Pour protéger les vaisseaux canadiens

Les cloches sous-marines

Le voyage du ministre de la marine du Canada aux États-Unis – Essais du nouveau appareil de protection maritime des bateaux.

14 décembre 1903. L’honorable R. Préfointaie, ministre de la marine et des pêcherie du Canada, est revenu samedi matin d’un voyage qu’il avait été faire aux États-Unis, à New-York et à Boston, pour y examiner un appareil nouveau de protection maritime. Le ministre avait été invité à faire cet examen par M. Huge Allan,, il était accompagné de M, Le col. Gourdeau, sont député ministre. À New-York, il a rencontré M. A.-A. A. Allan, le juge Robideau et MM. Davis et L. Wilson qui ont assisté aux expériences.

L’appareil dont il s’agit est une cloche sous marine qui perte de prendre contact par le son avec les vaisseaux munis d’un appareil récepteur constituant la partie essentielle de l’invention du Prof. Clarke de l’Université Harvard, perfectionnée par M. Milette, ingénieur électricien américain. C’est M. W.-M. Whitney, de la Dominion Coal Co qui est intéressé dans l’invention et qui s’efforce d’en propager l’adoption. Depuis quatre ans, les inventeurs travaillent à perfectionner leur appareil qui semble maintenant être parfait. L’année dernière déjà, le colonel Anderson, ingénieur du département de la marine avait fait une inspection de l’invention et cette année même, M. G.-F. Fraser, inspecteur des phares et bouées du ministère de la narine était soigneusement examiné des appareils et fait un rapport sur lequel s’est basé le ministre pour aller juger par lui-même des résultats obtenus.

L’expérience s’est faite vendredi dernier ; sur le Sound entre New York et Boston. Le ministre et ses compagnons s’étaient embarqués sur un grand steamer, le « J. S. Whitney » de la Metropolitan Line. C’est un vaisseau à marchandises jaugeant 3,000 tonneaux.

Les essais ont commencé à sept heures du soir, heure à laquelle on a atteint le premier phare où une cloche était immergée. Les cloches sont enfoncées dans l’eau de 10 à 15 pieds et la sonnerie est mise en mouvement par un appareil électrique manœuvré par le gardien du phare, auprès duquel elle se trouve. Le sont est recueilli à bord du vaisseau qui se trouve à porté au moyen d’un récepteur qui se trouve dans la cabine du timonier et qui porte deux tubes auditifs. Le son s’entend très distinctement dans un rayon de cinq à dix milles.

En plein brouillard, on reconnaît le lieu d’où part le son par le numéro du phare d’où la sonnerie est mise en action. Ainsi, si c’est la lumière 73 de la carte marine qui donne le signal, les sonneries sont espacées comme une alarme du feu et il suffit de se reporter à la carte pour s’assurer exactement du point où l’on se trouve. Bien plus, la sonnerie indique même si le point d’où part le son est à tribord ou à bâbord du vaisseau.

Il y avait trois cloches ainsi placées; à Vineyard Sound, Pollock Rip et Boston Lightship et en passant à chacun de ces points le vaisseau a reçu des indications parfaites à six milles de distance.

Les inventeurs se proposent surtout d’adopter ces appareils pour éviter les collisions en mer. À l’avenir lorsque deux vaisseaux seront ainsi munis d’une cloche et d’un récepteur, ils pourront se signaler à 3 ou 5 milles de distance, savoir dans quelle position réciproque ils naviguent et supprimer de cette façon tout danger de rencontre.

C’est simplement une nouvelle application du principe de la transmission des vibrations par les zones intermédiaires; dans la télégraphie sans fil, les zones aériennes et dans ce cas les zones aquatiques.

Le ministre et les personnes qui ont assisté à l’expérience ont été émerveillés des effets obtenus et du champ énorme d’action qui peut atteindre cette découverte pour la sûreté des bâtiments en route ou près du littoral. Le ministère de la marine va incessamment étudier la possibilité d’appliquer cette invention à notre service côtier. On voit que l’honorable M. Préfontaine ne néglige rien pour tenir la parole donnée par le gouvernement et tout faire pour rendre la navigation dans les eaux canadiennes aussi sûre qu’il est humainement possible au moyen de toutes les découvertes que la science nouvelle met à sa disposition.

À compléter la lecture :

Rivière Hudson
Eaux du Hudson. Photographie de GrandQuebec.com.

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