Les Cris et la photo truquée

Les Cris et la photo truquée

Les Cris et la photo truquée : En 1971, Robert Bourassa annonce son intention de rentabiliser le nord québécois. Cependant, le gouvernement provincial ne semble faire aucun effort pour connaître les répercussions écologiques, environnementales et sociales que ce projet pourrait avoir sur la population locale.

En effet, la phase initiale du projet de développement hydroélectrique sur la rivière La Grande, au nord du Québec, amène divers changements qui vont rapidement se révéler néfastes pour certains habitants de la région.

Les Cris ont habité cette terre depuis des millénaires. Pourtant, on ne les a pas consultés lors de la planification des projets. De plus, les photographies prises à partir d’un avion survolant la Baie James laissaient croire que le nord était dépourvu d’habitants. C’était un désert blanc, froid, et présentant uniquement une valeur économique. Les peuples de ces régions se sentirent exclus et marginalisés face à ces événements. Mais on n’a pris en compte leurs critiques.

En 1973, les Cris et les Inuits vont en justice pour tenter d’arrêter le projet. Ils obtiennent alors une victoire de courte durée. En effet, la décision en leur faveur est vite renversée, et les travaux peuvent commencer.

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Les habitants s’organisent, ce qui mène finalement à des négociations entre le gouvernement du Québec et les Cris. Les Inuits et les Naskapis ont aussi participé aux négociations. Pourtant, on a beaucoup plus médiatisé la contribution des Cris.

En 1975, les  Cris et le gouvernement du Québec ratifient un accord territorial pour assurer une participation équilibrée des deux partis au projet.

Les habitants de Chisasibi, dans la Baie James, ont dû migrer vers l’intérieur du continent, car leur village, qui se trouvait sur l’île Fort George, a été déplacé pour faciliter les travaux exigés par l’expansion hydroélectrique.

Toutefois, les barrages altérèrent complètement la géographie, l’environnement, et les structures politiques et sociales de ces communautés.

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Pour les Cris, l’Eeyou Istchee représente non seulement l’emplacement de leur habitat, mais aussi leur mode de vie, leur héritage. Ainsi que leur organisation économique, spirituelle, culturelle, politique et sociale.

En 1989, Bourassa annonce la prochaine étape du projet. Soit la construction de barrages sur la rivière de la Grande Baleine. Peu après, les Cris et les Inuits constatent que ces travaux se feront, avec ou sans leur accord. Cela les force à négocier une entente. Mais finalement, on arrête le projet au début des années 90.

En 2002, le gouvernement québécois et les Cris signent un nouvel accord. Le but de cet accord est de permettre aux deux partis d’établir un climat permettant la collaboration et la bonne entente.

Cri Cris et la photo truquée
Un Amérindien Cree, photo de G. E. Fleming, prise en 1903, image libre de droit.

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