Premières explorations du Canada

Abrégé de l’histoire du Canada pour les nuls : Premières explorations du pays

D. Qui fut nommé pour continuer les découvertes en Canada?

R. Ce fut le sieur de Roberval, gentilhomme picard, renommé par sa bravoure et son activité. François I lui fit émaner des lettres-patentes, par lesquelles il le nommait son vice-roi et lieutenant-général en Canada. Il partit, l’année 1541, avec cinq vaisseaux, ayant sous lui Jacques Cartier, en qualité de premier pilote.

D. Quel fut le succès du voyage du premier vice-roi du Canada ?

R. M. de Roberval débarqua dans le voisinage de Québec et perdit le quart de ses gens dans le cours de l’hiver. La guerre s’étant rallumée entre François I et Charles-Quint, Je roi, au lieu de lui envoyer des secours, le rappela en France avec tous les autres Français. La paix fit reprendre à Roberval les projets de colonisation qu’il rivait formés. Il s adjoignit pour cela son frère, brave soldat que le roi avait surnommé « le gendarme d’Annibal, » et fit voile, en 1549, sous le règne de Henri II. Il périt dans le voyage avec tous ses compagnons, sans qu’on n’ait jamais entendu parler de lui depuis. Après ce désastre, le Canada resta oublié pendant un demi-siècle.

D. Quel fut le second vice-roi du Canada ?

R. Ce fut le marquis de la Roche, seigneur breton, qui obtint ce titre de Henri IV, avec tous les pouvoirs qu’avait eus le sieur de Roberval. Il arma un vaisseau sur lequel il s’embarqua, au printemps de l’année 1598, pour aller reconnaître le pays, dont il devait être, pour ainsi dire, le monarque. Il passa près de l’île de Sable, et y débarqua quarante malheureux, qu’il avait tirés des prisons do France ; il visita ensuite les côtes de l’Acadie, et, après avoir pris toutes les connaissances dont il croyait avoir besoin, il remit à la voile pour s’en retourner. Arrivé en France, il y éprouva de grands contretemps, et mourut de chagrin, après avoir fait pour rétablissement de sa colonie de grandes et inutiles dépenses.

D. Qui est-ce qui sollicita, auprès du roi, la commission de M. de La Roche ?

R. Ce fut M. Chauvin, capitaine de vaisseau, qui obtint le privilège exclusif de la traite des pelleteries en Canada, avec les prérogatives attachées à la commission de M. de La Roche. Il fit le voyage du Canada avec Pontgravé, riche négociant de Saint-Malo, dans le seul but d’y commercer avec les sauvages ; mais il mourut l’année suivante, et eut pour successeur le commandant de Chatte, gouverneur de Dieppe.

D. Que fit M. de Chatte, ayant obtenu le gouvernement du Canada ?

R. II forma une compagnie où entrèrent des gentilshommes et des marchands. Il fit un armement dont il confia la conduite à M. de Pontgravé, auquel fut associé Samuel de Champlain, capitaine de vaisseau. Ils partirent en 1603, laissèrent leurs vaisseaux à Tadoussac, et remontèrent le fleuve dans un bateau léger jusqu’au sault Saint-Louis, c’est-à-dire, un peu plus haut que l’endroit dans lequel Cartier s’était arrêté. À leur retour en France, ils trouvèrent le commandeur de Chatte mort.

D. À qui Henri IV confia-t-il le titre de vice-amiral I et de lieutenant-général dans toute l’étendue du Canada ?

R. À M. de Monts. gentilhomme saintongeais. M. de Monts conserva la compagnie formée par son prédécesseur, et l’augmenta même de plusieurs négociants. Il équipa quatre vaisseaux, et partit du Havre, le 7 mars IG04, avec M. de Champlain ; il arriva le 6 mai dans un port de l’Acadie, et y fonda le Port-Royal, dans la baie de Fundy.

D. Que fit M. de Champlain en l’année 1608 ?

R. Il examina soigneusement on quel endroit il pourrait fixer avec avantage rétablissement que le roi voulait qu’on fit sur le Saint-Laurent. Il arrêta son choix sur la rive septentrionale de ce fleuve, à 120 lieues de son embouchure. Champlain ne pouvait trouver un lieu plus convenable pour son établissement : car un vaste bassin, ou plusieurs flottes peuvent mouiller en sûreté ; des rivages bordés de rochers à pic et parsemés do forêts ; deux promontoires pittoresques (de Lévis et du cap aux Diamants) ; la belle cascade de la rivière Montmorency, justifient ce choix, et concourent à donner à l’ancienne capitale du Canada un aspect imposant et magnifique. Il commença l’établissement le 3 juillet, y construisit quelques baraques pour lui et les siens, et fit défricher les terres qui se trouvèrent fertiles.

D. Que firent les Algonquins, les Montagnais et les Hurons pendant l’hiver de 1609?

R. Ils recherchèrent l’alliance de M. de Champlain et lui proposèrent de les accompagner dans une expédition contre les Iroquois, leurs ennemis communs. Il s’embarqua sur le Saint-Laurent avec ses alliés et deux français
qui l’accompagnèrent ; il remonta la rivière Richelieu jusqu’au lac auquel il donna son nom. Le lendemain, dès que le jour eut paru, Champlain plaça ces deux français et quelques sauvages dans les bois pour prendre les ennemis en liane : ceux-ci étaient au nombre de 200. Quand les deux partis furent en présence, les Algonquins et les Hurons s’arrêtèrent et se partagèrent en deux bandes, ils laissèrent le milieu à Champlain. Celui-ci, habillé à l’européenne, avec son arquebuse et ses autres armes, fut pour les Iroquois. un spectacle nouveau et singulier; mais, quand ils virent le premier coup de son arquebuse, où il avait mis quatre balles, renverser morts deux de leurs chefs, et blesser dangereusement le troisième, leur frayeur fut égale à leur étonnement alors ils ne songèrent plus qu’à fuir.

D. Que firent les alliés vainqueurs après la victoire?

R. Ils se rassasièrent des vivres que les Iroquois avaient abandonnés, sautèrent et dansèrent sur le champ de bataille, et reprirent la route de leur pays. Après avoir fait quelques lieues, ils s’arrêtèrent pour mettre à mort un de leurs prisonniers. Les cruautés qu’ils exercèrent en cette occasion firent horreur à Champlain, qui demanda de pouvoir mettre fin au supplice du prisonnier, et lui cassa la tête d’un coup d’arquebuse.

D. Que fit Champlain, étant retourné à Québec ?

R. Il y fut joint par Pontgravé, et s’embarqua avec lui pour la France, laissant la colonie naissante sous les ordres de Pierre Chauvin, homme brave et intelligent. Il fut bien reçu du roi, à qui il rendit compte de la situation où il avait laissé le Canada, que l’on commença alors à appeler Nouvelle-France. Le printemps suivant (1610), on lui confia encore doux vaisseaux, et il arriva à Tadoussac le 8 avril.

D. Que firent les sauvages alliés, ayant appris le retour de M. de Champlain ?

R. Ils s’assemblèrent en grand nombre auprès de lui, et l’engagèrent encore de les accompagner à la guerre contre lès Iroquois. Cette seconde expédition fut. aussi heureuse que la .première ; les Iroquois furent forcés dans leur retranchement, et périrent tous. Après cette victoire, Champlain retourna en France, emmenant avec lui un sauvage pour apprendre la langue française.

Voir aussi :

Le Canada, ce n'est que quelques arpents de neige. Photo de GrandQuebec.com.
Le Canada, ce n’est que quelques arpents de neige. Photo de GrandQuebec.com.

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