Le référendum de 1980 et la Constitution de 1982
Dans les années 1960 et 1970, la Révolution tranquille transforme la société québécoise. Les Québécois sont fiers de ces transformations et développement un sentiment d’appartenance à leur nation. Cependant, certains groupes nationalistes pensent que le Québec n’est pas bien représenté dans l’ensemble du Canada à cause de sa culture distincte. Ils souhaitent que le Québec devienne un État souverain, un état qui prend ses propres décisions et qui n’est pas contrôlé par un autre État.
En 1980, un référendum sur la souveraineté est organisé au Québec, et les Québécois se trouvent face à un choix : devenir un pays ou demeure une province au sein du Canada. Par leur vote la population devra exprimer son opinion sur une question précise.
Avant le référendum de 1980
Au cours des années 1960 et 1970, plusieurs groupes nationalistes voient le jour. Ils cherchent à valoriser l’identité et la culture québécoises. Certains pensent que le Québec est trop différent du reste du Canada pour en faire partie. C’est ce contexte qu’apparaît l’idée d’indépendance.
En 1968, René Lévesque quitte le Parti libéral et fonde le Partie québécois. Le nouveau parti est en faveur de la souveraineté du Québec. Il devient le porte-parole des nationalistes. En 1976, le Parti québécois prend le pouvoir, et René Lévesque devient le premier ministre du Québec. Il promet de tenir un référendum sur la souveraineté avant la fin de son mandat.
René Lévesque (1922-1987) : Après avoir été correspondant de guerre durant la Seconde Guerre mondiale, René Lévesque devient journaliste à Radio-Canada. En 1960, il est élu député libéral. Membre de l’équipe de Jean Lesage, il est nommé ministre des Richesses naturelles. Il est le principal artisan de la nationalisation de l’électricité. En 1968, Lévesque fonde le Parti québécois. Aux élections de 1976, il devient premier ministre du Québec et le reste jusqu’en 1985.
Le référendum de 1980
Le gouvernement de Lévesque propose aux Québécois la souveraineté-association, c’est-à-dire un Québec indépendant du Canada sur le plan politique, mais lié à lui sur le plan économique. Le Québec voterait ainsi ses propres lois, mais continuerait à utiliser la monnaie du Canada. Avant de déclarer la souveraineté du Québec, le Partie québécois doit d’abord consulter la population. Il organise donc un référendum en 1980.
Pendant la campagne référendaire de 1980, deux camps s’affrontent : les partisans du « oui », en faveur de la souveraineté, et les partisans du « non », qui sont contre la souveraineté. Pierre Elliott Trudeau, le premier ministre du Canada, prend position contre la souveraineté et défend l’unité canadienne. Il propose d’améliorer la fédération en y apportant certains changements. Il promet de modifier la Constitution du Canada si le « non » l’emporte.
Le 20 mai 1980, c’est jour de référendum au Québec. Les citoyens sont invités à se prononcer sur l’avenir de la province. Ils sont nombreux à aller voter. Le taux de participation dépasse 85%. Les résultats sont les suivants : 40 % des Québécois se prononcent en faveur de la souveraineté, tandis que 60 % se prononcent contre. Le Parti québécois doit mettre de côté le projet de la souveraineté. Le Québec demeure une province au sein du Canada.
Pierre Elliott Trudeau (1919-2000) : Pierre Elliott Trudeau se lance en politique après avoir été avocat et professeur de droit. En 1965, il est élu député au Parlement du Canada. En 1967, il occupe le poste de ministre de la Justice, puis devient chef du Parti libéral du Canada. De 1968 à 1979, puis de 1980 à 1984, Trudeau est premier ministre du Canada.
Les partis politiques : Dans les années 1960, les principaux partis politiques provinciaux sont le Parti libéral du Québec et l’Union nationale. Le Parti québécois est fondé en 1968. Aujourd’hui, la scène politique a beaucoup changé. Certains partis existent encore, comme le Parti libéral du Québec et le Parti québécois, alors qu d’autres ont disparu, comme l’Union nationale. De nouvelles formations politiques se sont ajoutées, par exemple, la Coalition Avenir Québec (CAQ) (en 2012 le parti l’Action démocratique du Québec s’est joint à la Coalition Avenir Québec), Québec solidaire, etc.
Après le référendum de 1980
Les résultats du référendum de 1980 entraînent plusieurs changement au Québec et dans le reste du Canada.
D’une constitution britannique à une constitution canadienne
Après le référendum, Pierre Elliott Trudeau tient la promesse qu’il a faite pendant la campagne référendaire. Il décide d’apporter des changements à la Constitution du Canada. Par exemple, il veut intégrer à la Constitution une charte pour protéger les droits et les libertés. Cette charte a pour objectif de garantir le respect des droits de tous les citoyens.
Cependant, apporter des Changements à la Constitution du Canada n’est pas une chose facile. La Constitution, appelée « Acte de l’Amérique du Nord britannique », est une loi britannique. Elle a été votée par le Parlement de Londres en 1867. Donc, pour la modifier, Trudeau doit obtenir l’accord du gouvernement britannique.
La signature de la reine Élisabeth II
En 1982, le gouvernement de Trudeau demande au gouvernement britannique de remettre aux Canadiens leur Constitution. Le Parlement du Royaume-Uni accepte. Il fait adopter la Loi constitutionnelle de 1982 sur le Canada. En vertu de cette loi, la Constitution du Canada devient une loi canadienne. Élisabeth II, reine d’Angleterre, approuve la loi lors de sa visite à Ottawa.
La Loi constitutionnelle entre en vigueur le 17 avril 1982. Désormais, le Canada détient tous les pouvoirs sur son propre territoire. Le gouvernement de Trudeau peut maintenant modifier la Constitution pour y intégrer la Charte canadienne des droits et libertés. Cependant, seulement neuf provinces approuvent la nouvelle Constitution. Le gouvernement du Québec refuse de signer cette nouvelle version de la Constitution. Malgré cela, cette Constitution a tout de même force de loi au Canada.
Un extrait de la Charte canadienne des droits et libertés : « Article 2 : Chacun a les libertés fondamentales suivantes : liberté de conscience et de religion, liberté de pensée, de croyance, d’opinion et d’expression, y compris la liberté de la presse et des autres moyens de communication, liberté de réunion pacifique, liberté d’association. Article 7 : Chacun a droit à la vie, à la liberté et à la sécurité de sa personne… Article 16 : Le français et l’anglais sont les langues officielles du Canada… »
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