Rumeurs de guerre

Rumeurs de guerre

En septembre 1801, quelques hommes sont arrêtés à Montréal, étant soupçonnés de faire partie d’une société qui essaie de répandre «les principes de l’illuminisme». Il s’agit de la Civil Society, on peut donc penser qu’elle fut fondée par des citoyens de langue anglaise. Selon divers rapports, la mission de la société consiste à préparer la venue d’une armée révolutionnaire commandée par le vermontais Ira Alle, ami de David McLane.

La surveillance au Québec est renforcée, et 600 fusils sont distribués par le général Hunter aux miliciens jugés fidèles au souverain britannique.

Mais il ne se passe rien. Finalement, le 8 décembre 1801, un navire qui jette l’ancre dans le port de Québec, apporte la nouvelle que la France et l’Angleterre s’apprêtent à signer la paix. La nouvelle calme les esprits. En mars 1802, la paix est signée. En avril, le lieutenant-gouverneur Robert Shore Milnes émet une proclamation ordonnant une journée d’actions de grâces pour remercier Dieu.

L’église catholique suit le lieutenant-gouverneur et rappelle aux Québécois les bienfaits du règne de George III et le besoin de soutenir les autorités anglaises.

Mais la paix est de courte durée. La guerre oppose encore une fois l’Angleterre et la France au mois de mai 1803.

À nouveau, des rumeurs commencent à circuler… On raconte que des émissaires de Bonaparte se trouvent au Québec pour soulever la population.

Au cours de l’été 1803, plusieurs incendies éclatent à Montréal. Des rumeurs veulent que ce soient des actions d’agitateurs à la solde de la France. Des récompenses sont promises pour l’arrestation des coupables.

Le 13 août, le lieutenant-gouverneur émet un avis d’expulsion contre les sujets de la République française qui sont au pays depuis le 1er mai 1792. On se prépare à une nouvelle émeute et on entend dire que Jérôme Bonaparte, le frère de Napoléon, songe à venir dans le Bas-Canada pour mener une insurrection contre les Anglais.

Mais ce ne sont que des rumeurs. Le 7 juin 1804, le secrétaire d’État aux colonies écrit au lieutenant-gouverneur Milnes :

« Bien que rien ne paraisse confirmer la supposition qu’il y a des émissaires français dans la province, vous n’en devrez pas moins continuer à faire surveiller les étrangers et les personnes suspectes. »

À son tour, le 21 mai de l’année suivante, Milnes écrit à lord Camden :

« Les Français ne désirent pas présentement attaquer le Canada, et il n’entre pas dans leurs intentions de risquer jamais une flotte dans le Saint-Laurent, autrement que pour débarquer des troupes et reprendre immédiatement la mer. »

La France, une nouvelle fois, a montré son indifférence au sort des Canadiens français.

st james église
Église St James à Montréal. Photo : © Grandquebec.com.

Indifférence

L’indifférence est un état de neutralité affective dans lequel le sujet n’éprouve plus aucun sentiment au contact du monde extérieur et ne manifeste plus aucune réaction aux situations. Sa physionomie, son habitus, sa gestuelle restent inexpressives et traduisent le désintérêt. Cependant, les facultés proprement perceptives et intellectuelles peuvent rester intactes.

Cet état se rencontre dans toutes les démences ; il est un des premiers signes de la démence précoce en particulier. Il existe également dans les états confusionnels et certains états dépressifs où domine l’inhibition.

À côté de cette indifférence vraie, il existe des états d’indifférence apparente où le sujet, ayant perdu le contact affectif avec l’ambiance, est claustré dans sa vie intérieure et se trouve incapable d’extérioriser sa sensibilité, souvent très vive d’ailleurs : c’est l’autisme, élément fondamental de la schizophrénie, ébauché déjà dans la constitution schizoïde.

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