publique de nouveaux faits se rattachant à l’énergie atomique qui ne sont plus considérés comme secrets.

Cette assemblée sera privée et toutes les décisions et approbations doivent être soumises à l’attention des Commissions d’énergie atomique de ces trois pays qui verront à donner de nouvelles directives s’il y a lieu.

La dernière assemblée au cours de laquelle les experts ont discuté de l’élaboration d’un guide de classification uniforme en ce qui concerne la publication d’informations sur l’énergie atomique a eu lieu au mois de septembre dernier, à Chalk River, Ontario, site de l’usine d’énergie atomique du Canada.
La Conférence, tout comme les autres qui ont été tenues sur les différents aspects des données atomiques, fait partie d’une entente conclue au mois de janvier 1948, entre les États-Unis, le Canada, l’Angleterre dans le but d’échanger des informations scientifiques et techniques sur certaines matières bien définies et de collaborer à l’approvisionnement des matières premières.

Le Canada sera représenté à cette assemblée par trois experts de Chalk River, W. B. Lewis, L.C. Cook et C. W. E. Walker.

Le ministère de l’Approvisionnement, qui voit au développement de l’énergie atomique au Royaume-Uni, a négligé, à l’aube de cette conférence sa pratique habituelle en publiant des informations sur les réacteurs atomiques.

Par ailleurs, on croit à la possibilité de nouvelles arrestations en rapport avec le réseau d’espionnage mis à jour à Londres par suite de la révélation faite par le FBI à l’effet que le Dr Klaus Fuchs, personnage-clef de cette organisation subversive serait un sympathisant communiste de longue date. Entre-temps, le Canadian Press a appris que Fuchs avait été interné au Canada durant quelque temps au cours de la guerre, mais fut relâché plus tard afin de participer aux recherches alliées qui conduisirent à la production des premières bombes atomiques aux États-Unis. Fuchs est l’un des nombreux Allemands qui furent envoyés au Canada en 1939 et 40 par les autorités britanniques par mesure de prudence. Plusieurs autres furent relâchés après qu’on eût enquêté dans leur cas.

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« Il y a l’avenir qui se fait et l’avenir qu’on fait. L’avenir réel se compose des deux. » (Alain-Fournier, écrivain et militaire français, né en 1886 et mort au combat et 1914). Illustration : © Megan Jorgensen.
« Il y a l’avenir qui se fait et l’avenir qu’on fait. L’avenir réel se compose des deux. » (Alain-Fournier, écrivain et militaire français, né en 1886 et mort au combat et 1914). Illustration : © Megan Jorgensen. Albert Einstein vu par le musée Guérin de Montréal.

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