Retour de Champlain et sa mort

Retour de Samuel de Champlain à Québec et sa mort

Après avoir rendu le fort aux Anglais, le 19 juillet 1629, Samuel de Champlain quitta la ville de Québec le 24 juillet 1629. Après un arrêt à Tadoussac, il parvint à Plymouth avec une flotte anglaise, le 20 octobre de la même année. Ce fut pour y avoir confirmation de ce dont il se doutait déjà, à savoir que la paix entre la France et l’Angleterre avait été signée avant la reddition de Québec !

En effet, le traité de Suse, signé le 24 avril 1629, avait mis fin, au moins pour un temps, au différend entre les deux Couronnes. Champlain réclama aussitôt avec force, auprès le M. De Châteauneuf, ministre de Louis XIII à Londres, la restitution du Canada. Aussitôt arrivé dans la capitale anglaise, il était en effet venu faire à l’ambassadeur un rapport circunstancié des événements. “Ce qu’ayant entendu ledit sieur ambassadeur, il se délibéra d’en parler au roi d’Angleterre qui lui donna toute bonne espérance de rendre la place, comme de toutes les pelleteries et marchandises, lesquelles il fit arrêter”.

L’alerte avait été chaude, et naturellement, les choses trainèrent en longueur. Mais enfin, le père de la Nouvelle-France put rentrer en 1633 dans sa province, dont l’amiral de La Ralde avait repris possession l’année précédente. Il se mit aussitôt au travail. Il fallait relever Québec de ses ruines, qui étaient grandes, amener de nouveaux colons, réinstaller des missionnaires, reprendre l’expansion.

Toutes tâches urgentes, mais épuisantes. Il eut le temps de fonder le poste, de plus en plus indispensable et vite important, des Trois-Rivières. Mais il tomba malade à l’entrée de l’hiver de 1635. La paralysie le prit.

“Le 25 décembre, jour de naissance de notre Sauveur en Terre, M. de Champlain, notre gouverneur, prit une nouvelle naissance au ciel; du moins, nous pouvons dire que sa mort a été remplie de bénédictions… Il avait vécu dans une grande justice et équité, dans une fidélité parfaite envers son roi et envers MM. de la compagnie.

Mais à la mort, il perfectionna ses vertus avec des sentiments de piété si grands qu’il nous étonna tous… On lui fit un convoi fort honorable, tant de la part du peuple que des soldats, des capitaines et des gens d’Église. Le père Lalemont y officia et on me chargea de l’oraison funèbre, où je ne manquai point de sujet. Au sortir de ses devoirs funèbres, M. de Châteaufort, qui commande à présent aux Trois-Rivières, prit sa charge selon le pouvoir que lui en donnaient MM. de la Compagnie, par les lettres qui furent ouvertes et lues à l’heure même en présence du peuple assemblé en l’église. »

Ainsi s’exprime le révérend Père Paul Le Jeune, supérieur des Jésuites à Québec, dans la Relation de ce qui s’est passé en Nouvelle-France, rapport annuel rédigé à l’intention du provincial de France. Mine précieuse de renseignements de première main.

Les Français au Canada (du Golfe Saint-Laurent aux Montagnes-Rocheuses, par Cerbelaud Salagnac, Éditions France-Empire, 68, rue Jean-Jacques Rousseau – Paris (1er), 1963.

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Place Royale de Québec, basse-ville de la vieille capitale. Photo : GrandQuebec.com.

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