Louis-Hector de Callière et son rôle dans le traité de la Grande Paix de Montréal
Louis-Hector de Callière : Vers 1700, le fort Ville-Marie n’est déjà plus la « cité de Dieu » de Jeanne Mance et Maisonneuve, dont le rêve était d’en faire une mission vouée à la conversion des autochtones et dédiée à la célébration de la gloire du Christ. Devenue Montréal, la ville est rapidement un important relais de commerce de fourrures, constamment menacée par l’ennemi, en plus de tenir lieu de repère pour tous ceux que la Nouvelle-France compte de sombres coureurs des bois, des canailles et des marchands cupides.
L’alcool coule à flot et les fêtes populaires se succèdent au départ et au retour des expéditions des traite, C’est dans ce climat que débarque, en 1684 Louis-Hector de Callière (1648 1703), gouverneur de Montréal. Aussitôt arrivé, il s’implique dans des opérations militaires destinées à fortifier Montréal et à défaire l’étau iroquois qui bloque la route des fourrures. Son succès est tel qu’il projette même de s’emparer de la ville de New York.
En juillet 1686, de Callière mène avec le gouverneur Frontenac 2000 troupes – des soldats de la Marina, des miliciens et des Indiens qui accostent au sud du lac Ontario et ravagent le territoire des Onontagués et des Onneiouts. Fort de cette victoire, et tandis que les iroquois sont affaiblis par les années de guerre et les maladies, de Callière entreprend aussitôt des négociations de paix.
Gouverneur de la Nouvelle-France
Devenu lui-même gouverneur de la Nouvelle-France à la mort de Frontenac en 1688, de Callière sait que la colonie est à bout de souffle. Il comprend donc la nécessité de conclure une paix durable avec ses alliés et les redoutables Iroquois.
Dans son discours proclamant « la Grande Paix » suivant les rituels autochtones, de Callière, « ôta la hache à tous qu’il jeta dans une profonde fosse ». Puis il reçut un à un les 31 chefs de délégations auxquels il remit un wampum. Chacun s’avança d’un air majestueux tel que des empereurs romains, pourtant un collier de porcelaine, et tint à son tour en discours avec grande éloquence, puis remit ses prisonniers, fit circuler le calumet et enfin ratifia la paix en dessinant sa marque.
Voir aussi :
(Alexandre Belliard. Légendes d’un peuple. Récits et chansons sur l’histoire de la francophonie des Amériques. Tomes I-V. Éditions Éditiö, Québec, 2016).).