
Le réveil du bâtiment, n’est pas tel qu’il devrait être dans Québec
On anticipe une augmentation de 32 pour cent dans le rendement de l’industrie de la construction aux États-Unis cette année, par rapport à 1938 et si on juge par le fait que le total des contrats de construction au Canada depuis le commencement de l’année à la date, c’est-à-dire durant le cours des 5 premiers mois de cette année, c’est chiffré à $58,250,000 contre $59,727,000 durant la même période l’an dernier, il est évident qu’il faudra qu’il y ait une reprise considérable d’ici à la fin de 1939, si on veut que notre industrie du bâtiment soit aussi progressive cette année que l’industrie américaine de la construction.
Si mains facteurs favorables portent à croire qu’il y aura redressement considérable, avant longtemps, dans notre industrie de la construction, nous n’hésitons pas à dire que si nos gens se prévalaient davantage des lois fédérales, votées pour leur venir en aide, qu’il y aurait recrudescence d’activités de ce côté-là.
Quoiqu’il en soit, si on en juge par les statistiques qui suivent, un nombre de personnes, de plus en plus considérable, apprécient davantage les mesures législatives, adoptées par Ottawa, dans le but de stimuler le bâtiment. Suivant le communiqué que l’Honorable Charles A. Dunning vient de nous faire parvenir le nombre de prêts pour réfection de maisons, consentis au 30 avril 1939, dans les villes canadiennes d’une population de 5,000 âmes ou plus s’élevait en effet à 48,232, représentant une valeur globale de $20,039,087. Ce chiffre ne doit pas être confondu avec le grand total des prêts pour réfection des maisons, dont Ottawa a récemment établi le montant à $26,720,224 et le nombre à 66,927.
Il n’y a pas que la loi, relative à l’amélioration aux Habitations qui contribuent à stimuler notre industrie du bâtiment, car, suivant les dernières statistiques que le ministère fédéral des Finances vient de rendre publiques, 23 nouvelles collectivités, qui ont fait des règlements, en vertu de la Partie III de la Loi Nationale sur le Logement, viennent de voir leur demande approuvée. Ceci porte à 88 le nombre des collectivités qui se sont maintenant qualifiées, en vertu de cette partie de la loi, contre un total de 65 seulement, il y a peu près un mois. Comme chacun le sait, la Partie III de la Loi nationale sur le logement offre de l’aide pour défrayer les taxes pendant une période de trois ans aux personnes qui construisent, pour leur occupation personnelle, des maisons à coût modique, ne dépassant pas au total $4,000. La construction des maisons doit commencer entre les 1er juin 1938 et 31 décembre 1940.
L’aide, pourvue par le Gouvernement fédéral, se monte à 100 pour cent des taxes immobilières et scolaires prélevées sur la nouvelle maison pendant la deuxième année et à 25 pour cent pendant la troisième. Cette partie de la Loi s’applique aux collectivités qui adoptent des règlements par lesquels elles s’engagent à collaborer pour encourager la construction en offrant, à un prix modique, un certain nombre de lots disponibles aux propriétaires éventuels de maisons. Toutefois, il n’est pas nécessaire que la maison soit construite sur l’un de ces lots pour qu’elle puisse bénéficier de cette offre ; il n’est pas nécessaire non plus qu’elle soit financée sous le région de la Partie I de la Lois national sur le logement.
Voici les 23 dernières collectivités qui se sont qualifiées en vertu de la Partie III de la Loi :
Liverpool, N-Écosse ; Truro, Nouvelle-Écosse ; Château D’eau, Québec ; Fort-William, Ontario ; Grinsby, Ontario ; Hamilton, Ontario ; London, Ontario ; Gravenhurst, Ontario ; Oshawa, Ontario ; Port-Dover, Ontario ; Port-Hope, Ontario ; Timmins, Ontario ; Tisdale, Ontario ; Waterloo, Ontario ; Brandon, Manitoba ; Manitou, Manitoba ; Portage-la-Prairie, Manitoba ; Régina, Sask ; Lethbridge, Alberta ; Magrath, Alberta ; Chapman Camp, Colombie-Britannique ; Kelowna, Colombie-Britannique ; Vernon, Colombie-Britannique.
Un coup d’œil sur cette énumération permet de constater qu’il n’y a qu’une seule collectivité québécoise qui se soit prévalu des avantages de cette loi sur un total de 23. Que dis-je, sur un total de 86 à date, on n’en compte que 4 de la province de Québec. Il y a là une apathie inexplicable de la part de nos municipalités québécoises ou mieux de leurs dirigeants, car comme chacun peut le constater par ce que nous disons ci-dessus, les formalités à remplir pour que l’on puisse bénéficier des avantages sont des plus faciles et il n’y a pas de raison pour que les autorités de plusieurs de nos petites villes ne suivent pas l’exemple de l’Ontario. Il est certes, grand temps qu’elles se réveillent, puisque 38 collectivités ontariennes se sont qualifiées, alors qu’il n’y en que 4 dans notre province, Brunswick que ce fut dans le Québec qu’il y eut le moins de demandes et pourtant la population de notre province diffère à peine de celle de l’Ontario. Heureusement que maints autres facteurs aidèrent à la reprise du bâtiment dans certaines de nos grandes villes. Tel est le cas, par exemple, pour Montréal dont le total des contrats de construction s’est chiffré à $9,049,000 durant les 5 premiers mois de cette année, contre $6,143,000 durant la même période l’an dernier, soit donc un accroissement de 47 pour cent, alors que l’augmentation enregistrée durant le même espace, cependant, de trop s’enorgueillir d’un tel fait, car le total des contrats de construction, octroyées à Toronto, cette année à la date, l’emporta près d’un demi-million de dollars sur ceux consentis dans notre ville, bien que notre population l’emporte sur celle de la Ville Reine par plus de 300,000 âmes. Avant de terminer nous ro4mulow le vœu que l’Association Canadienne de la Construction qui doit tenir une assemblée aujourd’hui dans notre ville, dans le but de stimuler le bâtiment insiste beaucoup sur l’importance de la coopération de tous les corps publics dans le but de relever une industrie, qui contribue beaucoup à alimenter notre vie économique.
(5 juin 1937, article paru dans le journal Le Canada).

Facebook
Twitter
RSS