Question référendaire

Dépôt de la question référendaire en 1979

C’est le 20 décembre 1979 que le gouvernement du Parti québécois dirigé par René Lévesque fait le dépôt de la question référendaire qui sera posée aux citoyens lors du prochain référendum sur la souveraineté-association qui se tiendra au printemps 1980.

L’ensemble des citoyens du Québec devra ainsi décider de l’avenir de la province et la question se lit comme suit:

« Le gouvernement du Québec a fait connaître sa proposition d’en arriver, avec le reste du Canada, à une nouvelle entente fondée sur le principe de l’égalité des peuples. Cette entente permettrait au Québec d’acquérir le pouvoir exclusif de faire ses lois, de percevoir ses impôts et d’établir ses relations extérieures, ce qui est la souveraineté et, en même temps, de maintenir avec le Canada une association économique comportant l’utilisation de la même monnaie. Aucun changement de statut politique résultant de ces négociations ne sera réalisé sans l’accord de la population lors d’un autre référendum. En conséquence, accordez-vous au gouvernement du Québec le mandat de négocier l’entente proposée entre le Québec et le Canada?« 

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Le gouvernement demande donc un mandat pour négocier avec le Canada. Il ne s’agit pas de la modification de statut du Québec. Si la population répond par l’affirmative, un second référendum devra avoir lieu et entériner la souveraineté, si la réponse est positive.

En fait, les grandes lignes de la question référendaire se décident au congrès du Parti québécois de mai 1979. Le parti a annoncé à l’occasion que son gouvernement demanderait aux Québécois un mandat pour négocier une association entre États. Prudents, les souverainistes souhaitent préserver les liens tissés avec le reste du pays.

La stratégie choisie est loin de faire l’unanimité au sein du gouvernement et au sein du parti. Cette stratégie alimente également les critiques des fédéralistes. En fait ils n’y voient qu’un écran de fumée de la part du gouvernement et du PQ. D’après les fédéralistes, le PQ ne cherche qu’à masquer la portée réelle du vote prévu pour le mai 1980.

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Le jour du dévoilement de la question référendaire, les députés Gérald Godin et Solange Chaput-Rolland débattent de la clarté et de la longueur du libellé. Entre le 4 et le 20 mars 1980, les députés de l’Assemblée nationale débattent pendant de longues heures de la question référendaire. Le libéral Claude Ryan, chef de l’opposition, la qualifie d’«emberlificotée». Il dénonce la dilution de l’option péquiste. Mais le Parti québécois gagne peu à peu du terrain. Au printemps 1980, pour la première fois, les souverainistes dominent dans les sondages. Le 15 mars 1980, selon l’Institut québécois d’opinion publique, le Oui est en tête avec 52% des intentions de vote, contre 48% pour le Non.

Finalement, le référendum a eu lieu le 20 mai 1980. La population rejette la proposition d’entamer un processus d’indépendance par 59,44 % des voix exprimés!

Le soir, René Lévesque déclare : Si je vous ai bien compris, vous êtes en train de nous dire, à la prochaine fois !

Question référendaire
Question référendaire.

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