Salaire des ouvriers et des employés
Un mot, maintenant, sur les gages des ouvriers et des employés du bon vieux temps. En 1825, le plus riche cultivateur de Deschambault, celui qui passait pour payer le salaire le plus élevé à ses employés, M. Bouchard, donnait à son garçon de ferme $12 par année avec sa pension. Il lui donnait aussi une paire de souliers de « beu », une paire de culottes d’étoffe du pays et une paire de mitaines.
À l’époque, un journalier s’engageait pour 15 à 20 sous par jour et nourri, pour faire les travaux les plus durs sur une ferme. Un bon commis, dans un magasin de campagne de première classe, gagnait un salaire insignifiant, la première année. Lorsqu’il recevait un traitement annuel de 25 livres, c’était le maximum du salaire.
À Québec, les meilleurs charpentiers de navires ne recevaient que 50 à 75 cents par jour. Un des premiers employés de la corporation de Montréal (conseil de ville), l’inspecteur des chemins, avait un traitement de $400 par année. Les salaires dans toutes les classes de métiers, étaient à peu près dans les mêmes proportions.
Les monnaies en circulation, à l’époque, étaient le souverain, le demi-sourverain, la couronne (crown, en anglais), le chelin, le demi-chelin, le penny, le demi-penny.
La Banque de Montréal émettait une monnaie fractionnelle, d’un sou et d’un demi-sous. Cette monnaie s’appelait token. Parmi les pièces de monnaie étrangères, mentionnons la pistole, une vieille pièce française valant dix francs (cours du XIXe siècle), et la portugaise, une pièce d’or valant $8. Il fallait, cent vingt sous pour faire une piastre.
Décembre 1884.
Par Hector Berthelot, tiré du Le bon vieux temps

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