
La médecine doit devenir préventive
La commission Bonneau qui a étudié depuis plus d’un an les relations entre l’Université Laval, la faculté de médecine et les hôpitaux affiliés, estime que la médecine est devenue une médecine sociale et que son orientation générales doit tendre vers une médecine surtout préventive.
Après avoir constaté que ni l’université, ni les médecins, ni les hôpitaux ne peuvent accepter plus longtemps le système actuel d’enseignement clinique, la commission préconise des coups de barre énergiques dans les formes suivantes :
- La création à l’Université Laval d’un centre des sciences de la santé avec la nomination d’un vice-recteur chargé de ces sciences.
- La construction d’un centre hospitalier universitaire intégré et une planification des programmes d’études des sciences de la santé.
- La régionalisation hospitalière, la surspécialisation de certains hôpitaux et la nomination d’un directeur médical responsable de l’enseignement médical dans l’hôpital affilié.
- L’obligation pour tout hôpital de signer un contrat d’affiliation avec l’université sur des normes d’agrément du Collège des médecins et chirurgiens, du Collège Royal et des départements des facultés. L’affiliation relèverait de la faculté de la médecine.
- L’amélioration des salaires aux professeurs d’enseignement de la médecine et la rémunération à plein temps, d’ici 1970, des directeurs de département facultaire et des chefs de service ou de département dans un hôpital.
La commission Bonneau formule aussi plusieurs autres recommandations dans un rapport qui sera étudiée le 26 juillet, par le Conseil universitaire. Plusieurs exemplaires du rapport que « Le Soleil » publie aujourd’hui en exclusivité sont présentement en circulation chez les membres du conseil de la faculté, dans les hôpitaux et chez quelques médecins. Il sera imprimé et diffusé plus tard.
Un an d’étude
Le rapport fait suite à un an d’étude de la part de dix membres de la commission présidée par M. Louis-Philippe Bonneau, le vice-recteur de l’Université Laval. La commission a tenu 18 séances plénières. Il a sous-comités et 14 auditions publiques. Il y a eu 28 témoignages privés et 14 hôpitaux ont été entendus.
La commission Castonguay qui a produit un rapport sur la formation des médecins résidents et internes s’est inspirée du rapport Bruneau à la suite de séances qui ont eu lieu entre les deux commissions.
Le rapport fait le point, décrit l’évolution de la pratique et de l’enseignement de la médecine, et dégage les tendances pour formuler des recommandations qui soulèveront sans doute l’intérêt des autres universités canadiennes.
La commission Bonneau a constaté au cours de son enquête dans les hôpitaux de Québec, Lévis, Trois-Rivières et Chicoutimi, que l’enseignement clinique en 1866 tient à ‘un réseau fragile et mal articulé d’affiliation. »
Un seul hôpital sous contrat
L’an dernier, il n’y avait, juridiquement parlant, qu’un seul hôpital d’enseignement sur plus d’une douzaine, ayant un contrat d’affiliation avec l’Université Laval. L’hôpital St-Sacrement est le seul hôpital ayant signé une entente qui prendra fin en 1980. Les autres hôpitaux sont affiliés sans contrat avec l’université, par une simple communication verbale, pour la plupart.
La commission constate donc que les autorités de la faculté ont rencontré à plusieurs reprises des obstacles administratifs dans leurs relations avec les cliniciens d’enseignement dans les hôpitaux. On a cherché en vain un interlocuteur valables tant du côté de la faculté que des hôpitaux.
Par exemple, le doyen apprend six mois plus tard la nomination d’un chef de service ou qu’un professeur, nommé à plein temps par l’université, demande son admission dans un service hospitalier.
Malgré tous ces malaises, les hôpitaux ont indiqué à la commission leur intention de rester affiliés à l’université.
Sur le plan didactique, le rapport fait état de l’insuffisance de planification du programme d’étude, de déficiences de coordination et de relations entre les professeurs de cliniques et les directeurs de département facultaire. On note aussi l’insuffisance numérique des professeurs qui, l’an dernier, dispensaient l’enseignement de la médecine à 716 étudiants dans les hôpitaux affiliés.
(Rapport publié dans le journal Le Soleil, jeudi 20 juillet 1967).

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