Le PQ doit changer

Le PQ doit changer, dit Lucien Bouchard

Le Parti québécois doit changer, mettre fin aux débats acrimonieux sur les droits des anglophones a prévenu le premier ministre Lucien Bouchard, après avoir dû mettre son poste en jeu, pour convaincre ses militants de renoncer au retour de l’unilinguisme français dans l’affichage.

Au terme d’un congrès très éprouvant, un « baptême du feu », a-t-il dit, la voix serrée de l’émotion, M. Bouchard a dissipé le doute qu’il laissait planer depuis que, samedi, un militant sur quatre avait refusé de l’appuyer au vote de confiance. Il entend rester à la barre, il estime que ses brefs états de service au PQ lui confèrent, « l’avantage de la nouveauté des angles ».

« Je voudrais que la perception du Parti québécois soit celle d’un parti plus ouvert. Elle gagnerait certainement à des débats qui tournent moins souvent sur les discussions sur les droits des minorités, insiste-t-il ».

Quelques heures plus tôt, M. Bouchard avait clairement mis son poste en jeu pour faire battre de façon significative – aux deux tiers, la résolution pilotée par les péquistes des 31 comtés de Montréal qui réclamait le retour à l’affichage unilingue français. M. Bouchard a sans détours soutenu qu’il se sentirait « apatride », dans un parti que prônerait l’utilisation de la clause dérogatoire, nécessaire à la prohibition de l’anglais.

« Un jour, il serait bon qu’on n’ait pas à voter sur des choses ainsi évidentes que la démocratie, l’égalité des citoyens quelle que soit leur langue, leur origine », a-t-il dit sans ménagement, à la clôture du congrès. Une fois les décisions prises, « le parti doit serrer les rangs derrière son gouvernement, son programme et son chef », a dit M. Bouchard.

(Texte publié dans La Presse, le 24 novembre 1996).

Bouchard
Lucien Bouchard, photo officielle de l’époque. Image libgre de droits.

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